France : l'influenceur algérien Rafik Meziane interpelé suite à des appels à la violence sur TikTok

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé mercredi, en pleine crise entre Paris et Alger, une nouvelle interpellation d'un influenceur algérien, provoquant un rarissime recadrage du parquet de Paris au sujet d'une communication jugée "prématurée". Cette annonce est intervenue en pleines tensions entre Paris et Alger. Mais le gouvernement français a souligné mercredi la nécessité d'éviter toute "escalade". Sur le réseau social X, M. Retailleau a annoncé l'interpellation mercredi matin en France d'un influenceur algérien, présenté "comme Rafik Meziane", qui d'après lui "appelait à commettre des actes violents sur le territoire français sur TikTok". Le ministre a terminé son message par les mots "Ne rien laisser passer", comme le 16 janvier après l'annonce de l'arrestation de l'influenceur algérien Mahdi B., condamné puis incarcéré. Une annonce mal reçue par le parquet de Paris. "Il est rappelé que seule l'autorité jud

France : l'influenceur algérien Rafik Meziane interpelé suite à des appels à la violence sur TikTok
   lopinion.ma
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé mercredi, en pleine crise entre Paris et Alger, une nouvelle interpellation d'un influenceur algérien, provoquant un rarissime recadrage du parquet de Paris au sujet d'une communication jugée "prématurée". Cette annonce est intervenue en pleines tensions entre Paris et Alger. Mais le gouvernement français a souligné mercredi la nécessité d'éviter toute "escalade". Sur le réseau social X, M. Retailleau a annoncé l'interpellation mercredi matin en France d'un influenceur algérien, présenté "comme Rafik Meziane", qui d'après lui "appelait à commettre des actes violents sur le territoire français sur TikTok". Le ministre a terminé son message par les mots "Ne rien laisser passer", comme le 16 janvier après l'annonce de l'arrestation de l'influenceur algérien Mahdi B., condamné puis incarcéré. Une annonce mal reçue par le parquet de Paris. "Il est rappelé que seule l'autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours et qu'une personne qui n'est pas jugée est présumée innocente", a expliqué à l'AFP le parquet dans une rarissime prise de parole aux allures de remontrance. "En l'occurrence, cette fuite est par ailleurs tout à fait prématurée". "Le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) enquête sur un signalement effectué (...) portant notamment sur une republication de vidéo sans commentaire", a détaillé le parquet, ajoutant qu'une perquisition a eu lieu "afin de saisir le matériel informatique et vérifier si des éléments matériels permettraient ou non de qualifier une infraction". "A ce stade, rien n'est retenu contre la personne concernée, qui doit en outre suivre des soins. Elle n'est à cette heure pas en garde à vue", conclut le ministère public. Selon une source proche du dossier, l'influenceur algérien a été interpellé mercredi matin à Paris. Son état de santé ayant été jugé incompatible avec la garde à vue, il sera convoqué jeudi. Depuis début janvier, plusieurs influenceurs algériens et une Franco-Algérienne sont visés par des procédures en France pour des propos haineux, incitant par exemple à "brûler vif, tuer et violer", tout en appelant à des actes violents, souvent à l'encontre d'opposants au régime algérien. Les tensions sont vives entre la France et l'Algérie, notamment autour des dossiers du Sahara occidental et du sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre. Elles se sont un peu plus envenimées avec l'arrestation récente à Montpellier, dans le sud de la France, d'un influenceur algérien de 59 ans, "Doualemn", après une vidéo litigieuse sur TikTok. Mis dans un avion le 9 janvier pour l'Algérie, cet agent d'entretien, père de deux enfants, avait été renvoyé en France le soir même. Le 12 janvier, sa rétention a été prolongée de 26 jours par un juge. Bruno Retailleau avait estimé qu'en renvoyant "Doualemn" vers Paris, l'Algérie avait cherché à "humilier la France". L'Algérie avait rejeté les accusations françaises en invoquant une "campagne de désinformation" contre Alger. "Personne n'a intérêt à une escalade entre la France et l'Algérie", a assuré mercredi la porte-parole du gouvernement français, tout en soulignant que "l'Algérie aujourd'hui fait monter la tension". "Nous devons ramener nos relations avec l'Algérie au même niveau qu'avec d'autres Etats", a martelé Sophie Primas, plaidant pour un "apaisement sans naïveté".