ZOOM AFRIQUE : Le “développement en couloir”, un atout pour l’interconnexion économique des pays d’Afrique

NAIROBI, 29 novembre (Xinhua) — Situé au cœur de la zone franche de Lekki, à 65 km de Lagos, la capitale économique du Nigeria, le port en eau profonde de Lekki, le plus grand port maritime du pays et l’un des ports les plus avancés d’Afrique de l’Ouest, sert de plaque tournante pour les activités […]

ZOOM AFRIQUE : Le “développement en couloir”, un atout pour l’interconnexion économique des pays d’Afrique
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NAIROBI, 29 novembre (Xinhua) — Situé au cœur de la zone franche de Lekki, à 65 km de Lagos, la capitale économique du Nigeria, le port en eau profonde de Lekki, le plus grand port maritime du pays et l’un des ports les plus avancés d’Afrique de l’Ouest, sert de plaque tournante pour les activités commerciales non seulement au Nigeria, mais dans toute la région. Fruit d’une coopération entre la Chine, la France et le Nigeria, ce port, qui a commencé ses opérations commerciales en avril 2023, avec une capacité de manutention de 1,2 million de conteneurs standard par an, semble ambitionner de transformer le couloir de transport, dont il fait partie, en couloir de développement, notamment sur fond d’accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Il s’agit là d’une belle illustration du développement en couloir, une stratégie intégrée promue par de nombreux pays africains. Concrètement, il se décline sous forme de couloirs de transport, de commerce, de ressources et de logistique, regroupés par les experts sous l’appellation générale de « couloirs de développement ». Cette approche vise à promouvoir la prospérité et le développement durable des pays et des régions. UNE ACCÉLÉRATION DE L’INTÉGRATION INTRA-AFRICAINE La stratégie globale de développement du continent africain repose sur l’intégration régionale, telle qu’adoptée et poursuivie par le Sommet de l’Union africaine (UA). Du port de Lekki au chemin de fer de l’Autorité ferroviaire Tanzanie-Zambie (TANZARA), le développement en couloir, qui connaît une constante, a non seulement facilité la connectivité intra-africaine, mais est également devenu un moteur important pour la promotion de l’intégration économique et du développement durable du continent. Conçus par l’ONU comme un nouvel espace géographique où se déploient les stratégies urbaines de développement, les couloirs de développement ne sont pas seulement appelés à servir de relais entre les villes via des axes de communication plus performants, mais également “à développer un nouveau type d’espace multipolaire et transnational, articulant entre elles des régions urbaines existantes et des régions émergentes », précisent les experts internationaux. « Face à la communauté des destins qui caractérisent ses peuples et aux enjeux du futur, l’Afrique doit choisir soit de s’intégrer pour progresser et prospérer ensemble dans une perspective de co-développement, soit de demeurer un simple agrégat pour stagner et dépérir. “Immanquablement”, a souligné Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo. En 2012, l’UA a décidé de mettre en œuvre le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Plus de 400 projets répartis dans 51 programmes transfrontaliers élaborés dans le cadre de ce plan d’action prioritaire sont principalement axés sur le développement des infrastructures régionales. En réponse aux besoins des pays africains et de la coopération internationale pour le développement de l’Afrique, la construction de couloirs de développement en Afrique à prise de nouvelles dimensions ces dernières années. Lors du sommet de l’UA de 2021, les dirigeants africains ont décidé d’adopter l’Approche du couloir intégré, en vue de promouvoir la phase II du PIDA. Selon des experts africains, cette approche met l’accent sur les synergies inter-infrastructures, inter-régionales et intersectorielles, et vise à réaliser un développement durable par la construction « d’infrastructures inclusives, durables et de classe mondiale », comme le prévoient l’Agenda 2063 de l’UA. “Ces couloirs ne sont pas seulement des routes physiques, mais des structures spatiales reliées par des réseaux d’infrastructures et de télécommunications, visant à améliorer l’intégration industrielle et l’accès aux marchés internationaux”, selon Bah Traoré, chercheur du Think- réservoir citoyen de l’Afrique de l’Ouest (WATHI). LA CHINE, UN PARTENAIRE POUR ACCOMPAGNER L’INTERCONNEXION EN AFRIQUE Du financement au soutien technique, la Chine est depuis longtemps l’un des partenaires les plus importants pour accompagner le processus de l’interconnexion en Afrique, en jouant un rôle important dans le développement des infrastructures en Afrique. “Actuellement, la Banque mondiale, la Chine et la Banque africaine de développement financent des méga-projets d’infrastructure”, a indiqué à Xinhua James Theuri, coordinateur de projet au ministère kenyan des Transports et des Infrastructures, selon qui le soutien chinois à permis à son pays de développer de nouvelles routes. Depuis le lancement de l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR) en 2013, la Chine ne cesse de renforcer son soutien aux infrastructures de connectivité régionale de l’Afrique. Elle a apporté d’importantes contributions aux couloirs d’intégration et de développement de l’Afrique. En matière de partenariats pour l’interconnexion, la Chine mettra en œuvre 30 projets d’interconnexion des infrastructures en Afrique et travaillera avec ses partenaires africains à une coopération de qualité dans le cadre de l’ICR, a annoncé en septembre Pékin lors du sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). Le FCSA et l’ICR forment le double moteur de l’architecture de développement Chine-Afrique, a souligné Peter Kagwanja, président et chef de la direction du groupe de réflexion Africa Policy Institute. Via cette architecture, la Chine “soutenait des projets tels que la construction de routes, de chemins de fer et de ports qui traversent et dépendent les pays africains”. Pour Amadou Maleine Niang, directeur exécutif de l’ONG sénégalaise International Budget Partnership (IBP), “les projets d’infrastructure développés dans le cadre de l’ICR faciliteront les échanges commerciaux”, “ils (les projets) peuvent réduire le coût du commerce intra-africain et, à long terme, permettre aux pays africains de gagner plus que le coût de la construction de l’infrastructure”. D’après le Rapport sur la coopération sino-africaine dans le cadre de l’ICR (édition 2024), en date d’août 2024, les entreprises chinoises ont participé à la construction ou à la rénovation de plus de 10.000km de chemins de fer et près de 100.000km de routes en Afrique. Ces projets ont grandement contribué à la connectivité, à l’intégration et au développement en couloir du continent. Ailette Source: https://french.news.cn/