Avait-elle vraiment l’intention de s’éloigner de lui après trois ans de relation amoureuse ou s’agit-il simplement de soupçons infondés ? Finalement cela importe peu puisqu’il l’a tuée.
Le trompait-elle ? A cette question, ce jeune homme, âgé de trente-et-un ans, qui se tient au box des accusés, à la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, répond qu’il n’est pas certain. Mais les comportements de la jeune fille qu’il aimait follement ont éveillé ses soupçons au point qu’il a commencé à les prendre pour une réalité.
En effet, leur relation amoureuse remonte à trois ans lorsqu’ils se sont rencontrés, la première fois, dans un café, en compagnie de quelques amis qu’ils ont en commun. Lui ayant plu, il lui a proposé de se rencontrer en tête à tête. Rapidement, elle a accepté. Et de se retrouver attablés à un café du centre-ville. Au fil des jours, leur relation s’est consolidée et il est devenu très attaché à elle. Sa cadette de quatre ans, elle était également amoureuse de lui. C’est du moins ce qu’il a affirmé devant les magistrats de la Cour. Le président lui demande alors pourquoi il l’a tuée. Il explique que ses comportements ont changé, le rendant fou.
«Alors qu’on se rencontrait souvent, les derniers jours elle déclinait mon invitation arguant qu’elle était malade», un prétexte selon lui pour ne plus coucher ensemble.
Avait-elle entretenu une nouvelle relation avec un autre jeune homme qui lui a dit qu’il allait se marier avec elle ? Le jeune homme précise qu’il lui a promis de l’épouser. Il n’attendait que le moment opportun pour se présenter chez ses parents.
«C’est Satan qui m’a inspiré de la tuer », essaie-t-il de justifier l’injustifiable.
Et de raconter les circonstances du meurtre. Il lui a coupé le chemin pour tenter de l’obliger de l’accompagner.
«Je voulais juste qu’elle m’accompagne pour aller résoudre nos problèmes et non la maltraiter», répond-il à la Cour qui l’a interrogé sur le fait de lui couper le chemin.
Devant son refus, il a perdu tout contrôle de ses nerfs et a commencé à la maltraiter sauvagement en lui donnant en pleine rue des coups de poing et de pied. Il n’a utilisé aucune arme blanche. Ayant perdu connaissance, elle a été évacuée vers le service des urgences à l’hôpital Ibn Rochd. Trois jours plus tard, elle a rendu l’âme. Le jeune homme a été arrêté et traduit devant la justice. Jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner il a été condamné à douze ans de réclusion criminelle.