En dépit des efforts consentis, il reste encore des défis à relever dans la lutte contre le Sida, notamment dans les régions du Sud et du Sud-est. Et le Cnls reste toujours au front pour atteindre l’objectif d’éliminer la maladie.
Par Justin GOMIS – La lutte contre le Vih/Sida a enregistré des résultats très satisfaisants dans le pays. Dr Safiétou Thiam, Directrice exécutive du Centre national de lutte contre le Sida (Cnls), affiche son satisfécit : «la prévalence baisse, les nouvelles infections baissent, les décès baissent», a-t-elle déclaré mercredi, lors du 4e mercredi de l’Ajspd (Association des journalistes en santé, population et développement). Elle explique : «Quand on compte la prévalence du Vih, on compte non seulement les personnes qui sont infectées l’année dernière, mais aussi ceux qui sont infectés depuis 20 ans, 25 ans et qui continuent de prendre leurs médicaments. Donc, ce sont les anciens cas et les nouveaux, ensemble, qui déterminent la prévalence. Et si les décès baissent, la prévalence peut même se stabiliser. Ce qui veut dire que les personnes vivant avec le Vih ne meurent pas, et donc restent en vie.»
Malgré ces avancées significatives dans la lutte contre le Vih, il y a encore des efforts à faire. Car le taux de prévalence est encore très élevé dans le Sud-est du pays et dans le Sud. Il s’agit des zones de Ziguinchor, Kolda, mais aussi Kédougou et un peu dans la zone centre avec Kaffrine, où on voit des prévalences qui sont beaucoup plus élevées que la moyenne nationale. «On a des prévalences d’1, 5%. Et 1, 5%, c’est cinq fois la moyenne nationale. Il y a aussi des poches de vulnérabilité où des situations en tout cas de vulnérabilité comme les zones touristiques, les zones où il y a beaucoup d’échanges», informe-t-elle. A en croire la Directrice exécutive du Centre national de lutte contre le Sida, la région de Diourbel attire leur attention avec de plus en plus de cas. Il s’y ajoute aussi des groupes où l’épidémie est concentrée et plus élevée. Dans le même sillage, il y a les nouvelles infections qui augmentent chez les jeunes. C’est la tranche d’âge dans laquelle ces nouvelles infections ne baissent pas. «Ces nouvelles infections même augmentent. C’est la tranche d’âge des jeunes de 19 à 24 ans. Dans la cohorte des personnes qui sont dépistées et mises sous traitement, au moins 75% sont des femmes», précise Dr Thiam.
Aujourd’hui, le Conseil national de lutte contre le Sida compte relever les défis en reposant sa stratégie sur trois piliers. «La prévention des nouvelles infections ou l’élimination de nouvelles infections et la prévention des nouvelles infections chez les jeunes. Nous savons qu’il y a des infections qui proviennent de la transmission mère-enfant du Vih», a fait savoir Dr Safiétou Thiam. «Aujourd’hui, 91% des personnes vivant avec le Vih sont dépistés au Sénégal. Sur ces 91% de personnes dépistées, 93% sont sous traitement Arv. Et donc 90% ne transmettent plus le Vih. Ça veut dire que sur 10 personnes qui vivent avec le Vih au Sénégal, les 9 sont déjà dépistées et suivent un traitement et ne transmettent plus la maladie. C’est ce qui explique la baisse des nouvelles infections dans le pays», ajoute Dr Thiam.
Le dernier pilier de la lutte est de mettre en place une base de données dans notre pays pour dérouler les stratégies du Cnls. «En fait, ce sera, confie-t-elle, un système de santé très résilient. Le Cnls veut aussi un contexte qui respecte les droits humains et dans lequel il n’y a point de stigmatisation, de discrimination, mais le respect du droit à la santé pour tous. L’objectif, c’est d’arriver à un stade au Sénégal où aucun enfant ne nait avec le Vih.»
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