Sonia Dahmani, éminente avocate et détractrice du président tunisien Kaïs Saïed, a été condamnée jeudi à une peine de deux ans d’emprisonnement pour des accusations d’injure au pays, a fait savoir son avocat à Reuters.
Cette condamnation est liée à des commentaires effectués plus tôt cette année, quand elle avait qualifié sur une radio locale la Tunisie de “raciste”, a précisé Sami Ben Ghazi à propos de sa cliente. Sonia Dahmani s’était exprimé après des affrontements entre des migrants et des résidents locaux.
Placée en détention en mai dernier, Sonia Dahmani a été condamnée en septembre à une peine d’emprisonnement de huit mois, dans une affaire distincte, pour avoir déclaré que la Tunisie n’était pas un bon endroit où vivre.
Kaïs Saïed a remporté ce mois-ci un deuxième mandat présidentiel avec plus de 90% des suffrages, selon la commission électorale, un scrutin que l’opposition avait dénoncé en amont comme factice, la plupart des opposants au chef de l’Etat ayant été emprisonnés ou déclarés inéligible. L’un de ses deux rivaux pour l’élection se trouvait en prison.
Arrivé au pouvoir en 2019, Kaïs Saïed a par la suite dissout le Parlement et s’est octroyé la quasi-totalité des pouvoirs. Une vague de répression a été menée à l’encontre de ses détracteurs, qu’il s’agisse notamment de politiciens, d’avocats ou de journalistes.
Le président, que l’opposition accuse d’avoir mené un “putsch constitutionnel”, a déclaré qu’il continuerait durant son deuxième mandat de lutter contre ceux qu’ils a présenté comme des “corrompus, traîtres et sceptiques”.
(Rédigé par Tarek Amara; version française Jean Terzian, édité par Kate Entringer)