Trait d’union

Les projets réalisés et déjà opérationnels dans les provinces du Sud, ceux en cours et, enfin, ceux qui sortiront de terre dans les cinq, dix prochaines années, donnent au Sahara marocain un statut de véritable trait d’union entre le Nord et le Sud du continent, entre le Maroc et l’Afrique et plus immédiatement celle de l’Ouest et entre deux continents, à savoir l’Afrique et l’Europe. Grâce au titanesque chantier quasi finalisé de la voie express Tiznit-Dakhla, la liaison terrestre, aujourd’hui totalement complétée de Tanger jusqu’à Guergarate, rend désormais possible un trajet sans interruption de n’importe quelle capitale européenne vers les pays de la sous-région ouest africaine. Le futur grand port de transbordement de Dakhla, dont les travaux ont démarré et avancent à grands pas, permettra aux opérateurs économiques et fournisseurs mondiaux d’irriguer plus rapidement et facilement les marchés de la région comme l’avait fait auparavant le port de Tanger Med pour le pourtour méditerranéen. Dans quelques années, le Sahara sera le point de passage d’un ouvrage tout aussi exceptionnel, le Gazoduc Africain Atlantique, qui reliera le Sud au Nord sur 6.000 kilomètres. Ce statut de trait d’union, le Sahara marocain le revêt également pour les Marocains au sens figuré. Ce que les Européens qualifient de question existentielle est devenu en fait un trait d’union sociétal qui se perpétue dans le temps, un véritable pacte que les générations se transmettent depuis des décennies et que chacune d’entre elles préserve, protège, renforce et enrichit pour le transmettre à la suivante.