Transition et refondation : Quid du changement de mentalité ?

Pour de nombreux observateurs, le chantier de la refondation doit être mieux pensé. Il passe aussi et surtout par un profond changement de mentalité. Puisqu’il est admis que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il sied de changer la gouvernance du Mali pour éviter un nouvel effondrement. Il faut donc faire en sorte que […]

Transition et  refondation :  Quid du changement de mentalité ?
   maliweb.net
Pour de nombreux observateurs, le chantier de la refondation doit être mieux pensé. Il passe aussi et surtout par un profond changement de mentalité. Puisqu’il est admis que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il sied de changer la gouvernance du Mali pour éviter un nouvel effondrement. Il faut donc faire en sorte que le nouveau Mali passe par un nouveau type de Malien. Ce qui est loin d’être comprit, puisque depuis plus de quatre ans que dure cette transition, les habitudes des Maliens n’ont pas changé, les pratiques de gouvernance, peut-être légèrement. En effet, le Malien lambda semble se complaire dans la paresse. Or, sans le travail, nul ne peut atteindre les objectifs du mieux-être. Et l’on note une propension presque maladive de ne pas travailler ou de faire semblant de travailler. C’est ainsi que des milliers de jeunes sont habitués à la paresse et à l’oisiveté. Ils sont très nombreux à s’attrouper à longueur de journée dans les « grins » pour bavarder, sous prétexte qu’ils sont au chômage. Alors que les chantiers  et les choses à faire ne manquent pas. Comment comprendre que des milliers d’hectares exploitables existe dans le pays et que des jeunes diplômés ou non végètent dans le dénuement et l’oisiveté la plus totale. Presque tous préfèrent des occupations de bureau. En outre, la plupart de nos compatriotes sont attachés à une cupidité qui ne dit pas son nom. « On n’aime pas travailler, mais on aime l’argent », relève un sociologue. Cette déviance morale fait que l’on assiste à plusieurs grèves dans les administrations et aussi dans le secteur privé. A cela s’ajoute le désir de vivre au-dessus de ses moyens, sous l’influence des pesanteurs sociales. C’est ce qui fait que le Malien veut montrer l’apparence que les choses marchent bien pour lui, alors qu’il y a des difficultés réelles pour assumer les charges familiales. Ce comportement est un frein à la bonne gouvernance, en général. Car, le fonctionnaire qui veut montrer des airs de bien-être ou de suffisance sera forcément indélicat. Il pourra difficilement résister à l’envie d’opérer des surfacturations ou simplement de faire des détournements des deniers publics. A titre d’exemple, le jeune fonctionnaire malien se fera le devoir d’épouser une nouvelle femme, (une troisième, voire une quatrième), juste quelques années après sa prise de fonction. Et, en multipliant ainsi ses progénitures, il décuplent ses charges et  pourra difficilement se priver de malversations… Car, les pressions familiales feront qu’il finira par confondre ses ressources propres (forcément limitées) avec celles de l’Etat ou du service public employeur. N’a-t-on pas vu des chefs de familles s’endetter somptueusement pour des dépenses familiales de fête ‘moutons, tissus basins, etc)? Il urge que les pouvoirs publics se penchent sur ces aspects, dans le cadre du code d’éthique et de valeurs, envisagé. Boubou SIDIBE/maliweb.net