La région de Thiès a un sous-sol extrêmement riche, mais les richesses ne sont pas forcément ressenties par les populations. «Aujourd’hui, dans la région de Thiès éminemment composée de communes minières, rares sont les entreprises minières qui paient le Fonds d’appui au développement local (Fadl), qui est l’une des rares ressources en termes d’impôts qui va directement dans les caisses des communes, qui est directement distribuée aux communes. Mais nous ne le recevons pas parce que les ministres des Mines et des Finances ne font pas le travail nécessaire pour permettre aux communes de le collecter», se plaint le député-maire de Ngoundiane. Mbaye Dione demande plus de financements pour soutenir ces collectivités locales qui polarisent les zones minières. «On ne peut pas aujourd’hui avoir des collectivités viables si on n’a pas de ressources, et parmi ces ressources, il y a la fiscalité», indique le Secrétaire général de l’Association des maires du Sénégal, lors de la 4e Journée nationale de concertation sur le financement du développement territorial et la fiscalité locale avec les élus locaux, présidée, à Thiès, par le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires, Moussa Bala Fofona.
Selon le parlementaire, «la principale difficulté que nous avons, c’est que nous avons du mal à mobiliser l’existant, à savoir nos ressources propres, c’est-à-dire les taxes et impôts, que nous ne pouvons pas recouvrer sans l’accompagnement des services de l’Etat, notamment le Trésor et les Impôts». Aussi de poursuivre : «Aujourd’hui, malgré quelques intentions positives, on sent qu’il n’y a pas une fluidité entre les collectivités territoriales et le Trésor, ce qui fait donc que les recettes existantes sont difficilement mobilisables.»
Le député-maire s’est offusqué que «l’Etat transfère aux collectivités des ressources (Fonds de dotation, fonds de concours, ristourne), mais que nous les recevons difficilement et tardivement». Il ne manque surtout pas d’attirer l’attention sur un autre élément d’une importance capitale : «il y a des bailleurs qui accompagnent les collectivités, comme le Pacasen qui a mis des milliards de F Cfa pour accompagner 123 collectivités territoriales», mais «depuis un an, ce programme ambitieux, qui était parti pour transformer de façon extraordinairement positive les visages de nos agglomérations, est à l’arrêt».
Pour la bonne et simple raison, déplore-t-il, que «les entreprises n’ont pas reçu leur paiement et il paraîtrait, quand nous nous sommes renseignés, que la Banque mondiale a libéré ces fonds, de même que l’Afd, mais il reste la contrepartie de l’Etat». El Hadji Mbaye Dione enchaîne : «Malgré les difficultés que vit le pays, l’Etat doit se rappeler que les collectivités doivent vivre, que ces entreprises sénégalaises de Pme qui emploient aujourd’hui des jeunes doivent également vivre. Si on ne les paie pas, ils ne vont pas payer ces jeunes, et le chômage va augmenter, les chantiers vont ralentir, et c’est l’économie du pays qui sera en berne.»
Pour dire que «c’est bien de réfléchir sur de nouveaux mécanismes pour avoir de nouvelles recettes, de nouvelles niches de fiscalité», mais, se veut-il catégorique, «ce qui existe déjà, on doit le recouvrer. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Il y a des recettes qui existent, que nous devons mobiliser de façon vraiment optimale, et à partir de ce moment, on pourra aller générer d’autres ressources qui vont permettre aux communes d’être viables, et ne pas exclusivement dépendre des transferts de l’Etat».
Par Cheikh CAMARA – Correspondant
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