Chakib Benabdellah, président du CNOA, a exhorté les architectes à jouer un rôle moteur dans l’intégration des enjeux environnementaux au cœur des politiques publiques et des projets architecturaux.
énergie et eau : Le conseil national de l’Ordre des architectes (CNOA), en partenariat avec le ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, a organisé la 39ème Journée nationale de l’architecte le 14 janvier 2025 à Fès. Cette journée qui a réuni architectes, experts et décideurs était sous le thème «L’architecte citoyen face au changement climatique : problématiques de l’énergie et de l’eau».
La 39ème Journée nationale de l’architecte s’est tenue cette année à Fès. Organisée par le Conseil national de l’Ordre des architectes, elle s’est focalisée sur la thématique «L’architecte citoyen face au changement climatique: problématiques de l’énergie et de l’eau». La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de Adib Benbrahim, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, chargé de l’habitat, ainsi que le secrétaire général du ministère, le wali de la région de Fès-Meknès et le président du conseil de la région de Fès-Meknès. A cette occasion, Chakib Benabdellah, président du Conseil national de l’ordre des architectes, a tenu à saluer les efforts déployés par les professionnels du secteur. Il a exhorté ces derniers à jouer un rôle moteur dans l’intégration des enjeux environnementaux au cœur des politiques publiques et des projets architecturaux. Insistant sur l’urgence de la situation, il a par ailleurs appelé à une mobilisation collective pour renforcer la résilience des territoires face aux impacts croissants du changement climatique. Par ailleurs, M. Benabdellah a souligné que «les architectes marocains, en tant qu’acteurs citoyens, sont pleinement conscients des enjeux climatiques. Ils veillent à adapter chaque projet à sa réalité locale. Cette Journée a constitué une plate-forme essentielle pour approfondir nos réflexions et transformer nos pratiques en solutions concrètes au service des générations futures». Lors de cette journée, les débats et interventions ont évoqué le rôle central des architectes dans la transition vers un développement durable et ont mis en avant des approches novatrices pour répondre aux défis croissants liés au stress hydrique et à la gestion énergétique. Par ailleurs, un hommage a été rendu à des architectes exemplaires pour leur engagement professionnel, dont des architectes qui nous ont quittés cette année et qui ont œuvré remarquablement en faveur de la profession et de son rayonnement.
Défis du secteur
La dimension citoyenne de l’architecte a été au cœur de la conférence inaugurale, animée par Mohamed Doukkali, philosophe et enseignant à l’Université Mohammed V de Rabat. L’occasion a été également d’aborder les défis du secteur dont l’impact du changement climatique sur le cadre bâti et les écosystèmes urbains. Il était question de mettre en lumière les interactions entre les défis environnementaux, les pratiques architecturales et la résilience urbaine et sociale. En introduction aux sessions scientifiques, Rajaa Chafil, directrice générale de 4C Maroc, a présenté pour sa part un cadre stratégique visant à structurer les débats autour de thématiques essentielles, telles que la planification urbaine résiliente, la gestion des risques de catastrophes et l’économie circulaire appliquée à l’eau. Les conférences thématiques ont ensuite abordé des sujets variés, tels que les stratégies d’adaptation des territoires face aux changements climatiques, le renforcement de la résilience hydrique et les innovations en matière d’éco-conception des bâtiments. Des experts représentant des organisations nationales et internationales ont proposé des solutions concrètes pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux actuels.
L’après-midi a été marqué par des ateliers pratiques axés sur l’éco-conception des bâtiments et la gestion durable des eaux pluviales. Ces échanges ont permis d’identifier des approches novatrices, conciliant durabilité, efficacité énergétique et respect des écosystèmes. A noter qu’en prélude à ces réflexions, les participants ont pris part, le 13 janvier, à des visites pédagogiques où ils ont pu découvrir le système hydraulique traditionnel de la médina de Fès ainsi que les installations de l’usine LafargeHolcim. Ces visites, selon les organisateurs, ont offert un regard croisé entre l’héritage patrimonial et les enjeux contemporains liés à la gestion des ressources. La Journée nationale de l’architecte a été marquée par la présence des présidents de plusieurs organisations professionnelles internationales, telles que l’Africa Union of Architects (AUA), l’Union méditerranéenne des architectes (UMAR), et la Fédération des architectes francophones d’Afrique (FAFA). À leurs côtés, des délégations africaines étaient représentées par leurs présidents, notamment l’Ordre des architectes de Tunisie, l’Ordre des architectes du Sénégal et l’Ordre des architectes de Côte d’Ivoire. « Leur présence a apporté une richesse inestimable aux échanges, en offrant des perspectives diversifiées et en partageant des expériences et bonnes pratiques. Cette dynamique a renforcé la collaboration internationale autour des défis architecturaux et des enjeux climatiques », expliquent les organisateurs de cette rencontre. A titre de précision, ce rendez-vous a été institué en hommage au discours historique de Feu SM Hassan II à Marrakech en 1986. Ce discours a établi la nécessité de développer la conception architecturale marocaine, menant à la création de l’Ordre des architectes et à une loi spécifique.