Interviewé par France 2, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a remis en question la présence militaire française au Sénégal, soulignant la nécessité de réévaluer cette coopération, régie par un traité de défense de 2012, dans un contexte géopolitique en évolution.
Dans un entretien avec France 2, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a soulevé la question de la présence militaire française au Sénégal, dans un contexte de réévaluation des accords de défense en Afrique. Cette déclaration intervient alors que 350 soldats français sont actuellement stationnés au Sénégal, en vertu d’un traité bilatéral signé en 2012.
Le Président Faye a rappelé l’impact historique de la colonisation, en posant une question provocante : « Est-ce qu’en tant que Français, vous envisageriez des militaires sénégalais stationnés en France ? ». Selon lui, la perception d’une asymétrie dans ces accords met en lumière la nécessité pour les deux parties d’un réexamen critique de ces relations historiques.
Bassirou Diomaye Faye n’a pas exclu un départ des troupes françaises, bien qu’il ait précisé qu’aucun calendrier n’était encore défini. Conformément à l’article 21 du traité de défense, chaque Partie peut dénoncer l’accord par notification écrite, avec effet six mois après réception. Ce délai vise à garantir une transition ordonnée et le respect des engagements en cours.
Le traité de 2012 accorde aux forces françaises des installations exclusives, notamment le camp de Ouakam, ainsi que des droits pour mener des formations conjointes. En retour, le Sénégal bénéficie d’un accès prioritaire à la formation militaire en France et d’un appui logistique pour ses forces armées. Les mouvements des troupes françaises hors des zones définies nécessitent cependant une autorisation préalable des autorités sénégalaises.
Le Président sénégalais a également souligné l’importance pour son pays de diversifier ses relations internationales, en se tournant vers des partenaires asiatiques, moyen-orientaux et sud-sud. « La France doit comprendre que l’environnement est devenu plus concurrentiel », a-t-il déclaré, tout en qualifiant Paris de « partenaire stratégique ».
AC/APA
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