Botola-Pro : Où va-t-on avec les huis clos ?

Y a-t-il un football sans spectateurs ? Une question que l’on se pose dans les milieux sportifs et qui donne beaucoup à ré échir. La réponse est bien sûr « non », sans toutefois oublier que tant qu’il n’y a pas de recette, il n’y a pas de motivation. La tenue sans public des matchs de football du championnat marocain suscite davantage de polémiques au sein de l’opinion publique sportive, d’autant plus que le Maroc s’apprête à organiser de grands événements sportifs internationaux comme la Coupe d’Afrique 2025 et la Coupe du monde 2030. Dans un pays qui se prépare à accueillir des millions de supporters du monde entier, cette approche stricte en matière de sécurité semble représenter un paradoxe évident, d’autant plus que le football, par essence, se joue pour les supporters et non pour des chaises et des tribunes vides. Cette réalité impose de nouveaux défis aux responsables marocains et les appelle à rechercher des solutions innovantes, ce qui nécessite d

Botola-Pro : Où va-t-on avec les huis clos ?
   lopinion.ma
Y a-t-il un football sans spectateurs ? Une question que l’on se pose dans les milieux sportifs et qui donne beaucoup à ré échir. La réponse est bien sûr « non », sans toutefois oublier que tant qu’il n’y a pas de recette, il n’y a pas de motivation. La tenue sans public des matchs de football du championnat marocain suscite davantage de polémiques au sein de l’opinion publique sportive, d’autant plus que le Maroc s’apprête à organiser de grands événements sportifs internationaux comme la Coupe d’Afrique 2025 et la Coupe du monde 2030. Dans un pays qui se prépare à accueillir des millions de supporters du monde entier, cette approche stricte en matière de sécurité semble représenter un paradoxe évident, d’autant plus que le football, par essence, se joue pour les supporters et non pour des chaises et des tribunes vides. Cette réalité impose de nouveaux défis aux responsables marocains et les appelle à rechercher des solutions innovantes, ce qui nécessite de reconsidérer les politiques et procédures de sécurité actuelles qui conduisent à priver les supporters d’assister aux matches. De nombreux observateurs du sport estiment qu’il existe des solutions alternatives qui peuvent être adoptées pour éviter de tenir des matches sans public et de nuire aux budgets des clubs qui comptent sur les revenus de la vente des billets de match pour relancer leurs budgets de gestion. Parmi ces solutions figure l’interdiction de la circulation des supporters des équipes visiteuses, qu’il s’agisse de mouvements de groupe ou individuels, ce qui implique la fermeture des places assises pour les supporters des équipes visiteuses, une mesure que l’Argentine a adoptée ces dernières années pour réduire les émeutes. Des conditions peuvent également être imposées, comme l’achat de billets au moyen d’une carte d’identité nationale ou d’une carte d’identité de supporter (FAN ID), et ainsi la possibilité d’appliquer des sanctions restrictives en privant les supporters indisciplinés de l’entrée des stades pendant une période déterminée. Des mesures comme celle-ci pourraient remplacer l’interdiction définitive, les matches de « guichet » et les tribunes vides, dans une scène malheureuse qui ne sied pas à un pays qui a réalisé un exploit historique en atteignant les demi-finales de la Coupe du monde au Qatar 2022, et qui cherche à commercialiser son tournoi local comme l’un des meilleurs du continent africain. Avec les énormes investissements réalisés pour équiper et gazonner les stades et développer la formation sportive, il semble illogique que les matches de championnat locaux se déroulent sans supporters. Comment les fans de football peuvent-ils interagir avec un tournoi joué dans des tribunes vides, alors que d’énormes investissements sont réalisés dans la formation des joueurs et dans l’amélioration des infrastructures sportives ? Accorder une subvention d’un milliard de centimes pour chaque équipe qui joue à huis clos est-ce une solution ? Non. A titre d’exemple, l’IRT est la formation qui a joué le plus grand nombre de matchs à huis clos soit deux saisons. La conséquence n’est autre que la grande crise nancière qui a secoué le club dont les recettes du stade couvrent environ 70 pour cent des dépenses. Avec les guichets fermés du Saniat Rmel, l’IRT est au bord de la faillite avec des dettes dépassant les cinq milliards de centimes.