Faits divers à Bamako : L’homme à la guigne

Les choses ne se passent pas bien au site d’orpaillage. Il décide de venir à Bamako apres une escale. Mais il s’endort et se retrouve directement a Bamako Chaque jour qui passe amène son lot de problèmes que nous sommes appelés à gérer au mieux pour avoir l’esprit tranquille. Mais bizarrement cela est loin d’être […]

Faits divers à Bamako : L’homme à la guigne
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Les choses ne se passent pas bien au site d’orpaillage. Il décide de venir à Bamako apres une escale. Mais il s’endort et se retrouve directement a Bamako Chaque jour qui passe amène son lot de problèmes que nous sommes appelés à gérer au mieux pour avoir l’esprit tranquille. Mais bizarrement cela est loin d’être toujours le cas. Bien au contraire, car certaines situations se présentent en nous comme annonciatrices d’une décente aux enfers. Le nommé Kolly, personnage principal de cette histoire ne dira pas le contraire. Le quadragénaire kolly quitta son village natal dans la région de Kayes il y a environ neuf mois, pour une destination totalement inconnue des siens. Inquiets de cette soudaine disparition de leur parent, ils remuèrent ciel et terre pour comprendre ce qui lui était arrivé. Mais les recherches qu’ils effectuèrent ne donneront rien de potable. Aussi, pendant tout le temps qu’il avait subitement disparu de la circulation au village, aucune information n’a filtré sur une quelconque destination que Kolly a pu prendre, et surtout pour quelle raison. Toutefois, à force de persévérer dans leur recherche, les parents du jeune homme apprendront qu’il se trouvait sur un site d’orpaillage (Damanda), quelque part dans la même région. Quelques mois avant, il y avait atterri avec armes et bagages, avec la ferme volonté d’y faire fortune quoi que cela en coûte. Les premières semaines de travaux qu’il effectua n’ont pas du tout été fructueuses pour le chercheur d’or. Le jeune homme patienta et se mit au travail, les yeux fermés, comme on le dit. Au bout de quelques temps, ses efforts finiront par payer. Kolly obtiendra une certaine quantité du métal jaune. La valeur marchande le permit d’avoir un peu d’argent à se mettre dans la poche. Le temps passant au « Damanda », il se lia d’amitié avec Mina, une jeune fille malinké bon teint du même village que lui, qu’il avait rencontrée sur place. D’autres parleront de lien amoureux. Elle aussi était à la recherche d’or. Durant un bon moment, les deux vivront en concubinage au su et au vu de tout le monde. La situation financière de kolly s’était légèrement améliorée. Conséquence, le couple recevait régulièrement des amis et/ou ressortissants du même village. C’était la joie et la gaieté au quotidien chez kolly. Mais cette situation ne sera que de courte durée. Dans la première semaine du mois de mars, qui coïncida avec le début du Ramadan, le couple a été victime d’un cambriolage. Les voleurs se sont introduits dans leur chambre pour y dérober les bijoux de Mina. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont fait main basse sur un peu plus de 400.000 Fcfa, représentant toute l’économie de Kolly. Cette opération des malfrats a été l’élément déclencheur des malheurs du jeune homme. Il se mit de nouveau au travail. Mais malheureusement l’or refusa de briller pour lui, cette fois. Le garçon ne comprenait rien à cette situation dans laquelle il s’est subitement retrouvé. Sa concubine n’entendait pas galérer auprès de lui. Aussi, elle décide de le quitter et vaquer librement à ses propres activités, comme elle le faisait avant de rencontrer Kolly. De moins en moins, elle s’approchait de lui. Cette distanciation ne plut pas au jeune. Il parvint à la convaincre de se remettre ensemble et d’aller tenter leur chance ailleurs. Le chois se porta sur la capitale. « Si ça ne marche pas pour l’or, ça pourra bien marcher pour autre chose dans la grande ville », ne cessait-il de chanter à l’oreille de sa bien aimée. En réalité, Kolly n’avait jamais mis le pied à Bamako. Idem pour Mina. Les deux avaient quitté le village pour se retrouver sur le placer où le hasard les fit se rencontrer. La descente aux enfers- Il y a environ un peu plus d’une semaine, le couple quitta le site d’orpaillage, pour se rendre à Bamako. Histoire d’y travailler et gagner un peu d’argent. Kolly et sa concubine empruntèrent un minibus. Mais avant de prendre place à bord, il avait dit à l’apprenti qu’il doit descendre dans un village en cours de route avant d’arriver à Kati. A sa compagne il justifia cette escale par le fait qu’il devrait rencontrer un charlatan qui devrait lui dire comment le séjour bamakois devra se passer. Surtout du point de vue financier. Le véhicule de transport en commun se lança avec ses passagers vers la capitale. Bizarrement, dès que le minibus avait démarré, Kolly et sa concubine sombrèrent dans un sommeil profond. Bamako était leur destination finale certes, mais l’escale dans le village de son médium était nécessaire pour Kolly. Car celui-ci devrait lui permettre de se faire une idée sur ce que le futur lui réserve à Bamako. Curieusement, les deux ont profondément dormi dans le minibus jusqu’à ce qu’il dépasse le village en question. Et malheureusement pour eux, aucun autre passager, encore moins l’apprenti n’a daigné les réveiller. Le couple dormait à poings fermés jusqu’au carrefour de Daoudabougou, en commune V du District de Bamako. à la demande d’un passager, le véhicule s’arrêta au carrefour du quartier cité. C’est en ce moment que Kolly et sa compagne se sont brusquement réveillés, complètement perdus et désorientés. « N’oubliez pas de nous dire dès que nous arriverons au village dont je vous ai parlé », lança Kolly à l’apprenti. Ce dernier répondit sèchement : « Nous sommes déjà à Bamako et toi tu parles de village ». Dans la foulée, l’apprenti pria le couple de quitter rapidement leur véhicule pour qu’ils poursuivent leur chemin. Kolly s’attendait à tout, sauf à une telle situation. L’apprenti chauffeur insista et tenta d’obliger le villageois quitter le véhicule. Celui-ci s’accrocha à la main de sa bien aimée, elle aussi complètement perdue. Les esprits s’échauffèrent. Le chauffeur faisait semblant de ne rien entendre au départ. Mais il est arrivé un moment où il fut obligé de quitter la cabine pour s’interposer entre son apprenti et ce couple de passagers visiblement désorienté. Comme s’ils n’attendaient que cela, les curieux envahirent le carrefour de Daoudabougou, chacun voulant être témoins de ce qui allait se passer. La confusion était totale et l’atmosphère électrique. Certains témoins alertèrent les policiers en faction pour qu’ils viennent faire raisonner Kolly. Il exigeait au chauffeur du minibus de tout faire pour qu’il retourne avec lui au village où il doit rencontrer son médium et y passer la nuit. Pour Kolly, il est hors de question de passer la nuit à Bamako sans voir son féticheur. Informé de ce qui s’était réellement passé, un des policiers est intervenu pour d’abord calmer le villageois et le convaincre son tort. Le limier est allé jusqu’à le menacer de le faire passer la nuit en garde à vue si jamais il s’entêtait à entretenir une querelle dans laquelle le chauffeur et son apprenti ne sont pour rien. « Si vous avez dormi dans le véhicule, cela n’est pas de leur faute », lui lança l’agent assermenté qui ordonna au chauffeur de s’en aller avec le reste de ses passagers. Entre temps, il signala un conducteur de tricycle « Kataktani » et le pria d’aller déposer le couple juste non loin de Kati. Celui-ci ne posa pas de problème. Il exigea dix mille francs pour le transport. Le policier lui demande de discuter avec Kolly. Ainsi dit, ainsi fait. Mais, celui-ci jura n’avoir sur lui en tout et pour tout que 3.000 Fcfa. Le conducteur de « Katakatani » rejeta cette idée. Pour lui, il fait déjà nuit, pas question de bouger d’un iota sans qu’on lui donne au moins 10.000 Fcfa. Finalement, c’est Mina, la concubine qui est venue à la rescousse de son compagnon d’infortune. Elle aussi jura qu’elle n’a que 5.000 Fcfa qu’elle ajouta aux 3.000 francs de son concubin. En fin de compte, le conducteur de tricycle accepta de les prendre pour les amener à 8.000 Fcfa. Espérons que Kolly arrive chez son médium sans rencontrer d’autres problèmes en cours de route. Mohamed TRAORE