Face à l’émergence des BRICS+ : L’IRES dévoile la stratégie à adopter par le Maroc

Dans un contexte de mutations globales, marqué par un élargrissement des BRICS+, l’Institut royal des études stratégiques (IRES) propose une analyse approfondie pour que le Royaume adopte une stratégie d’ouverture réfléchie et adaptée à ses intérêts nationaux et régionaux. L’émergence des BRICS+ marque une inflexion majeure sur le plan géopolitique. L’élargissement du Groupe lui confère en effet de nouvelles dimensions géographique, démographique, économique et commerciale. Dans cette dynamique, le Maroc est appelé à bâtir une stratégie d’ouverture maîtrisée ancrée dans ses intérêts nationaux et régionaux. C’est ce que l’on peut déduire d’un récent rapport rendu public par l’Institut royal des études stratégiques (IRES). Intitulée «Le Maroc et les BRICS+ plus : quelle stratégie à l’horizon 2035 ?», cette étude propose les grandes lignes d’une stratégie à adopter par le Maroc à l’égard du nouveau groupement, en examinant l’ensemble des possibilités qui se présentent en termes de modes d’alliances. «La montée en puissance des BRICS+ constitue pour le Royaume un facteur supplémentaire tant de compétition que de partenariat», relève-t-on dudit rapport. Et de préciser que «les transformations en cours au Maroc constituent autant d’atouts à faire valoir à l’égard de ce groupement. Toujours est-il que les relations futures avec ce groupement sont à décider sur des bases stratégiques, globales et réalistes». Se référant à l’IRES, l’adhésion complète du Maroc au groupe des BRICS+ ne constitue pas le format optimal pour développer ses relations avec les puissances du «Sud Global» conformément à ses intérêts stratégiques. Le Royaume devrait, selon IRES, adopter une feuille de route claire et ambitieuse vis-à-vis du groupement pour faire valoir tous les avantages possibles d’une coopération multidimensionnelle mutuellement bénéfique. L’analyse des relations entre le Maroc et les pays formant les «BRICS +», notamment les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Égypte, dégage une certaine asymétrie. «Si les relations avec certains pays sont denses, diversifiées et prometteuses pour l’avenir, il n’en est pas de même avec d’autres, dont le nombre est réduit et avec lesquels nos relations sont limitées, voire, conflictuelles et chancelantes», lit-on dans ce sens. Et d’ajouter : «C’est une situation qui détermine dans une large mesure la stratégie à adopter à l’égard des BRICS+. L’approche bilatérale primera sur l’approche groupe dans son ensemble tant il est vrai que ce dernier est loin d’être un groupe homogène et que sa stratégie est en évolution». Pour l’IRES, le Maroc se doit de se donner un cap stratégique pour gérer et développer ses relations politiques, économiques et stratégiques avec ses partenaires membres du groupe afin de défendre ses intérêts. Un cap qui doit permettre de répondre clairement à la question de la pertinence de l’adhésion du Royaume au groupe et de dresser en parallèle les contours d’une coopération Maroc BRICS+ conforme à ses principes de politique étrangère et compatible avec les divers défis géopolitiques et géoéconomiques de l’époque. Il est à noter que la position stratégique du Royaume, au carrefour des grands marchés internationaux, son statut de hub maritime et plateforme logistique de transport et de stockage ainsi que la dynamique de transformation dans laquelle s’inscrit son système productif, sont autant de facteurs qui placent le Maroc dans une meilleure posture en ce contexte géopolitique en pleine mutation. Recevez les dernières actualités d’Aujourd’hui Le Maroc directement sur WhatsApp