​Syrie : La fin de l’ère Assad

Les Islamistes radicaux ont annoncé à la télévision publique syrienne la chute du président Bachar al-Assad et la "libération" de la capitale Damas, après une offensive fulgurante qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Assad. Plusieurs dizaines de personnes ont rallié le centre de Damas pour célébrer la chute du régime. Elles ont renversé et piétiné une statue du père du président Bachar al-Assad, Hafez, qui a dirigé la Syrie depuis 1971 jusqu'à sa mort en 2000, selon des images de l'AFPTV. Sur la place des Omeyyades, le bruit de tirs d'armes à feu en signe de joie se mêle aux cris d'"Allahou Akbar Allahou Akbar". "On attendait ce jour depuis longtemps", a déclaré Amer Batha, joint au téléphone par l'AFP depuis la place des Omeyyades. "Je n'arrive pas à croire que je suis en train de vivre cet instant", lâche ce Syrien qui fond en larmes: "C'est une nouvelle histoire qui commence pour la Syrie". A la télévision publiqu

​Syrie : La fin de l’ère Assad
   lopinion.ma
Les Islamistes radicaux ont annoncé à la télévision publique syrienne la chute du président Bachar al-Assad et la "libération" de la capitale Damas, après une offensive fulgurante qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Assad. Plusieurs dizaines de personnes ont rallié le centre de Damas pour célébrer la chute du régime. Elles ont renversé et piétiné une statue du père du président Bachar al-Assad, Hafez, qui a dirigé la Syrie depuis 1971 jusqu'à sa mort en 2000, selon des images de l'AFPTV. Sur la place des Omeyyades, le bruit de tirs d'armes à feu en signe de joie se mêle aux cris d'"Allahou Akbar Allahou Akbar". "On attendait ce jour depuis longtemps", a déclaré Amer Batha, joint au téléphone par l'AFP depuis la place des Omeyyades. "Je n'arrive pas à croire que je suis en train de vivre cet instant", lâche ce Syrien qui fond en larmes: "C'est une nouvelle histoire qui commence pour la Syrie". A la télévision publique, les rebelles ont annoncé la chute du "tyran" Bachar al-Assad et la "libération" de Damas. Dans leur communiqué, ils ont dit avoir libéré tous les prisonniers "injustement détenus" et appelé à sauvegarder les biens de l'Etat syrien "libre". Ils avaient annoncé plus tôt sur l'application Telegram "la fuite" de Bachar al-Assad et proclamé "la ville de Damas libre". "Assad a quitté la Syrie via l'aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent" le site, a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. L'AFP n'était pas en mesure dans l'immédiat de confirmer de source officielle où se trouve le président qui a dirigé d'une main de fer la Syrie pendant vingt-quatre ans, réprimant en 2011 dans le sang des manifestations qui se sont transformées en guerre civile, l'une des plus violentes du XXIe siècle.   Une Syrie morcelée en plusieurs zones d'influence Depuis le début de leur offensive le 27 novembre dans le nord-ouest de la Syrie, les rebelles ont rapidement conquis plusieurs grandes villes clés, devant l'effondrement des forces gouvernementales. Ils ont lancé un appel "pour rentrer en Syrie libre" aux Syriens déplacés à l'étranger par le conflit qui a fait depuis 2011 un demi-million de morts, et a morcelé le pays en zones d'influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères. Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, s'est dit prêt à coopérer avec tout nouveau "leadership" choisi par le peuple, précisant qu'il serait dimanche matin dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de "passation" de pouvoir. "Après 50 ans d'oppression sous le (parti au) pouvoir du Baas, et 13 années de crimes, de tyrannie et de déplacements, (depuis le début du soulèvement en 2011, ndlr) nous annonçons aujourd'hui la fin de cette ère sombre et le début d'une nouvelle ère pour la Syrie", ont indiqué les rebelles qui ont infligé un revers cinglant aux forces progouvernementales.   D’un côté les Islamistes du HTS, d’un autre les Kurdes du FDS Le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammad al-Jolani, à la tête d'une coalition de rebelles soutenus par la Turquie, a appelé ses combattants à ne pas s'approcher des institutions publiques, ajoutant que celles-ci restaient sous contrôle du Premier ministre jusqu'à la "passation officielle". La coalition de groupes rebelles menée par HTS, un groupe issus de l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, a effectué en une dizaine de jours une avancée particulièrement spectaculaire, capturant les grandes villes d'Alep et Hama avant d'annoncer dans la nuit de samedi à dimanche avoir pris le contrôle de Homs, la troisième ville du pays, et être entrée dans la capitale Damas. Elle a notamment profité du retrait de plusieurs régions des forces gouvernementales face à l'offensive qu'elle a lancée à la surprise générale le 27 novembre à partir de la province d'Idleb, son fief dans le nord-ouest de la Syrie, malgré des raids aériens menés avec l'allié du régime, la Russie, et des opérations au sol contre les secteurs insurgés. Au sud de la capitale, près de la frontière jordanienne, les troupes gouvernementales ont également perdu le contrôle de la ville de Deraa, berceau du soulèvement de 2011, au profit de forces locales, selon l'OSDH. Sur un autre front, dans la province de Deir Ezzor (est), les forces gouvernementales se sont retirées de territoires sous leur contrôle et les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes s'y sont déployées.   Déploiement de forces israéliennes dans la zone tampon près des frontières syriennes L'armée israélienne a indiqué dimanche matin avoir déployé des forces dans la zone tampon avec la Syrie et sur plusieurs points, pour "assurer la sécurité" du Golan occupé, rapporte un communiqué de l'armée israélienne. "À la lumière des événements en Syrie et sur la base d'une évaluation de la situation et de la possibilité que des hommes armés entrent dans la zone tampon, l'armée israélienne a déployé des forces dans cette zone tampon et à plusieurs points défensifs nécessaires", indique le communiqué. L'armée israélienne a déclaré que cette mesure visait à "assurer la sécurité des habitants des villes du plateau du Golan et des citoyens d'Israël". L'armée israélienne a déclaré qu'elle "continuera à travailler autant que nécessaire pour préserver la zone tampon et protéger Israël et ses citoyens". Pour sa part, la radio militaire israélienne a déclaré que l'armée "renforce à nouveau de manière significative ses forces dans le Golan occupé et déplace la 98ème division avec ses parachutistes et ses brigades de commandos vers la frontière syrienne".