L’Ordre National des Médecins au Maroc devrait entrer dans une nouvelle phase de son fonctionnement. Les enjeux liés à son avenir et à son rôle au sein du système de santé deviennent de plus en plus pressants devant toutes les révolutions que vit aujourd'hui notre systeme de sante.
Les dernières élections, tenues le 26 novembre 2022 après une longue période de blocage institutionnel, devaient marsuer un tournant, mais beaucoup reste à faire pour aligner cette institution avec les standards internationaux et les attentes des professionnels de santé dans notre Royaume. Un bilan mitigé : entre attentes et insuffisances Depuis le renouvellement des conseils nationaux et régionaux, plusieurs interrogations demeurent : 1. Pénurie de médecins : Quelles solutions ont été envisagées pour répondre au déficit de praticiens, notamment en zones rurales ? 2. Modernisation et réformes : Pourquoi l’Ordre semble-t-il en retard sur la digitalisation et les initiatives visant à améliorer son fonctionnement ? 3. Formation continue et télémédecine : L'accompagnement des médecins face à la révolution numérique a-t-il été suffisant ? 4. Défense des droits des médecins : Quelles actions concrètes ont été menées pour améliorer les conditions de travail et répondre aux enjeux déontologiques ? Les retards dans la révision des lois encadrant l'Ordre, couplés à une communication institutionnelle très insuffisante, compliquent sa capacité à jouer un rôle moteur dans la santé publique. Inspirations internationales : Des modèles à suivre L’Ordre National des Médecins peut tirer des leçons des expériences internationales : En France , le Conseil National de l’Ordre des Médecins a su moderniser son approche en intégrant la télémédecine et en jouant un rôle actif dans les débats éthiques. En Espagne , l’Organisation Médicale Collégiale a défendu avec force les droits des médecins tout en modernisant les outils administratifs et en renforçant la formation continue. Au Canada , les collèges provinciaux, tels que celui du Québec, ont misé sur l’accès aux soins en zones éloignées, la diversité et la maîtrise des outils numériques. En Égypte, malgré des défis persistants, le Syndicat des Médecins a défendu les rémunérations et plaidé pour des infrastructures améliorées. Réformes urgentes et prochaines étapes Alors que de nouvelles élections s’annoncent – à une date encore indéterminée –, les discussions autour de la révision des lois en vigueur doivent prendre un nouvel elan. Ces réformes devront s’atteler à : Renforcer le leadership de l’Ordre sur les plans national et international. Adopter des innovations numériques pour faciliter les démarches administratives et améliorer la communication avec les professionnels. Encourager la formation continue pour mieux préparer les médecins aux défis technologiques et sanitaires futurs. Instaurer un dialogue institutionnel plus ouvert pour répondre aux attentes des praticiens et des patients. Un appel à une mobilisation collective Face aux défis qui se profilent, l’Ordre National des Médecins au Maroc doit non seulement réévaluer ses priorités, mais aussi s’inspirer des meilleures pratiques mondiales. Comme le montrent les exemples internationaux, modernisation et innovation sont les clés pour répondre aux attentes croissantes des professionnels de santé et des citoyens marocains. Le temps est venu pour l’Ordre de se réinventer et de s’affirmer comme un pilier central d’un système de santé marocain en pleine évolution.