Une petite ébauche de bilan en matière de lutte contre la mauvaise gouvernance semble laisser les observateurs avertis perplexes.
La Transition actuelle, enclenchée depuis septembre 2020, avait pour cheval de bataille ce que l’on a appelé « la gouvernance vertueuse ». Elle est censée être exemplaire et particulièrement respectueuse des ressources publiques. Ce qui signifie que dans cette gestion des affaires publiques, les biens publics et spécialement les deniers publics doivent être particulièrement respectés. Et le respect de la loi doit être le corollaire de cette gouvernance. Mais, à la longue, au fil de l’évolution de cette période transitoire, l’on note qu’il y a comme une baisse de régime sur ce chantier.
C’est au point que l’on se demande si la volonté politique d’atteindre une gestion efficiente et performante des ressources publiques est réelle ou est toujours de mise. Car, à titre d’exemple, l’on signale que les principes de transparence et de gestion rigoureuse des finances publiques peinent à s’incruster dans les mœurs de l’administration malienne. Et nul n’ignore que les pots-de vin sont encore d’actualité pour faire avancer des dossiers au niveau des administrations financières. Ainsi, à la Douane, aux impôts, au Trésor, des sources ayant requis l’anonymat indexent des cas de corruptions, de malversations et de nombreuses irrégularités. Idem pour d’autres administrations, comme les collectivités décentralisées, où l’orthodoxie financière est superbement ignorée. Quid du simple respect du principe de transparence dans la gestion des deniers publics ? Pourquoi la tendance à l’enrichissement illicite ne fléchit pas dans le pays ? Pourquoi au sein du gouvernement, rapporte un responsable de la classe politique, seuls quatre ministres sur les 28 ont procédé à la déclaration de leur patrimoine ? Pourquoi le chef de l’Etat n’a-t-il pas corrigé ces manquements, depuis des mois ? Quid du chef de l’Etat ? A-t-il déclaré ses biens ? Voilà autant de questions qui poussent les observateurs à plaider pour un renforcement de la volonté politique relative à la bonne gouvernance.
L’on signale, par ailleurs, que le niveau de corruption et de mauvaise gouvernance n’a pas significativement baissé, quand on compare les contenus des rapports des structures de contrôle de ce fléau. Cela interpelle les plus hautes autorités à faire des efforts de traque et de pédagogie, afin que les finances publiques soient gérées avec l’orthodoxie requise. C’est cela qui démontrera à tous que les bases du Malikura sont en train d’être posées.
Boubou SIDIBE/maliweb.net