Le nouveau logiciel industriel

La grand-messe de l’industrie qui vient de se dérouler à Marrakech a été un moment solennel pour arrêter les nouveaux contours de ce que devra être désormais la force de frappe industrielle du Maroc. En plus évidemment du contenu et du fond, la forme elle aussi a été minutieusement conçue pour refléter la transformation en cours. C’est le cas particulièrement du choix pour un format de co-organisation entre public et privé. Le premier, représenté au plus haut niveau par le chef de gouvernement et par les deux ministres les plus impliqués, à savoir celui de l’industrie et son collègue de l’investissement, incarne par excellence la politique publique, pièce centrale et indispensable de la mécanique de transformation industrielle. Mais une politique publique n’aurait de sens ni de pertinence que si, de l’autre côté, existent des opérateurs essentiellement privés pleinement engagés dans le processus. D’où la présence, en tant que co-organisateur de cet événement, du secteur privé en la personne de la CGEM. Mais ce n’est pas tout. La célébration de cette nouvelle industrie marocaine désormais à la pointe de l’innovation et de la technologie n’aurait trouvé meilleur endroit pour se tenir que dans l’un des temples de la recherche à l’échelle nationale, continentale, régionale et même mondiale, en l’occurrence l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir. Associer cette institution à l’événement acte officiellement qu’en plus des politiques publiques et des opérateurs et investisseurs, la véritable transformation industrielle ne peut se réaliser en dehors de l’université, producteur des talents et compétences, du savoir, de la connaissance et de la recherche qui sont désormais les principaux leviers de la performance industrielle au même titre que le facteur capital. A nouvelle ère, nouveau logiciel…