Edito : Mara est bien dans son rôle !

L’ancien PM du Mali, depuis des mois, fait l’objet de diatribes acerbes de la part de soutiens présumés du Pouvoir transitionnel. Notamment, de la part des videomen en mal de repères et  même de certains  Conseillers du Conseil National de Transition (CNT). Ces partisans de la pensée unique œuvrent inlassablement à ce que tout le […]

Edito : Mara est bien  dans  son rôle !
   maliweb.net
L’ancien PM du Mali, depuis des mois, fait l’objet de diatribes acerbes de la part de soutiens présumés du Pouvoir transitionnel. Notamment, de la part des videomen en mal de repères et  même de certains  Conseillers du Conseil National de Transition (CNT). Ces partisans de la pensée unique œuvrent inlassablement à ce que tout le monde se taise. Or Moussa Mara a courageusement décidé de ne pas se taire.  Contre vents et marées,  l’ancien PM donne constamment ses points de vue sur l’ensemble des questions de la nation malienne. Les canaux qu’il utile pour porter ses idées,  sont  le plus souvent des interviews, des tribunes politiques ou des sorties auprès de ses compatriotes de l’intérieur comme de la Diaspora.  Souvent, il apprécie,  à sa juste valeur, des actions gouvernementales lorsqu’il trouve que c’est bien. Toutefois, il  critique aussi mais surtout,  celles qu’il  considère  comme mauvaises.  Tout en proposant aux décideurs du jour  ses solutions qu’il trouve meilleures.  Dans un système démocratique, cela n’est-il pas  vraiment le rôle qu’un leader politique assumé,  doit normalement jouer ? Que les partisans de la pensée unique reviennent à la raison pour accepter  le jeu démocratique. Nul citoyen malien n’est supérieur aux autres. Chacun a droit au respect de l’autre et  doit accepter qu’il porte aussi  ses idées. C’est certainement cet exercice démocratique que Mara est en train de faire. Ce que  certains  proches présumés  du pouvoir transitionnel, à l’extérieur  comme au Mali ne comprennent pas lorsqu’ils  traitent   et continuent de traiter l’ancien PM de tous les maux d’Israël. Mais  Moussa Mara, qui est aujourd’hui l’un des rares Hommes politiques à braver le pouvoir transitionnel, même s‘il ne se considère pas comme un opposant  à   ce pouvoir,  n’est-il pas  dans tous ses droits d’aller à la rencontre de ses concitoyens ?  N’est-il pas aussi dans son rôle de politicien assumé lorsque,  très courageusement et  en acteur politique, il critique objectivement certaines actions gouvernementales, tout en proposant des solutions ? Le Mali est constitutionnellement   un pays de DEMOCRATIE MULTIPARTISTE  dont les autorités ont le devoir de  respecter   les  droits fondamentaux  de tous les citoyens. En admettant ce postulat, les  tournées  de Moussa Mara pour rencontrer la diaspora malienne partout où elle se trouve (notamment en Occident),  n’ont  rien d’apatride et ne doivent  être nullement  considérées  comme un complot  contre son pays. De même que ses critiques objectives  de certaines actions du Gouvernement  et  de ses acteurs, au lieu d’irriter certains cercles et partisans de la Transition, doivent, au contraire,  permettre aux décideurs actuels de se ressaisir.   Il est  désormais temps que  les soutiens de la Transition (militants, Videomen et autres)  comprennent que l’on est bien en régime démocratique (promulgation de la Loi Fondamentale de 2023 par le Président de la Transition). En conséquence,  l’ancien PM, Homme Politique assumé  et candidat déclaré pour briguer la prochaine présidentielle, est  bel et bien dans tous ses droits et son rôle  pour effectuer une précampagne électorale auprès des siens et partout. Notre pays plongé, depuis plus d’une décennie,  dans une crise multidimensionnelle n’a nullement besoin que certains  de ses citoyens s’érigent  en justicier  pour blâmer  les autres. Au contraire, le Mali a plus que jamais besoin de  la contribution d’idées de tous ses fils. Il faut  donc  que nous acceptions la différence d’opinion et bannissions la politique de la pensée unique. Aucun malien ne vaut absolument  mieux que les autres et nul n’a le droit de classifier les maliens en patriotes et apatrides. Car la crise multidimensionnelle que  nous subissons actuellement, n’est pas la faute des seuls Hommes politiques,  mais  elle est  collective. Oui, l’honnêteté  intellectuelle  nous oblige   à  reconnaitre que   la faute  est collective !  Tout le monde a sa part de responsabilité dans la crise dont notre pays est plongé.  Alors, cessons  donc  de diaboliser les Hommes politiques, en l’occurrence ceux qui étaient au pouvoir ! C’est vrai, certains ont commis des fautes graves même  gravissimes  mais pas tous. Avons-nous d’ailleurs le droit de les juger en lieu et place de la JUSTICE ? Mais que valent les nouveaux politiciens, ces présumés proches du pouvoir transitionnel ? En excluant  du jeu politique les premiers,  comme l’entendent certains cercles et partisans de la Transition,  les seconds  auraient-ils  vraiment la capacité de relever seuls  les nombreux défis que notre pays doit relever ? De toute évidence, la réponse à la dernière interrogation est négative. En raison de cela, la Transition actuelle est vivement appelée à prôner  une véritable et sincère politique de réconciliation nationale dans notre pays. Cela passe nécessairement par la libération de tous les prisonniers politiques. Au-delà de la libération des onze leaders politiques issus des rangs des signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024, il faut  aussi  élargir  les prisonniers d’opinion. En l’occurrence,  ceux frappés par la Loi de la Cyber criminalité. Un tel geste  des autorités transitoires  contribuerait certainement  à la décrispation du climat sociopolitique et à la réconciliation nationale, tant prônée par elles-mêmes,  depuis le 18 août 2020 (date de leur prise de pouvoir). Ainsi, il s’impose  à toutes  parties engagées dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel (pouvoir, partis politiques et Société Civile) d’œuvrer instamment à  créer toutes les conditions propices à  l’avènement d’un  climat  apaisé dans notre pays. Ce,  en vue d’une  bonne organisation des futures élections annoncées pour 2025.   Gaoussou Madani Traoré