Transition et refondation politique : Comment assainir le milieu politique ?

« Environ 300 partis politiques au Mali, c’est intenable ! », avait laissé entendre récemment le Premier ministre, se référant à la réforme exigée par les Assises nationales de la refondation (ANR). En dépit de l’absence du financement public des partis politiques, depuis bientôt cinq ans, le surnombre dérange au sein de l’opinion. Cette exubérance de la classe  […]

Transition et refondation politique : Comment assainir le milieu politique ?
   maliweb.net
« Environ 300 partis politiques au Mali, c’est intenable ! », avait laissé entendre récemment le Premier ministre, se référant à la réforme exigée par les Assises nationales de la refondation (ANR). En dépit de l’absence du financement public des partis politiques, depuis bientôt cinq ans, le surnombre dérange au sein de l’opinion. Cette exubérance de la classe  politique semble la décrédibiliser. Et l’on entend couramment que le Mali n’a pas besoin de 300 projets de société ! En fait, les hautes autorités et une opinion dominante estiment que ce surpeuplement politique cache  mal les intentions de certains prétendus leaders politiques. Car, ils sont nombreux à considérer leurs entités comme des moyens de pressions ou des instruments comparables à de véritables GIE…  En effet, c’est  lors d’une récente réunion du Cadre de concertations entre Gouvernement et la classe politique que le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga a frontalement mis le doigt dans  la plaie.. Il a quasiment accusé ses interlocuteurs d’être en surnombre. Puisque la salle de réunion était bondée. « Il y a environ 300 partis politiques au Mali, c’est intenable ! », avait-t-il déclaré. Comme pour dire que l’Etat ne voit point en quoi, il y a autant de partis sur l’échiquier politique national. Surtout que seulement quelques-uns de ces partis concourent à l’expression des suffrages, comme cela est exigé par la Charte des partis politiques. Face à cette problématique, la dynamique de refondation a recommandé que le pays se limite à cinq formations politiques. Mais, c’est la question de l’opérationnalisation de cette recommandation qui se pose. Et, à ce niveau, certains acteurs pointent un doigt accusateur sur l’Etat. C’est le cas du Secrétaire politique du parti YELEMA, Hamidou Doumbia qui relève que le ministère de l’Administration territoriale n’administra pas le domaine des partis politiques. Car, explique-t-il, il suffit de faire respecter les textes en la matière, en l’occurrence la Charte des partis politiques. « Par exemple ; la Charte exige que chaque parti politique établisse une comptabilité à soumettre chaque année à la section des comptes de la Cour suprême. Combien de partis politiques le font ? Combien de partis politiques ont un siège ? Voila des éléments d’appréciation qui peuvent aider le ministère à atteindre la réduction du nombre de partis sans aucune contrainte », a-t-il expliqué. Avant de suggérer le mécanisme du récépissé provisoire. Le parti n’obtiendra le récépissé définitif qu’après avoir participé à une élection dont il aura des élus. Et de souligner qu’aux élections communales de 2016, très peu de partis politiques peuvent se targuer d’avoir obtenu 20% des élus sur l’ensemble du territoire…. Par ailleurs, l’Etat, dans la perspective de la relecture de la Charte des partis politiques, peut prévoir des dispositions contraignantes en termes de profil (en particulier, la moralité) des responsables politiques, de l’impérieuse   nécessité de la tenue régulière des assises statutaires, dans des formats particuliers. Il peut s’agir aussi pour l’Etat de contrôler le respect strict de la charte qui exige que les partis politiques doivent mener des activités de formation citoyenne des militants. Ce qui laisse même entrevoir la possibilité pour le ministère de suspendre ou de dissoudre des partis politiques…défaillants. Toute chose qui aidera à assainir le milieu politique et à redonner de la vitalité à la démocratie. Car, point besoin de souligner, le renforcement de la démocratie est aussi facteur de partis politiques forts et crédibles.  Boubou SIDIBE/maliweb.net