Donald Trump fait vendredi un déplacement devant l’emmener en Californie, Etat qui a promis de mener la résistance contre lui, alors que la Maison Blanche met en scène des expulsions de migrants en situation irrégulière.
Pendant ce voyage consacré à de récentes catastrophes naturelles, un ouragan ayant ravagé la Caroline du nord (sud-ouest) en octobre et les incendies à Los Angeles, le républicain a une fois de plus signalé son intention de contrôler très étroitement l’aide fédérale destinées aux Etats.
“Nous sortons les pires criminels” du pays, a assuré le président américain, sans plus de précisions, à Asheville (Caroline du nord), sa première étape.
La Maison Blanche s’est targuée d’avoir lancé “l’opération d’expulsions de masse la plus grande de l’Histoire”. “L’administration Trump a arrêté 538 migrants criminels illégaux”, a annoncé sur X sa porte-parole Karoline Leavitt, ajoutant que “des centaines” avaient été expulsés, en employant pour la première fois des avions de l’armée.
Le Pentagone a confirmé que deux avions militaires avaient emmené des migrants vers le Guatemala.
“C’est une pure opération de propagande”, a asséné sur X Aaron Reichlin-Melnick, expert du American Immigration Council.
Pendant l’exercice budgétaire 2024 (octobre à fin septembre), sous la présidence de Joe Biden, la police aux frontières avait expulsé 271.000 migrants sans papiers, une moyenne de 742 personnes par jour.
Le président républicain a promis d’expulser au total des “millions” de personnes.
– Avortement –
Donald Trump, qui effectue vendredi son premier déplacement depuis son investiture lundi, ne se rendra donc pas en personne vendredi à la grande marche annuelle des opposants à l’avortement à Washington.
Le septuagénaire, qui avait été le premier président en exercice à participer en 2020 à ce rassemblement, a toutefois enregistré selon la Maison Blanche un message vidéo pour les manifestants.
Avec la Caroline du Nord et la Californie, il a choisi deux Etats éprouvés par des catastrophes naturelles que le dirigeant républicain utilise pour attaquer ses adversaires démocrates.
Le milliardaire, qui veut contrôler étroitement la distribution d’aide fédérale en cas de catastrophes naturelles, a laissé entendre vendredi qu’il allait “peut-être supprimer” la FEMA, l’agence fédérale de réponse aux ouragans, incendies et autres désastres.
Il a aussi déclaré que toute aide supplémentaire pour la Caroline du Nord ou la Californie “passerait par nous”, et “pas par la FEMA”.
Ses attaques contre cet organisme avaient pris de l’ampleur en particulier pendant la dernière campagne électorale, quand il s’était saisi des ravages de l’ouragan Hélène pour reprocher au président démocrate Joe Biden et à la FEMA d’avoir négligé volontairement des zones sinistrées parce qu’elles votaient républicain.
Donald Trump n’a toutefois jamais apporté de preuves à ces accusations.
Pour ce qui concerne la Californie, il menace de remettre en cause l’aide fédérale, en assurant que les autorités démocrates ont coupé l’eau alimentant les systèmes anti-incendie, des affirmations démenties par les experts.
Il a dit vouloir aussi aborder pendant son déplacement les règles électorales dans ce grand Etat démocrate.
“Je veux deux choses à Los Angeles. Je veux des preuves d’identité pour les électeurs et je veux que l’eau soit libérée”, a-t-il lancé.
En août dernier le président, qui assure régulièrement que le système électoral serait “truqué” contre lui, avait affirmé que “si Jésus comptait les voix” il pouvait l’emporter en Californie.
En novembre, la vice-présidente démocrate Kamala Harris a sans surprise gagné l’Etat, même si Donald Trump y a fait des avancées.
Selon la presse, le président sera accueilli à sa descente d’avion à Los Angeles, comme c’est l’usage, par le gouverneur de l’Etat, Gavin Newsom.
Cet espoir du Parti démocrate est l’une des cibles privilégiées du républicain.
Le gouverneur s’est positionné comme l’un des grands animateurs de l’opposition face à Donald Trump. Il souhaite “défendre (la) Constitution et faire respecter l’Etat de droit”.