(Istanbul) Les nouvelles autorités syriennes à Damas ont annoncé mardi un accord avec « tous les groupes armés » pour leur dissolution, précisant qu’ils allaient être intégrés au ministère de la Défense.
« Une réunion des chefs des groupes » armés avec le nouveau dirigeant de la Syrie Ahmad al-Chareh « a abouti à un accord sur la dissolution de tous les groupes et leur intégration sous la tutelle du ministère de la Défense », ont indiqué les nouvelles autorités sur leur compte Telegram.
Ahmad al-Chareh a affirmé dimanche qu’il ne « permettrait absolument pas que des armes échappent au contrôle de l’État ».
Il avait ajouté lors d’une conférence de presse que cette décision s’appliquerait également aux « factions présentes dans la zone des Forces démocratiques syriennes » (FDS, dominées par les Kurdes).
Les photos publiées par l’agence officielle Sana et le compte Telegram des autorités montrent M. Chareh entouré des chefs de plusieurs factions armées, mais pas de représentants des forces dirigées par les Kurdes dans le nord-est du pays.
Une coalition armée conduite par le groupe radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), groupe islamiste dirigé par M. Chareh, de son nom de guerre Abou Mohammad al-Jolani, a pris le pouvoir à Damas le 8 décembre, chassant le président Bachar al-Assad.
Le chef militaire de HTS Mourhaf Abou Qasra, connu sous son nom de guerre d’Abou Hassan al-Hamwi, avait affirmé à l’AFP la semaine dernière que « la prochaine étape » serait la dissolution des factions armées, à commencer par la sienne, pour les fondre au sein de la future institution militaire.
Ce responsable militaire a affirmé que le nouveau pouvoir voulait étendre son autorité sur les zones du nord-est de la Syrie, contrôlées par une administration kurde semi-autonome.
Treize ans de guerre en Syrie ont fait plus d’un demi-million de morts et morcelé le vaste pays en zones d’influence contrôlées par différents belligérants soutenus par des puissances régionales et internationales.
Plus de 25 000 réfugiés auraient regagné la Syrie en 15 jours
Plus de 25 000 réfugiés syriens ont traversé la frontière turque pour rentrer dans leur pays au cours des 15 derniers jours, a affirmé mardi le ministre turc de l’Intérieur Ali Yerlikaya.
Un précédent nombre communiqué par les autorités turques faisait état de 7621 retours depuis la Turquie entre les 9 et 13 décembre, les quatre jours ayant suivi la chute de Bachar al-Assad.
La Turquie, qui partage une frontière de plus de 900 km avec la Syrie, accueille toujours sur son sol quelque 2,92 millions de Syriens ayant fui la guerre qui a meurtri leur pays à partir de 2011, a précisé M. Yerlikaya.
Parmi eux, plus de 500 000 résident à Istanbul, la plus grande ville de Turquie, a-t-il ajouté à l’agence de presse étatique Anadolu.
Le ministre turc a déclaré que des bureaux de gestion des migrations seraient créés au sein de l’ambassade de Turquie à Damas et du consulat de Turquie à Alep afin de faciliter les démarches des réfugiés rentrant en Syrie.
Les autorités turques, qui espèrent le retour en Syrie d’importants contingents de réfugiés afin d « atténuer le fort sentiment anti-Syriens dans la population, permettront également à un membre de chaque famille de réfugiés de se rendre en Syrie et revenir à trois reprises au cours du premier semestre 2025 afin de préparer leur réinstallation.
Les réfugiés syriens pourront également emporter avec eux leur véhicule, ce qui leur était jusqu’ici impossible, a ajouté M. Yerlikaya.
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