Une soirée artistique célébrant la tradition ancestrale de la distillation de la fleur d’oranger a été organisée, samedi, au Centre culturel « les Etoiles de Jemaâ El Fna », dans le cadre de la 13è édition de « la Zahria de Marrakech », qui se poursuit jusqu’au 14 avril dans la cité Ocre.
Lors de cette soirée, initiée par l’Association Al-Muniya de Marrakech pour la conservation et la revivification du patrimoine du Maroc, l’artiste Mohamed Bajeddoub, qui était accompagné de l’orchestre « Al-Muniya de Marrakech pour la musique Al-Ala », sous la direction de Karim Ait Brik, a séduit le public en interprétant avec brio des chansons tirées du répertoire riche de la musique andalouse et Tarab Al Ala.
Le public présent, issu de divers horizons, a pu apprécier la performance exceptionnelle de Bajeddoub, dont la voix envoûtante et mélodieuse puise ses racines dans l’histoire profonde de cet art.
Cet événement culturel et artistique a été aussi marqué par des hommages rendus à des personnalités ayant brillé dans différents domaines, dont Lalla Aicha Naoufal, experte en broderie traditionnelle, l’écrivaine Rajae Benchemsi et le maître calligraphe Mohamed Badie Boussouni.
Dans un allocution à cette occasion, Jaâfar Kansoussi, président de l’Association Al-Muniya, a souligné que cette soirée s’inscrit dans le cadre d’une série d’activités célébrant la tradition de la distillation de la fleur d’oranger (Taqtar Zhar), qui s’étale sur trois semaines, avec la participation de l’ensemble des acteurs éducatifs, culturels et touristiques de la ville de Marrakech.
M. Kansoussi n’a pas manqué de rendre hommage aux femmes qui ont veillé à transmettre ce patrimoine ancestral aux générations futures, soulignant que la Zahria de Marrakech, qui célèbre l’arrivée du printemps, contribue au rayonnement culturel de la cité Ocre et renforce sa position sur les plans économique et touristique, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.
Il a également indiqué que l’Association Al-Muniya veille à associer les institutions éducatives, universitaires, culturelles, ainsi que les acteurs touristiques et la société civile à la célébration de cette tradition ancestrale.
De même, l’association œuvre, depuis plus d’une décennie, à faire de ce festival un événement annuel incontournable, qui participe au rayonnement civilisationnel et économique de la ville, a-t-il ajouté.
Lors de cette soirée, il a été procédé à l’annonce de la création d’un Observatoire numérique baptisé « Dar Al Madina », destiné à recueillir des données culturelles et patrimoniales, et à documenter la cité Ocre sous plusieurs angles.
Initiée par l’Association Al-Muniya de Marrakech pour la conservation et la revivification du patrimoine du Maroc, en partenariat notamment avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le Conseil Communal de Marrakech, la Wilaya de la Région, le Conseil régional du Tourisme (CRT) et l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT), la « Zahria de Marrakech » vise à préserver cette tradition séculaire et à faire découvrir au public les techniques de distillation de la fleur d’oranger.
Le programme de cet événement culturel comprend des ateliers présentant le cérémonial de distillation de la fleur d’oranger, une exposition artistique, un salon mettant en avant les produits artisanaux des coopératives, un cortège de l’offrande d’eau de fleur d’oranger au mausolée Moulay Abdellah Ghazouani, la plantation d’arbustes de bigaradier et des conférences axées notamment sur le « présent et avenir des médinas » et « l’art du Malhoun et ses jardins parfumés ».
A noter que la « Zahria de Marrakech » est inscrite, depuis 2022, sur les listes de l’Organisation du Monde islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ICESCO) en tant que patrimoine culturel du monde islamique.