Le gazéificateur d'eau, objet tendance dans nos cuisines modernes, suscite autant d'enthousiasme que de scepticisme, car force est de se demander s'il s'agit d'un gadget écologique ou d'une simple lubie.
Sur les étagères de nos cuisines, entre l’irremplaçable tajine ancestral et le mixeur dernier cri, trône désormais un nouvel objet de convoitise : le gazéificateur d'eau. Cet alchimiste moderne promet de transmuter l'eau plate en nectar pétillant, jonglant entre mythes et réalités aussi facilement qu'il fait danser les bulles. Son prix, oscillant entre 300 et 3000 dirhams, dessine une cartographie sociale aussi effervescente que ses créations. Du modèle basique au nec plus ultra, chacun y projette ses rêves de luxe quotidien, de standing liquide. Mais que vaut vraiment cette baguette magique des temps modernes ? Certains y voient la panacée écologique, brandissant fièrement leur siphon contre l'armée des bouteilles en plastique. D'autres, sceptiques, n'y décèlent qu'un gadget de plus, destiné à pétiller brièvement avant de rejoindre le rang des engouements passagers. Entre ces deux eaux, la vérité se fait mousseuse. Le gazéificateur, loin d'être révolutionnaire, réinvente pourtant notre vison de la boisson gazéifiée (à ne pas confondre avec une eau naturellement gazeuse, ndlr). Il transforme le geste anodin de se désaltérer en un rituel, presque un art de vivre. Ainsi va la quête du confort moderne au Maroc, où l'on cherche à faire pétiller son quotidien à grands coups d'innovations, parfois futiles, souvent séduisantes. Le gazéificateur, lui, continue de buller, indifférent aux débats qu'il suscite, témoin silencieux de nos contradictions et de nos désirs d'une vie plus... pétillante.