Togo – AES : Guy Marius Sagna tacle Faure Gnassingbé

Les récents propos du ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, concernant une possible adhésion du Togo à l’Alliance des États du Sahel (AES) ont suscité une réaction forte du député sénégalais Guy Marius Sagna. Lors d’une intervention publique, ce dernier n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette déclaration de stratégie politique visant à détourner […]

Togo – AES : Guy Marius Sagna tacle Faure Gnassingbé
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Les récents propos du ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, concernant une possible adhésion du Togo à l’Alliance des États du Sahel (AES) ont suscité une réaction forte du député sénégalais Guy Marius Sagna. Lors d’une intervention publique, ce dernier n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette déclaration de stratégie politique visant à détourner l’attention des réalités démocratiques et sociales du Togo. Dans un entretien diffusé sur Voxafrica, Robert Dussey avait affirmé que l’adhésion à l’AES, qui regroupe déjà le Mali, le Burkina Faso et le Niger, n’était « pas impossible ». Il a même laissé entendre que cette décision pourrait recevoir un large soutien populaire, en déclarant : « Si vous demandez aux Togolais lambda s’ils veulent que le Togo rejoigne l’AES, ils vous diront oui. Les peuples africains veulent être eux-mêmes. » Dussey a également insisté sur la souveraineté et l’indépendance du Togo, critiquant la pression des grandes puissances sur les pays africains, notamment lors du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Face à ces déclarations, Guy Marius Sagna a dénoncé ce qu’il considère comme un « chantage politique » de la part du président Faure Gnassingbé : « Le message est clair : si la CEDEAO parle de l’état de la démocratie au Togo, des mandats illimités, des prisonniers politiques ou des violences d’État, alors Faure Gnassingbé menace de rejoindre l’AES. » Pour le député sénégalais, cette stratégie viserait à faire pression sur ses homologues ouest-africains afin qu’ils évitent de critiquer la situation des droits humains dans le pays. Sagna a également appelé la CEDEAO à sortir de son silence face à ce qu’il qualifie de « dérives autoritaires » au Togo. Selon lui, l’organisation régionale doit prendre ses responsabilités et ne pas céder face à de telles manœuvres politiques. Il a mis en garde l’AES contre le risque de fermer les yeux sur des violations des droits humains en acceptant le Togo comme membre : « Une autre Afrique de l’Ouest est possible et nécessaire. Une Afrique qui transforme radicalement ses rapports avec le reste du monde, mais aussi les relations entre les élus et les peuples souverains. » Depuis son accession au pouvoir en 2005, Faure Gnassingbé fait face à des critiques persistantes sur son régime, marqué par une concentration du pouvoir, des mandats prolongés et une répression constante des voix dissidentes. L’éventuelle adhésion à l’AES, organisation perçue comme un bloc anti-CEDEAO, pourrait être vue comme une tentative de redéfinir les alliances du pays et d’asseoir son pouvoir sur la scène régionale. La déclaration de Robert Dussey et la réaction de Guy Marius Sagna mettent en lumière les tensions croissantes au sein de la CEDEAO et ses relations avec les États membres. Alors que le Togo envisage un repositionnement stratégique, la question de la démocratie et des droits humains reste au cœur des débats. La réponse de la CEDEAO et de l’AES pourrait déterminer l’avenir politique de la région. Source: https://www.toutafrica.com/