«Tant qu’on n’arrivera pas à trouver une certaine stabilité politique et institutionnelle, et tant qu’on n’arrivera pas à dresser notre système éducatif pour en faire le levier de notre développement socio-économique, on aura encore du chemin à faire ». Tel est le point de vue de Ballan Diakité, politologue, après une analyse de la situation du Mali, 64 années après son indépendance.
En effet, le Mali a célébré le dimanche, 22 septembre, le 64ème anniversaire de son indépendance. Au-delà de l’aspect festif, quel bilan peut-on réellement dresser de ces années écoulées ? Selon des analystes, ce long parcourt a été surtout marqué par des hauts et des bas, et que les nombreux défis actuels exigent du pays des réponses promptes et ambitieuses. 64 ans après l’accession du Mali a l’indépendance, le bilan demeure mitigé. Interrogé par Studio Tamani, Pr. Oumar Toumali, enseignant-chercheur, dira que le pays a pu réaliser quelques actions concrètes, sans oublier les difficultés qu’il a eu à rencontrer également. Pr. Oumar Toumali d’ajouter : « Dans les années 1960, jusqu’en 68, de nombreuses entreprises nationales ont vu le jour. Le pays connaît des difficultés majeures aujourd’hui ». avant de préciser que « le volet social a connu une détérioration. Et la corruption est un important facteur de cette baisse ». Pour Ballan Diakité, le politologue, le pays doit agir sur des domaines prioritaires avec intelligence en vue de relever ces nombreux défis. D’après son analyse, «tant qu’on n’arrive pas à trouver une certaine stabilité politique et institutionnelle, et tant qu’on n’arrive pas à dresser notre système éducatif pour en faire le levier de notre développement socio-économique, on aura encore du chemin à faire ». « Il faut aussi que les autorités travaillent de sorte que nous puissions attirer des investissements étrangers dans notre pays », a-t-il conclu.
Par ailleurs, dans son discours à la nation, le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a reconnu que le pays fait face à des défis majeurs, notamment sur le plan sécuritaire et économique. Sur le plan sécuritaire, Colonel Assimi Goïta dira que la question demeure la préoccupation prioritaire du peuple malien. « Cette année, notre fête nationale est célébrée dans un contexte marqué par la grande opération stratégique de reprise du terrain conduite par les FAMa et visant à restaurer l’intégrité territoriale du pays et à le débarrasser définitivement de la menace terroriste. Les forces de défense et de sécurité ont en effet mené des opérations de stabilisation et de reconstruction dans les régions reprises, permettant ainsi le retour progressif des services publics, des écoles et des infrastructures essentielles. Ces succès remarquables résultent de la coordination des opérations militaires et du redéploiement de forces à Ber, Tessalit, Anefis, Kidal et Aguelhok ».
Le président de la transition précisera que « les attaques terroristes survenues le mardi 17 septembre dernier nous rappellent une fois de plus l’impérieuse nécessité de demeurer vigilant et de maintenir une posture opérationnelle exemplaire en toutes circonstances ». Avant de s’incliné devant la mémoire des innocentes victimes lâchement assassinées lors de cette agression barbare.
Il a toutefois rassurer que les efforts d’investissement continuent dans le cadre de l’acquisition d’équipements militaires et des réformes pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de nos hommes afin de renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité. Sans oublier la poursuite de la mutualisation des capacités et le soutien opérationnel dans le cadre de la Confédération des États du Sahel.
Sur plan économique, le Col. Assimi Goïta a reconnu le pays vie un contexte économique difficile. C’est pourquoi, il a salué la résilience du peuple malien qui reste digne malgré ce contexte. « Les auteurs de la transition travaillent inlassablement pour améliorer les conditions de vie de l’ensemble de nos concitoyens. Cependant, il est important de rappeler que notre économie subit l’impact des crises sécuritaires qui ont conduit à l’augmentation des dépenses militaires au détriment d’autres secteurs. Malgré ces défis, notre pays a maintenu une gestion efficiente des finances publiques, maîtrisant l’inflation en dessous de la norme communautaire de 3% », affirme le Président de la transition.
Zié Coulibaly
Source : Plume Libre