« Jours d’été » de Faouzi Bensaïdi : L’éclat d’un adieu à Tchekhov sous un soleil déclinant

Le cinéaste Faouzi Bensaïdi revisite le chef-d'œuvre théâtral d'Anton Tchekhov, « La Cerisaie », à travers son long-métrage « Jours d’été », projeté en avant-première à Casablanca. Entre mélancolie des souvenirs et défis du présent, le film explore la complexité des liens familiaux et la fuite inéluctable du temps. Faouzi Bensaïdi, réalisateur talentueux au style inimitable, nous offre avec « Jours d’été » une adaptation à la fois fidèle et moderne de la célèbre pièce de théâtre « La Cerisaie » d’Anton Tchekhov. Projeté en avant-première ce mardi à Casablanca, le film plonge le spectateur dans une ambiance empreinte de nostalgie, où la beauté des paysages de Tanger se mêle à la profondeur des émotions humaines. Dès le premier plan, Bensaïdi réussit à capturer la dualité entre un passé glorieux et un présent morose, incarné par des personnages tiraillés entre la sauvegarde de leur héritage et la dure réalité d’un monde en mutation.   Adapté de l'œuvre d

« Jours d’été » de Faouzi Bensaïdi : L’éclat d’un adieu à Tchekhov sous un soleil déclinant
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Le cinéaste Faouzi Bensaïdi revisite le chef-d'œuvre théâtral d'Anton Tchekhov, « La Cerisaie », à travers son long-métrage « Jours d’été », projeté en avant-première à Casablanca. Entre mélancolie des souvenirs et défis du présent, le film explore la complexité des liens familiaux et la fuite inéluctable du temps. Faouzi Bensaïdi, réalisateur talentueux au style inimitable, nous offre avec « Jours d’été » une adaptation à la fois fidèle et moderne de la célèbre pièce de théâtre « La Cerisaie » d’Anton Tchekhov. Projeté en avant-première ce mardi à Casablanca, le film plonge le spectateur dans une ambiance empreinte de nostalgie, où la beauté des paysages de Tanger se mêle à la profondeur des émotions humaines. Dès le premier plan, Bensaïdi réussit à capturer la dualité entre un passé glorieux et un présent morose, incarné par des personnages tiraillés entre la sauvegarde de leur héritage et la dure réalité d’un monde en mutation.   Adapté de l'œuvre du dramaturge russe Tchekhov, « Jours d’été » reprend les thématiques chères à l'auteur : la décadence d’une époque, l’imminence d’un changement social et la tension émotionnelle qui en découle. L’histoire suit Jalila (interprétée par la talentueuse Mouna Fettou), de retour au Maroc après une longue absence à l’étranger. Devenue étrangère dans sa propre maison, elle retrouve son frère Kamal et sa sœur Aïcha pour tenter de sauver la demeure familiale, vestige d’un passé prospère mais aujourd’hui menacé par la vente imminente de la propriété.   Le réalisateur parvient à traduire la mélancolie des personnages, confrontés à la perte inéluctable de leur héritage familial et à la fin d'une ère. Le domaine familial, autrefois symbole de grandeur et d’abondance, se transforme en un espace où les souvenirs s’effritent et où l'incertitude du futur plane. Bensaïdi dépeint avec finesse ce crépuscule d’un monde qui s’éteint, tout en mettant en lumière la résilience des protagonistes face à l’adversité.   Tourné sur les hauteurs de Tanger, « Jours d’été » fait la part belle à la splendeur des paysages naturels, qui deviennent à leur tour des personnages à part entière. Les collines verdoyantes, les couchers de soleil flamboyants et la lumière changeante des jours d’été offrent un cadre poétique, tout en accentuant la solitude et l'isolement ressentis par les personnages. Chaque plan semble conçu pour refléter l’intensité émotionnelle de l’intrigue, avec des jeux d’ombres et de lumière qui rappellent subtilement la lutte intérieure des protagonistes. Le casting, composé d’acteurs de renom tels que Mouna Fettou, Mouhcine Malzi, Nezha Rahil, Nadia Kounda et Mohamed Choubi, incarne avec brio des personnages aux prises avec des dilemmes émotionnels profonds. Faouzi Bensaïdi, qui s’offre également un rôle dans le film, y joue avec une sensibilité rare, renforçant la dimension humaine et universelle de cette histoire où chacun tente de donner un sens à son passé tout en appréhendant l’avenir.   Dans ses déclarations, Faouzi Bensaïdi confie avoir retrouvé avec ce long-métrage un lien personnel avec le théâtre, qu'il a exploré à ses débuts. En adaptant Tchekhov, il ne cherche pas seulement à transposer une pièce classique sur grand écran, mais à rendre hommage à la profondeur des relations humaines, aux sentiments mêlés d’amour, de regret et de désillusion. Le film évoque ainsi un monde en déclin, où les personnages tentent de s’accrocher aux vestiges de leur passé, tout en sachant que l’avenir se dessine sans eux.   La performance de Mouna Fettou est particulièrement marquante. Elle incarne une Jalila à la fois forte et vulnérable, une femme qui refuse de se détacher des souvenirs d’un passé révolu, mais qui doit pourtant faire face à une réalité implacable. Son jeu subtil, empreint de douleur retenue et d’espoir désespéré, capte parfaitement l’essence des personnages tchekhoviens, à la frontière entre la nostalgie et la résignation.