Coupe du Monde 2030 : Lekjaa met la balle dans le camp du Patronat

Le ministre chargé du budget exhorte le secteur privé à s’y engager sérieusement Le secteur privé est invité à participer activement au grand chantier sportif ouvert au niveau national. Un appel franc a été lancé mercredi par Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès de la ministre de l’économie et des finances chargé du budget, lors d’une […]

Coupe du Monde 2030 : Lekjaa met la balle dans le camp du Patronat
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Le ministre chargé du budget exhorte le secteur privé à s’y engager sérieusement Mobilisation  Selon Fouzi Lekjaa, il est inconcevable que la Coupe du monde 2030 soit organisée sans la présence effective et significative du patronat. Une place primordiale sera ainsi réservée au secteur privé à tous les niveaux, et ce dès le démarrage des travaux jusqu’à l’exécution. Le secteur privé est invité à participer activement au grand chantier sportif ouvert au niveau national. Un appel franc a été lancé mercredi par Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès de la ministre de l’économie et des finances chargé du budget, lors d’une rencontre avec les membres de la CGEM mobilisant ainsi le patronat dans le processus d’organisation de la Coupe du monde 2030. Initialement centrée sur les mesures fiscales, cette rencontre a été enrichie par la prééminence des débats autour de la Coupe du monde. A cet égard, le ministre délégué a passé en revue les enjeux liés à l’organisation de ce grand rendez-vous footballistique en identifiant ses retombées économiques et les opportunités qu’il offrira sur le plan socio-économique. «Le Maroc sera, à court terme, une plateforme footballistique continentale et mondiale. Il est important de profiter de ce soft power», plaide M. Lekjaa tout en soulignant la corrélation étroite entre le football et le monde des affaires. Le patronat intégré dans le comité d’organisation Une place de choix sera ainsi réservée à la CGEM dans le comité d’organisation de cette manifestation d’envergure qui sera validée dans les prochains jours par le Souverain. «Nous allons vous intégrer sérieusement dans ce grand projet en vous donnant de la visibilité, en vous expliquant les enjeux et en vous mettant dans les contraintes d’organisation pour réussir le défi», a indiqué M. Lekjaa. Et de préciser: «Il est inconcevable que l’on organise une Coupe du monde sans la présence effective et significative de la CGEM. Votre place est primordiale à tous les niveaux, et ce dès le démarrage des travaux jusqu’à l’exécution». M. Lekjaa a, dans ce sens, interpellé la présidence de la CGEM à renforcer les capacités des entreprises dans les différents domaines pour relever ce pari. «Il serait dommage de voir les nombreux lots et les édifices coûteux attribués à des sociétés étrangères», assure le ministre délégué réitérant la disposition de son département à partager avec le secteur privé le cahier des charges des projets prévus ainsi que les différents agrégats des infrastructures prévues à l’horizon 2030. Un besoin de 40.000 volontaires identifié pour la Coupe du monde Au-delà des investissements qui seront mobilisés, M. Lekjaa estime que l’organisation des prochains événements sportifs, en l’occurrence la Coupe d’Afrique des nations en 2025 et la Coupe du monde en 2030, est un catalyseur pour aller en profondeur dans la problématique de la formation. Se référant au ministre délégué, un besoin de 40.000 volontaires a été identifié pour l’organisation de la Coupe du monde 2030. Pour remplir cet objectif, un projet est désormais en cours avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) pour concevoir un projet de formation dédié à cet événement majeur. Un dispositif qui sera par ailleurs finalisé en concertation avec les opérateurs privés. «C’est une occasion pour dire que la formation professionnelle nécessite une refonte globale. Avec les Cités des métiers et des compétences, il est aujourd’hui nécessaire d’introduire l’aspect qualité dans la formation au lieu de chercher la masse et les effectifs», peut-on relever de Fouzi Lekjaa. Un cahier des charges multidimensionnel en exécution Si la Coupe du monde au Qatar a généré des revenus nets de l’ordre de 15 milliards de dollars, l’impact économique de celle de 2030, conjointement organisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, sera encore plus important. Au total, 48 équipes seront en lice lors de cette manifestation contre 32 équipes ayant pris part à la Coupe du monde du Qatar. A cet égard, plus de 10 millions de spectateurs sont ainsi attendus tout au long des 7 semaines de la compétition qui s’articulera autour de 104 matchs. Pour relever ces défis, le Maroc a élaboré un cahier des charges multidimensionnel englobant tous les aspects de la politique publique (droits de l’Homme, climat, transition économique, infrastructures, mobilité, sécurité, etc.). Au-delà des villes qui vont abriter les matchs de la compétition, 32 camps de base seront aménagés dans toutes les régions du Maroc. Ils nécessiteront en effet la mise à niveau d’hôtels et d’au moins deux terrains d’entraînement. Pour ce qui est des infrastructures sportives, trois segments ont été définis. Le premier porte sur la mise à niveau du stade de Rabat et de Tanger qui sera achevé dans les deux prochains mois. A cela s’ajoute également le démarrage des travaux du stade Hassan II Benslimane. «Après la Coupe d’Afrique, nous allons plancher sur les stades de Marrakech, Fès et Agadir, tout en poursuivant les travaux du stade Hassan II de Bensliman dont l’achèvement est prévu en 2027», souligne M. Lekjaa. Le deuxième segment concerne la modernisation des infrastructures ferroviaires. Ce chantier adjugé par l’ONCF porte sur l’opérationnalisation de la ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech en 2029. Des liaisons RER seront également programmées pour relier Kénitra à l’aéroport Med V. Des connexions qui, selon Fouzi Lekjaa, engendreront une métamorphose urbanistique de ce territoire. «C’est un projet que le Souverain a fixé en tant que priorité des priorités et ce depuis bien avant la signature de l’accord stratégique avec les Emirats Arabes Unis», rappelle M. Lekjaa. Et de préciser que «le financement est bouclé grâce à une contribution significative du secteur bancaire». Pour ce qui est du troisième segment, il concerne l’extension des aéroports de Marrakech, Tanger, Fès et Rabat ainsi que la construction d’un hub aérien au niveau de Casablanca. «La logique du hub est tout à fait différente d’un aéroport départ /arrivée. Cela va en phase avec le développement de la RAM avec laquelle le gouvernement a signé un contrat de développement qui est en œuvre. L’objectif est de ramener la RAM à une taille de 200 appareils à l’horizon 2037 pour lui permettre de jouer le rôle de hub et desservir l’Afrique», précise Fouzi Lekjaa. Pour ce qui est de la capacité hôtelière, le ministre délégué s’est réjoui de la dynamique soutenue du secteur ainsi que du développement notoire de la capacité hôtelière dans les différentes destinations du Royaume notamment à Fès, Tanger et Rabat. Réforme de changes pour les opérateurs économiques : La réflexion engagée Mesures La réflexion autour d’une réforme de changes est actuellement engagée. Fouzi Lekjaa indique que cette démarche permettra d’assouplir les opérations de changes pour les opérateurs économiques. «Il est absurde aujourd’hui qu’un opérateur économique qui paye ses impôts qu’on lui impose des restrictions d’usage du droit commun», a-t-il souligné. S’agissant de l’amnistie fiscale, le ministre a indiqué que cette opération favorise la réintégration dans le tissu formel et le regain d’investissement de la part des contribuables. M. Lekjaa a, dans ce sens, mis en avant l’engouement qu’ont connu les derniers jours de cette opération qui visait à encourager les contribuables à régulariser volontairement leurs profits et revenus imposables, n’ayant pas été déclarés avant le 1er janvier 2024, en s’acquittant d’une contribution libératoire fixée à 5 % de la valeur des avoirs et dépenses déclarés. M. Lekjaa a également fait état d’une réflexion menée avec Bank Al-Maghrib pour aboutir à des solutions structurelles au cash. Il a, à cet effet, assuré qu’il s’agit d’une logique axée sur l’ouverture de parenthèses de légalisation et de permettre aux uns et aux autres de réintégrer le tissu formel et d’investir.