Le ministère de l’Elevage et de La Pêche a été créé au Mali en 2004 pour le développement des deux secteurs stratégiques. 21 ans après, les résultats ne sont pas à hauteur des attentes. En effet, le cheptel malien est très dépendant de la transhumance transfrontalière.
Les autorités guinéennes ont interdit la transhumance transfrontalière du bétail malien sur leur sol. Cette décision vise à réguler la présence des animaux, en particulier des zébus maliens, sur le territoire guinéen.
Plusieurs facteurs ont motivé cette interdiction, notamment le manque d’espaces pastoraux aménagés, le maintien de la paix sociale entre agriculteurs et éleveurs, la sécurité des populations ; la gestion des ressources naturelles et la préservation de l’environnement.
Les éleveurs maliens ont été sommés de quitter le territoire guinéen avant le 15 avril 2025, dans le cas de la région de Kankan, sous peine de sanctions. La transhumance transfrontalière en Guinée est interdite pour la période allant du 1er janvier 2025 au 1er mars 2026.
Cette décision soulève des questions sur son application et ses conséquences potentielles sur les relations entre la Guinée et le Mali, deux pays liés par des liens économiques et culturels étroits. Cette mesure à des répercussions importantes pour les éleveurs maliens, qui dépendent de la transhumance pour nourrir leurs troupeaux, surtout en période de sécheresse. Des accords bilatéraux existaient pour réglementer cette transhumance, mais des difficultés rencontrées ont conduit à cette interdiction.
L’élevage est considéré comme une des principales sources de revenus après l’or et le coton au Mali. Il joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire et est une source de revenus pour de nombreuses familles rurales, leur permettant d’acheter d’autres produits alimentaires.
Il est temps que le Mali se dote d’un plan intégré et contrôlé de son secteur d’élevage pour éviter, à l’avenir, d’autres interdictions de la part d’autres pays de la sous-région.
Pour se mettre à l’abri, l’élevage sans transhumance, également appelé élevage sédentaire ou intensif, présente plusieurs avantages par rapport à l’élevage traditionnel avec transhumance. L’éleveur a un meilleur contrôle sur l’alimentation, la santé et la reproduction des animaux. Cela permet d’optimiser la production et d’améliorer la qualité des produits (lait, viande, etc.). Moins de risques liés aux aléas climatiques (sécheresse, inondations) et aux conflits liés à l’accès aux pâturages. Diminution des pertes d’animaux dues aux maladies et aux prédateurs.
L’élevage sédentaire peut contribuer au développement économique local en créant des emplois et en stimulant l’activité commerciale. Il favorise l’intégration de l’élevage à l’agriculture, avec la production de fourrage sur place. Une gestion appropriée des effluents peut réduire l’impact environnemental (pollution des sols et de l’eau). L’utilisation de techniques d’alimentation et de gestion des déchets peut réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le secteur de l’élevage génère des emplois dans divers domaines, notamment la production animale, la transformation des produits, la commercialisation et les services connexes. Il soutient également des industries auxiliaires telles que la production d’aliments pour animaux, la santé animale et l’équipement agricole.
L’élevage joue un rôle crucial dans le développement rural, en particulier dans les régions où l’agriculture est la principale activité économique. Il contribue à la diversification des revenus, à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.
A. K. Dramé journaliste indépendant
Analyste des enjeux et innovations du développement durable,
Chercheur sur les stratégies de croissance accélérée