L'armée israélienne a tiré, lundi matin, à la mitrailleuse sur des habitations de la ville de Naqoura, dans le sud du Liban, interdisant aux Libanais déplacés leur retour dans 62 villages du sud, alors que loin de la Ligne bleue, un drone israélien a visé un poste de l'armée libanaise dans la région du Hermel, blessant un soldat libanais.
Un drone israélien a visé lundi matin un poste de l'armée libanaise dans la région du Hermel, loin de la frontière avec Israël, dans l'est du Liban, faisant un blessé parmi les militaires, a indiqué l'armée. "Un drone de l'ennemi a visé un bulldozer de l'armée qui effectuait des travaux dans une position de l'armée", blessant un soldat, a précisé l'armée. Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah le 27 novembre. L'agence de presse officielle libanaise (ANI) a rapporté dans un court reportage que "l'ennemi (israélien) a ouvert le feu, utilisant des mitrailleuses, sur des maisons de la ville de Naqoura", dans le district de Tyr. Dimanche, l'armée israélienne a commis au moins 11 violations en ciblant plusieurs villes, portant le nombre de violations qu'elle a commises depuis le début du cessez-le-feu, mercredi dernier, à pas moins de 74 violations, faisant 2 morts et 6 blessés, selon un bilan dressé par l’agence Anadolu sur la base de statistiques officielles. Les violations israéliennes variaient entre des bombardements visant à détruire des maisons, des tirs à l’artillerie lourde, des survols et frappes de drones, des tirs à la mitrailleuse, des incursions, des destructions de routes au bulldozer et l’incendie et la destruction de véhicules. Un cessez-le-feu unilatéral ? L’armée israélienne prétend mener ses opérations dans le sud du Liban contre des "sites du Hezbollah", sous prétexte qu’ils « représenteraient une menace directe pour Israël et violaient les accords de cessez-le-feu ». Toutefois et jusqu’à présent, le Hezbollah garde son calme face aux transgressions répétées israéliennes et ne réagit d’aucune manière aux provocations israéliennes. Lundi, au sixième jour d’un cessez-le-feu qui semble unilatéral, tant que seule la partie libanaise semble le respecte, le porte-parole de l'armée israélienne Avichai Adraee a renouvelé, via la plateforme "X", son avertissement aux Libanais déplacés contre le retour, "jusqu'à nouvel ordre", sur "la ligne des villages et leurs environs de Chebaa, Al-Habbariyeh, Marj Ayoun, Arnoun, Yahmar, Al-Qantara, Chakra, Baraachit, Yater, Al-Mansouri". Au total, il a mis en garde contre le retour dans 62 agglomérations. Par ailleurs, l’armée israélienne a indiqué dimanche dans un communiqué, avoir tué des combattants du Hezbollah dans le sud du Liban, quelques jours après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le mouvement libanais. Elle a précisé que ses troupes, présentes dans le sud du Liban, auraient "identifié" et ont tiré sur plusieurs éléments armés à proximité d'une église et les ont éliminés". De son côté, l'agence Ani a fait état d'une "violation continue du cessez-le-feu" dans le sud du Liban par les forces israéliennes, citant notamment des frappes dimanche sur les villages frontaliers de Yaroun et Khiam et des "tirs d'armes automatiques" dans d'autres secteurs. La France met en garde contre une rupture de la trêve D’un autre côté, et selon le quotidien israélien "Yedioth Ahronoth", la France aurait mis en garde Israël contre les conséquences de la rupture du cessez-le-feu au Liban en raison de ses violations des termes de l'accord et du mécanisme utilisé pour sa mise en œuvre, soulignant que les Libanais sont pleinement engagés à œuvrer pour le maintien du cessez-le-feu. Selon le journal "Yedioth Ahronoth", les Français ont expliqué à Israël qu'"il y a eu des dizaines de transgressions israéliennes du cessez-le-feu, qui ont entraîné la mort de 3 citoyens libanais", tandis que des drones israéliens ont commencé à voler à nouveau à basse altitude au-dessus de Beyrouth. Un haut responsable français a déclaré que les Français sont "en contact permanent avec le commandant de l'armée libanaise, Joseph Aoun, et le Premier ministre libanais, Najib Mikati", ajoutant que "les Libanais sont pleinement engagés à œuvrer pour maintenir le cessez-le-feu, mais il faut leur donner suffisamment de temps pour le faire". Depuis l’annonce du cessez-le-feu mercredi dernier, l’occupation israélienne a violé le cessez-le-feu en ciblant des civils, en bombardant des villes du sud et en effectuant des sorties aériennes avec des drones et des avions de combat au-dessus du sud et de Beyrouth.
Un mort dans une frappe israélienne sur un village du sud
Un homme a été tué lundi par une frappe de drone israélien sur le village de Marjeyoun proche de la frontière israélienne, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé. L'agence nationale d'information (Ani, officielle) a précisé que l'homme circulait à moto. Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah le 27 novembre. La formation pro-iranienne n'a pas annoncé de riposte. Par ailleurs, le commandement de l'armée libanaise a annoncé dans un communiqué que "le corps d'un officier de l'armée a été retrouvé dans sa voiture dans la région de Naqoura - au sud, après avoir été tué suite à une attaque de l'ennemi israélien". Selon le communiqué, « le contact avec l’officier a été perdu le 26/11/2024 » et une enquête a été ouverte pour connaitre les tenants et aboutissants de l’incident.