Éditorial: Puissance latente

En soulignant avec force la question de la diaspora marocaine lors de son dernier discours à l’occasion de l’anniversaire de la Marche Verte, le Souverain a activé à juste titre une thématique multidimensionnelle qui s’inscrit parfaitement dans le Nouveau modèle de développement. D’abord la dimension éminemment humaine et sociétale de la migration marocaine incarne bien la solidité du socle marocain à travers l’expression toujours plus forte de génération en génération de l’attachement de la diaspora à ses terres d’origine, à la source de leur identité. La force de ces liens contribue énormément à la cohésion de la nation, donne une image d’un Maroc aux assises sociales et identitaire solides et participe activement au renforcement du soft power du Royaume sur la scène internationale. Mais la thématique de la diaspora, et comme l’a si bien souligné le Souverain, a également une dimension économique importante au moment où le Maroc a amorcé une phase de montée en puissance où il aura besoin de tous les moteurs. L’un d’entre eux est l’investissement. Sur trois années successives, de 2021 à 2023, le Maroc a totalisé un flux d’IDE de près de 56 milliards DH. Il se trouve que sur la même période, la diaspora marocaine, elle, a signé un volume de transfert de quelque 320 milliards DH, soit six fois plus que les IDE. Si la moitié seulement de ce volume venait à être injectée dans l’économie à travers l’investissement productif, les retombées en création de richesse, de valeur et d’emplois seraient exceptionnelles. Il appartient aux politiques de trouver les moyens et mécanismes pour canaliser un tel potentiel inexploité…