Affaire de la Samir
Khalid Darfaf
Alors que le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a décidé la clôture de la procédure de l’arbitrage entre l’Etat marocain et la société corral Maroc, notre gouvernement préfère se refugier dans un silence étrange, qui laisse poser plusieurs interrogations sur ses véritables intentions quant au devenir de la Samir.
Il faut dire que depuis le déclenchement de l’affaire de la Samir, l’Exécutif a fait la sourde oreille à toutes les initiatives et revendications appelant à la reprise des activités de l’entreprise. D’ailleurs, il a souvent justifié son attitude du fait que le dossier est entre les mains de l’arbitrage international.
« Maintenant, le gouvernement n’a plus de prétexte pour justifier son inaction et doit prendre à bras-le-corps ce dossier », déclare à Al Bayane, El Houssine El Yamani, président du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole tout en mettant l’accent sur le fait que « l’Etat soit le seul qui est habilité à informer de manière officielle l’opinion publique du verdict du CIRDI. »
Pour le militant syndical, la situation est aujourd’hui très critique et toute option de fermeture définitive de l’entreprise serait une catastrophe nationale. Et de poursuivre : « le gouvernement est appelé à intervenir d’urgence pour sauver le navire et limiter la casse, surtout que l’on sait que la corrosion des matériaux a impacté négativement les actifs matériaux. »
Chiffre à l’appui, Houssine El Yamani estime que les pertes directes relatives à la cessation des activités de la Samir s’élèvent à 10 milliards de dollars depuis 2016, soit 1% du PIB.
Violation des droits économiques
Cela étant, « le gouvernement se trouve dans l’obligation de clarifier sa position quant au sort de l’entreprise et il n’est plus permis de continuer à adopter la posture de spectateur, car le temps presse et les actifs matériels ne cesser de s’éroder », a-t-il martelé.
Abondant dans le même ordre d’idées, notre interlocuteur a indiqué que la Samir est un dossier national qui relève des intérêts de la nation et nécessite la mobilisation de tous les acteurs (société civile, parlementaires, gouvernement…) et pas seulement une affaire des salariés de la Samir.
En termes plus clairs, « l’affaire de la Samir constitue une grave violation des droits économiques et financières du pays d’où la nécessité d’ouvrir une large enquête pour identifier les responsabilités et en tirer les leçons pour que cela ne se reproduise jamais », affirme-t-il.
Notons par ailleurs, que les salariés et les retraités de la Samir ont organisé vendredi 8 novembre 2024 un sit-in pour la reprise des activités de la raffinerie nationale.
Les manifestants venus en grand nombre, ont également dénoncé l’indifférence des responsables de ce dossier aux conditions sociales déplorables du personnel de l’entreprise.
Selon le bureau syndical unifié de la Samir, relevant du Syndicat national des industries du pétrole et gaz, les salaires versés aux employés en été amputés de 40%, sachant qu’ils sont gelés depuis 2016. Qui plus est, les salariés sont contraints de payer les cotisations de retraites tout en procédant à la déduction de la part salariale tandis que le contrat du travail est toujours en vigueur.
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