Une géographie sacrée : Saqiya Al-Hamra, référent de la sainteté marocaine (2/2)

Les Almoravides, Sanhaja sahariens, qui ont donné au Maroc son premier Empire dont le territoire s’étendait à cheval entre l’Afrique et l’Europe, ont contribué au façonnement de l’identité nationale marocaine autour de l’homogénéité de l’appartenance au rite malékite. Saqia el Hamrâ, éclosion du mouvement almoravide Pour H. T. Norris, «le principal théâtre des plus anciens […]

Une géographie sacrée : Saqiya Al-Hamra, référent de la sainteté marocaine (2/2)
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Les Almoravides, Sanhaja sahariens, qui ont donné au Maroc son premier Empire dont le territoire s’étendait à cheval entre l’Afrique et l’Europe, ont contribué au façonnement de l’identité nationale marocaine autour de l’homogénéité de l’appartenance au rite malékite. Sidi Mohammed Biedallah Diplomate marocain. Saqia el Hamrâ, éclosion du mouvement almoravide Pour H. T. Norris, «le principal théâtre des plus anciens exploits des Almoravides Sanhâja était situé près de la Saqiya Al-Hamrâ et sur la bordure méridionale de la Hamada de Tindûf. C’est là (..) que la base des activités de Abdallah ibn Yasîn et de son maître Wajjâj Ibn Zalwî se situe principalement». 9 Triq Lamtouni, le corridor emprunté par l’Emir Almoravide Abou Bakr Ibn Omar, joignant le chapelet de puits de Jbel Bani à Zemmour (extrême sud du Sahara marocain) et au centre duquel se positionne Hassi El Farsiya, a constitué le socle vital des échanges caravaniers transsahariens. Les Almoravides, Sanhaja sahariens, qui ont donné au Maroc son premier Empire dont le territoire s’étendait à cheval entre l’Afrique et l’Europe, ont contribué au façonnement de l’identité nationale marocaine autour de l’homogénéité de l’appartenance au rite malékite. Allégeance du Saint Sid Ahmed Rgueibi au Sultan Moulay Ahmed El Mansour Eddahbi L’audience, tenue autour de 1590, du Sultan saâdien Moulay Ahmed Al Mansour Eddahabi à Sid Ahmed Rgueibi, saint fondateur de la tribu éponyme, constitue l’un des mythes fondateurs de l’architecture tribale hassanie qui prévaut depuis dans les provinces du sud du Maroc. La Mahalla du Sultan Al Mansour Eddahbi «campa près du puits de Haouza (province de Es-Smara), … L’attitude bienveillante du Sultan – sortant jusqu’à la porte de sa tente de campagne pour accueillir le Marabout (Sid Ahmed Rgueibi) – conforta ce dernier». 10 La croyance populaire relate que Sid Ahmed Rgueibi offre, comme obsèques, au «Sultan Noir», des sacs remplis de sables qui se convertirent par miracle en or pur», en guise de reconnaissance à la concession du Sultan de l’aire de paturage de Drâa à Adrar et de «Trig Lamtuni» à l’Atlantique ; «une aire de pâturage qui pourrait couvrir 600.000 km2». 11 Zaouiya et Mausolée de Cheikh Maalaïnin. Zawiya Cheikh Malaâinie de Smara, Acte Alaouite de souveraineté La construction, en 1891, à Smara, à la lisière d’un affluent de la Saqia El Hamra, par le Saint – Marabout Cheikh Malaïnine de la Zaouiya Maâinia, sur instruction et financement personnel du Sultan Moulay Abdelaziz, – à un moment de paroxysme de la pression coloniale européenne sur l’Empire Chérifien, participe de la notoriété de la Saqiya El – Hamrâ en tant que sanctuaire de la résistance et de préservation de la souveraineté marocaine. La région de Smara, aux confins de Saqiya Al -Hamra, foyer des mausolées de la presque totalité des Saints – fondateurs de tribus sahariennes, fut le dernier carré du territoire marocain à être soumis, en 1913, à la puissance coloniale. Nonobstant l’entreprise coloniale, la souveraineté marocaine s’y est maintenue ad perpetuum. l’occupation espagnole ne s’est effectivement exercée que sur les points de regroupement créés à proximité des campements militaires, dispersés, principalement, sur la côte atlantique du Sahara marocain. La Vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu Le Glorifie, de replacer les Provinces du Sud, charpentées par la saqiya El – Hamrâ, au cœur de la refondation du cadre géopolitique du Royaume, en y re – cultivant leur dimension sahélo-africaine et atlantique, leur permettra de reprendre leur rôle de lieu de rencontre entre cultures et civilisations et de plate-forme de rayonnement spirituel et cultuel. 9 P.H. Morris. 10 Domenech La Fuente, Algo del Río, 1946. 11 Bonte, Pierre. La Saqiya al Hamrâ. Berceau de la culture ouest-saharienne. Ed. La Croisée des Chemins. 2013. p. 161.