Entretien avec Amina Majdi, présidente de la coopérative Sanad agricole «Notre coopérative a réussi à faire sortir plusieurs jeunes et femmes rurales de la précarité»

Avec Amina Majdi on découvre le parcours d’une femme qui a réussi, grâce à sa grande volonté, à participer à l’autonomisation socio-économique de la femme rurale à la collectivité territoriale d’Ouled Mbark. Actuellement, plus de 70 femmes sont devenues membres de la coopérative Sanad. ALM : Comment avez-vous réussi à créer votre coopérative ? Amina Majdi : Créée […]

Entretien avec Amina Majdi, présidente de la coopérative Sanad agricole  «Notre coopérative a réussi à faire sortir plusieurs jeunes et femmes rurales de la précarité»
   aujourdhui.ma
Avec Amina Majdi on découvre le parcours d’une femme qui a réussi, grâce à sa grande volonté, à participer à l’autonomisation socio-économique de la femme rurale à la collectivité territoriale d’Ouled Mbark. Actuellement, plus de 70 femmes sont devenues membres de la coopérative Sanad. ALM : Comment avez-vous réussi à créer votre coopérative ? Amina Majdi : Créée en 2013, la coopérative Sanad ne se composait que de 8 femmes. A l’époque, je dirigeais une école privée de l’enseignement préscolaire à Ouled Mbarek. Au fil du temps, je suis arrivée à tisser de bonnes relations avec un grand nombre de femmes divorcées, veuves, célibataires… qui me disaient qu’elles avaient grand besoin d’une source de revenus. Ainsi, je suis arrivée à comprendre que le grand problème de toutes ces femmes était matériel. C’était à ce moment-là que l’idée de la création d’une coopérative naquit. Quelles étaient les différentes formations auxquelles vous aviez participé ? Au début, une femme du corps de la paix américain nous a rendu visite au siège de la coopérative où elle nous a prodigué des conseils qui nous ont permis d’éclairer notre chemin vers la réussite de notre projet féminin. En outre, j’ai passé 25 jours aux Etats-Unis lors d’une formation où j’ai appris beaucoup de choses sur la gestion et la création des entreprises et des projets et j’ai profité des expériences des femmes américaines dans un grand nombre de secteurs socio-économiques. J’ai participé à d’autres formations en Allemagne, en France, au Canada, en Suisse, au Maroc… La Foire internationale de Meknès était pour notre coopérative d’une aide appréciable : plus de 50% de notre clientèle provient de la foire de Meknès. Ainsi, nous avons eu la certification ISO 22000, un certificat de sécurité alimentaire de l’ONSSA en plus d’un grand nombre de médailles d’or portant sur l’excellence de nos produits de terroir. Notre coopérative a également obtenu le trophée des meilleurs produits de terroir locaux qui nous a été décerné par SAR le Prince Moulay Rachid. Actuellement, notre coopérative se compose de plus de 70 femmes qui y travaillent, ce nombre atteint plus de 120 femmes pendant les moussems. Quels sont les produits de terroir que vous valorisez et commercialisez ? On met l’accent sur trois types de produits locaux : les épices mélangées, les graines et les genres de couscous qu’on prépare à partir des différents graines qui se trouvent dans notre région. Et on ambitionne de mettre en exergue d’autres produits de terroir en vue d’être au niveau des aspirations de notre clientèle aux niveaux local, régional, national et international car nos produits se vendent dans un grand nombre de pays étrangers. Quels sont les objectifs de la création de la coopérative Sanad ? Notre coopérative a réussi à faire sortir un grand nombre de jeunes et surtout de femmes rurales du bourbier de la misère et de la précarité. Notre objectif est de créer des activités génératrices d’emplois pour les femmes rurales et les jeunes et la réalisation de leur autonomisation économique. Quel était l’apport de la dernière visite que la consule générale des Etats-Unis a effectuée au siège de votre coopérative ? La visite de Marissa Scott à la coopérative a été pour nous une apothéose. L’objectif de sa visite portait sur l’échange d’expériences avec nos pairs américains dans le domaine des entreprises, de l’enseignement, du domaine associatif… En outre, on accueille souvent à la coopérative des étudiants américains qui voudraient connaître nos projets, nos programmes et nos habitudes… Les visites qu’ont effectuées l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, le consul espagnol au Maroc et son épouse… au siège de la coopérative Sanad ont insufflé une nouvelle dynamique à notre volonté d’aller de l’avant. Quelles sont les contraintes qui entravent votre prospérité ? On manque d’unités de production sur le plan national pour qu’on puisse produire plus et embaucher le plus grand nombre de femmes dans notre coopérative. Au niveau de la commercialisation de nos produits de terroir sur les plans local, national et international, de grands progrès sont réalisés grâce à l’opiniâtreté et aux bonnes expériences des femmes membres de notre coopérative. La femme rurale qui participe au développement socio-économique de sa région est capable de réaliser son autonomisation économique. Ainsi, on ambitionne de créer d’autres espaces prochainement pour encourager la commercialisation de nos produits, promouvoir le tourisme et créer d’autres activités génératrices de revenus au profit des jeunes et des femmes rurales.