Le Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année budgétaire 2025, dont les débats ont débuté avec la rentrée parlementaire début octobre et qui est détaillé dans le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal réalisé par le ministère de l’Économie et des Finances, s’inscrit dans une dynamique de consolidation des acquis économiques du Royaume tout en répondant aux défis posés par un environnement global marqué par des incertitudes.
Le PLF 2025 est donc en réalité un plan mettant en avant les principales orientations stratégiques et objectifs chiffrés du gouvernement marocain pour les années 2025 à 2027. Ce choix triennal découle de la nature des objectifs fixés, qui nécessitent un effort sur plusieurs années pour être atteints. Parmi ces ambitions, on note la réduction du déficit budgétaire à 4 % du PIB, une diminution de la dette publique en dessous de 70 %, ainsi qu’une croissance économique supérieure à 3 %.
Lors de son discours d’ouverture de la session parlementaire, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a réitéré l’importance de plusieurs priorités nationales. Il a mis l’accent sur la relance de la croissance économique, la maîtrise des finances publiques, et le renforcement des investissements, notamment dans les infrastructures et la transition énergétique. Il a également insisté sur l’importance d’une meilleure gestion des dépenses sociales, afin de renforcer le tissu socio-économique du Royaume. Ces priorités apparaissent comme les axes majeurs du PLF 2025, traduisant ainsi les ambitions du Maroc dans un contexte de transformations économiques mondiales.
Ce PLF repose sur des hypothèses macroéconomiques qui tiennent compte des évolutions internationales et des dynamiques internes. Le Maroc, en tant que pays émergent, doit faire face à des défis structurels tout en s’adaptant aux fluctuations économiques mondiales. La croissance du PIB, projetée à 3,5 % en 2025, sera notamment soutenue par une reprise post-pandémique, des réformes structurelles, et des investissements ciblés dans des secteurs stratégiques. Ces secteurs incluent notamment l’industrie, avec une attention particulière portée à l’automobile, l’aéronautique, et l’industrie pharmaceutique. La transition énergétique occupe également une place centrale dans les prévisions économiques du gouvernement. Le Maroc ambitionne de renforcer sa position en tant que leader des énergies renouvelables, en augmentant les capacités de production d’énergie solaire et éolienne, tout en développant des projets liés à l’hydrogène vert et à l’ammoniac vert.
Concernant l’inflation, le gouvernement prévoit de la maintenir autour de 2 % en moyenne sur la période 2025-2027, malgré les pressions exercées par les fluctuations des prix des matières premières, notamment de l’énergie. Cette maîtrise de l’inflation est essentielle pour garantir la stabilité économique et soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, un facteur clé de la relance de la consommation intérieure.
Sur le plan budgétaire, le PLF 2025 affiche une volonté claire de maîtriser le déficit, avec un objectif fixé à 4 % du PIB pour 2025, en baisse par rapport aux années précédentes. Cette réduction devrait être rendue possible grâce à une meilleure gestion des recettes fiscales, une réforme de la subvention des produits énergétiques, et une amélioration de la collecte fiscale. Le gouvernement s’engage également à maintenir la dette publique en dessous de 70 % du PIB, avec un objectif de stabilisation à moyen terme.
Le PLF met également en lumière l’importance de réformes fiscales visant à élargir l’assiette fiscale et à améliorer l’équité fiscale. Cela inclut des efforts pour intégrer une plus grande partie de l’économie informelle dans le système fiscal formel et pour ajuster les taux d’imposition afin de mieux répartir la charge fiscale entre les différentes catégories de revenus. En parallèle, les dépenses publiques seront orientées vers des secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, la protection sociale, et les infrastructures. Le gouvernement prévoit notamment des investissements massifs dans la modernisation des infrastructures scolaires et hospitalières, ainsi que dans le développement des infrastructures de transport et de la digitalisation des services publics.
Enfin, le PLF 2025 reflète l’engagement du Maroc en faveur du développement durable, avec une part importante du budget consacrée à la transition énergétique et aux projets d’énergies renouvelables. Le développement de l’hydrogène vert et de l’ammoniac vert constitue un axe stratégique de cette transition, visant à positionner le Royaume comme un acteur clé des énergies propres à l’échelle mondiale.
Ainsi, le PLF 2025 s’inscrit dans une vision globale et ambitieuse pour le Maroc, répondant aux défis internes et externes tout en misant sur une croissance durable, une meilleure équité sociale, et un positionnement renforcé sur les marchés internationaux. Reste à savoir ce qu’il en restera après les débats et amendements à court terme et quel impact ceux-ci auront sur les ambitions affichées à l’horizon 2027.
Afifa Dassouli
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