Tanger et en marge de la 16ème édition de MEDays, une session plénière a été tenue sous le thème « L’Afrique atlantique et au-delà: un nouvel horizon pour l’intégration économique, la croissance et le co-développement ». Lors de cette rencontre, une série de questions a été posée sur les tenants et les aboutissants de cette initiative. En effet, les participants ont bien voulu savoir comment les nations africaines peuvent collaborer pour mettre en commun leurs ressources maritimes, et quelles structures devraient faciliter cette coopération. Parmi les questions aussi : Dans quelle mesure l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique pourrait-il remodeler la dynamique économique et politique régionale, et quelles sont les meilleures pratiques nécessaires pour une intégration réussie ? ; Comment le gazoduc Nigéria-Maroc peut-il contribuer à l’intégration économique et énergétique à travers l’Afrique Atlantique ? ; Quels mécanismes concrets peuvent-ils soutenir une coopération transcontinentale équilibrée et un co-développement entre l’Afrique et ses partenaires atlantiques ?
Face à toutes ces questions et bien d’autres, les intervenants ont bien voulu démontrer que cette initiative constitue une révolution pour l’Afrique à plusieurs niveaux, voire un vecteur d’opportunités de développement pour les pays africains.
Il est important de préciser qu’en redéfinissant l’Atlantique comme une plaque tournante de coopération et de solidarité économiques, l’initiative marocaine vise à transformer l’Afrique Atlantique en un moteur de croissance et d’innovation sur la scène mondiale. Un élément clé de cette coopération est le gazoduc Nigéria-Maroc, un projet énergétique stratégique reliant l’Afrique de l’Ouest et l’Europe via le Maroc. Et là, en reliant les ressources énergétiques de l’Afrique subsaharienne aux marchés européens, ce gazoduc vient refléter une intégration régionale tant attendue.
Aussi, il est important de rappeler que l’Afrique Atlantique offre la possibilité de créer un corridor stratégique pour renforcer l’unité africaine et développer les infrastructures essentielles (ports, routes et systèmes énergétiques).
Sur le plan mondial, l’Afrique Atlantique du Maroc s’aligne sur le Partenariat de Coopération Atlantique de 2023 lancé par les États-Unis, qui vise à faire de l’Atlantique un pôle stratégique de développement et de coopération durables, renforçant les liens entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques. En outre, la Zone de Paix et de Coopération de l’Atlantique Sud (ZOPACAS) vise à promouvoir le dialogue entre l’Afrique Atlantique et l’Amérique du Sud, en élargissant la coopération et en soutenant un développement inclusif et équilibré.
S’exprimant à cette occasion, l’ancien Premier ministre haïtien, Laurent Lamothe, a mis l’accent sur cette initiative royale visant à innover, intégrer et changer les paradigmes pour l’Afrique, évoquant l’importance du projet de gazoduc Nigeria-Maroc, qui offrira d’énormes opportunités pour les startups, les jeunes africains et les pays enclavés du Sahel.
M. Lamothe a affirmé que ce projet novateur doit intéresser tous les pays côtiers, mais aussi les pays enclavés, notant que l’exploitation des ressources naturelles importantes dont regorge l’océan atlantique nécessite la fédération des efforts des pays africains et la mise en place de stratégies régionales intégrées pour relever les défis posés.
Pour sa part, l’ex-Premier ministre guinéen, François Lounceny Fall, a relevé que l’initiative royale propose une nouvelle ouverture dans le cadre de l’intégration du continent, non pas seulement pour les pays riverains mais aussi pour les pays enclavés, notamment ceux du Sahel, notant qu’il s’agit de renforcer la solidarité africaine.
De son côté, l’ex-Premier ministre de la Guinée Bissau, Augusto Artur Antonio Da Silva, a assuré que le projet ambitieux de gazoduc africain atlantique jouera un rôle important dans la promotion de l’intégration régionale, soulignant la nécessité d’investir davantage dans le renforcement des capacités des ressources humaines du Continent, à travers le développement de l’éducation et de la formation.
Pour l’ancien ministre cap-verdien des Affaires étrangères, des communautés et de la défense, Luis Filipe Lopes Tavares, il s’agit d’un projet porteur de paix et de stabilité politique pour les 23 pays de la façade atlantique : « Cette initiative visionnaire respecte la souveraineté des pays et permet le développement économique régional et le développement humain ».
Et d’insister sur le fait que « nous devons travailler ensemble pour faire en sorte que les projets prévus (Gazoduc Nigeria-Maroc, le Port de Dakhla Atlantique…) et les autres initiatives marocaines contribuent au développement de l’Afrique…nous devons nous unir pour éduquer et former nos jeunes, en vue d’aller de l’avant et de créer de la croissance et du développement pour tous les Africains ».
C’est dire que la mer, autrefois considérée comme une barrière, représente désormais d’immenses opportunités pour l’Afrique pour une exploitation respectueuse et partagée des ressources maritimes au profit de toutes les communautés côtières.
H.Z
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