Entretien avec Nadia Kounda, actrice et membre du jury du FIFM 2024 «Je suis en train de vivre des moments nostalgiques au festival»

Elle se fait remarquer dans le film «L’Amante du Rif» de Narjiss Nejjar, dans lequel elle tient le premier rôle. Elle enchaîne ensuite les rôles au cinéma et à la télévision. C’est elle la jeune actrice Nadia kounda qui fait partie du prestigieux jury de la 21ème édition du Festival international du film de Marrakech. […]

Entretien avec Nadia Kounda, actrice et membre du jury du FIFM 2024 «Je suis en train de vivre des moments nostalgiques au festival»
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Elle se fait remarquer dans le film «L’Amante du Rif» de Narjiss Nejjar, dans lequel elle tient le premier rôle. Elle enchaîne ensuite les rôles au cinéma et à la télévision. C’est elle la jeune actrice Nadia kounda qui fait partie du prestigieux jury de la 21ème édition du Festival international du film de Marrakech. Rencontrée en marge du festival, l’actrice confie à ALM ses impressions, ses projets et sa passion pour l’art. ALM : Vous faites partie cette année du jury de la 21ème édition du Festival international du film de Marrakech, quelle est votre impression ? Nadia Kounda : C’est un honneur et un grand plaisir de faire partie de ce prestigieux jury. Je suis heureuse d’être invitée dans mon pays dans ce festival que j’adore. C’est un moment important dans ma vie et dans ma carrière. Je suis en train de vivre des moments nostalgiques. Je suis très heureuse d’être avec des membres du jury dont je connais tout le travail. Quel regard portez-vous sur les films participant à la compétition officielle? On n’est pas encore dans la phase d’évaluation des films, mais on est en pleine discussion. Bien évidemment nous avons des sensibilités différentes et des avis différents. Chaque œuvre a sa particularité. Elle nous permet d’ailleurs d’aller visiter des pays différents à travers des histoires et des problématiques. Les films nous font voyager. On les regarde en tant que professionnels du cinéma mais on les voit tous en tant que personnes empathiques. On laisse notre cœur ouvert à toutes les émotions. Évidemment après il va falloir qu’on fasse des choix. Globalement tous les films sont durs à mettre en place. Il n’y a pas un bon ou un mauvais film, il y a juste des prix qu’on va pouvoir distribuer mais ça ne veut pas dire que l’un est meilleur que l’autre. Au final, il faut qu’on fasse un choix. Vous avez travaillé avec Narjiss Nejjar, Faouzi Bensaidi et d’autres grands cinéastes, lesquels vous ont marquée? Ce sont des personnalités différentes. Ce sont des cinéastes dont chacun a sa manière de travailler. Travailler avec Narjiss Nejjar a été un plaisir pour moi, parce qu’elle fait partie des premières femmes à avoir voyagé avec ses films à l’étranger. J’admire beaucoup son travail. D’autant plus qu’elle évoque des sujets qui me touchent, notamment en ce qui concerne la jeunesse. Quant à Faouzi Bensaidi, il fait des films sociétaux avec de la poésie. J’adore les romances et les comédies romantiques en tant que spectatrice. En tant qu’actrice, j’aime bien des films plus pointus, plus engagés. C’est du cinéma qui me parle, des films sociaux de mon pays. C’est pour ça que j’aime bien travailler avec ces cinéastes. Comment est née votre passion pour le cinéma ? Ma passion est née de ma mère. Elle passait son temps à nous filmer comme toutes les mamans et les familles à l’époque. Pour elle, elle gardait des souvenirs. Elle filmait ses enfants grandir. Grâce à elle, on projette ses cassettes vidéo en famille et je revoyais toutes ces émotions qu’elle ramenait à la maison. C’étaient des moments géniaux, on riait, on pleurait, on découvrait des choses qu’on n’avait pas vues. Et c’est là que j’ai découvert la magie de l’image et je me suis lancée dans le cinéma. Quels sont vos projets ? Je viens de terminer le tournage d’un nouveau film intitulé «Derrière les palmiers» de Meryem Ben Mbarek. J’ai eu la chance de travailler avec elle sur son deuxième long métrage qui me rappelle un peu le film de Bensaidi évoquant aussi la jeunesse marocaine, le chômage… Elle l’exprime à travers un personnage masculin et un autre féminin. C’est l’histoire d’un garçon diplômé en architecture devenu maçon. Le tournage de ce film s’est déroulé dans la ville de Tanger il y a un mois. C’est le titre de la boiteA propos de Nadia Kounda Parcours. Après avoir obtenu l’un des rôles principaux d’un court métrage en 2008, Nadia remet en question ses études et consacre plus de temps au métier d’actrice. En 2010, elle obtient le rôle principal du film «L’Amante du Rif» de Narjiss Nejjar, présenté au Festival international du film de Marrakech. En 2011, elle obtient le rôle principal du film américain Raltat d’Alfred Robbins. À la fin du tournage, elle décide de donner à son parcours un tournant radical : elle abandonne ses études en troisième année en génie électrique au Maroc et part au Canada. À Montréal, elle fait un Bac en études cinématographiques à l’Université de Montréal. Elle enchaîne les rôles, elle est retenue dans plusieurs castings, notamment à «Paris à tout prix» de Reem Kherici ou encore «Certifié halal» de Mahmoud Zemmouri. En 2014, elle incarne le personnage de Shéhérazade dans la série télévisée des Mille et Une Nuits en 30 épisodes. Deux ans plus tard, elle travaille avec le réalisateur Faouzi Bensaïdi sur le long métrage Volubilis. Le film reçoit de nombreux honneurs. Il est diffusé au Festival du Nouveau Cinéma de Montréal et obtient 5 prix au Festival national du film de Tanger. Nadia y reçoit le prix du «Meilleur rôle féminin» pour son interprétation et est nommée «Étoile d’or» à El Gouna Film Festival. Au Québec, elle a fait ses débuts dans «Ces gars-là», réalisé par Simon-Olivier Fecteau et dans le docu-fiction «Dans l’ombre des Shafia». Elle cumule ensuite les rôles d’importance dans «Fragile, Les Moments Parfaits (3 saisons)», «À cœur battant», «Doute Raisonnable» et «L’homme qui aimait trop».