Entretien avec Soukaina Ouhmouzou, présidente de la coopérative Mrirt pour la production des textiles et des tapis : La vraie valeur d’un objet se trouve dans son authenticité

En marge de sa participation au dernier Salon de l’artisanat à Beni Mellal, Soukaina Ouhmouzou, présidente d’une coopérative âgée à peine de 21 ans, nous fait part de ses ambitions et des raisons qui l’ont incitée à commercialiser les produits artisanaux fabriqués à la main. ALM : Quels sont les produits de votre coopérative et […]

Entretien avec Soukaina Ouhmouzou, présidente de la coopérative Mrirt pour la production des textiles et des tapis : La vraie valeur d’un objet se trouve dans son authenticité
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En marge de sa participation au dernier Salon de l’artisanat à Beni Mellal, Soukaina Ouhmouzou, présidente d’une coopérative âgée à peine de 21 ans, nous fait part de ses ambitions et des raisons qui l’ont incitée à commercialiser les produits artisanaux fabriqués à la main. ALM : Quels sont les produits de votre coopérative et leurs prix ? Soukaina Ouhmouzou : Nous fabriquons tous les produits traditionnels multicolores comme les tapis (zrabi) du coton, des fils colorés ou de soie, des ceintures brodées de Mouzoun qui est un métal rond et brillant que les femmes du Moyen Atlas portent surtout pendant les fêtes. Concernant les prix, ils varient entre 150 DH et 200 DH pour les petites ceintures brodées avec Mouzoun et entre 305 DH et 450 DH pour les grandes ceintures. Notons que le prix d’un produit augmente en fonction de la quantité et de la qualité des ingrédients qui le composent. Pourquoi avez-vous participé au Salon régional de l’artisanat qui vient d’être organisé récemment à Beni Mellal ? Notre jeune coopérative qui vient d’être créée en juin 2024 a grand besoin d’être connue. C’est le deuxième Salon auquel nous prenons part après celui de Mrirt qui relève de la province de Khénifra, région Tadla-Azilal. Notre objectif est de contacter un grand nombre de coopératives pour profiter de leurs expériences en termes de production et de commercialisation des différents produits. Je suis âgée de 21 ans. Encore très jeune, je dois mettre l’accent sur l’échange des idées et des expériences pour aller de l’avant. Pour réussir, on est tenu d’être encadré, suivi et accompagné afin de choisir le parcours qui mène à la réussite au lieu de perdre son temps dans des futilités. A Beni Mellal, j’ai eu l’occasion de communiquer avec des femmes et des hommes présidents et membres des coopératives venus de la région Beni Mellal-Khénifra et de tout le Royaume. En plus, l’inauguration du Salon de l’artisanat traditionnel de Beni Mellal a été caractérisée par la présence du secrétaire d’Etat auprès de la ministre du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire qui a insufflé une nouvelle dynamique au secteur de l’artisanat. Pourquoi votre coopérative a-t-elle choisi de produire et de commercialiser les produits traditionnels fabriqués à la main ? Bien que nous vivions l’ère de la modernité, nous sommes tenus de protéger et de perpétuer notre patrimoine culturel hérité de nos ancêtres, c’est notre identité culturelle. Les objets artisanaux fabriqués à la main conservent leur authenticité dans la mesure où la machine des temps modernes dénature la quintessence de ces produits. D’ailleurs, je ne suis pas contre les exploits de la modernité qui a bouleversé le monde mais pour moi, la vraie valeur d’un objet se trouve dans son authenticité malgré l’usure du temps. Notre patrimoine culturel risque de s’évaporer à cause de la concurrence des différents producteurs sur le plan international. En plus, l’artisanat traditionnel érige en piédestal les spécificités de chaque région où ces produits sont fabriqués, on parle par exemple de la djellaba bziouia, du tapis de Khénifra, de l’artisanat des régions de Zagora et de Ouarzazate…Je dispose d’un local où je vends nos produits artisanaux aux sources d’Oum Errabia, non loin de la ville de Khénifra. C’est une contrée édénique connue par ses sources intarissables et sa belle nature. Pourquoi avez-vous choisi de diriger une coopérative malgré votre jeune âge ? D’abord, j’ai un niveau Bac et je suis encore très jeune. En plus, ce sont mes parents qui m’ont encouragée à mettre l’accent sur la coopérative. Le travail en concertation nous apprend beaucoup de choses dans la vie. Sept femmes travaillent dans notre coopérative et j’espère que leur nombre augmentera lorsque la commercialisation de nos produits artisanaux sera satisfaisante.