Mais quelle mouche a piqué l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan De Mistura, pour qu’il propose comme règlement à ce problème une partition du Sahara ? Alors que le Maroc, à travers son Souverain le Roi Mohammed VI, a encore exprimé avec force à l’occasion de la rentrée parlementaire l’engagement sans faille du pays dans la défense de cette cause nationale, que les plus grandes chancelleries du monde apportent leur soutien l’une après l’autre au plan d’autonomie marocain, De Mistura décide de nager à contre-courant.
Après trois années de mission, absolument aucune avancée sur ce dossier ne peut lui être imputée et cette sortie sonne comme un aveu d’échec et non pas comme une solution éventuelle. Les tables rondes de négociation ont été arrêtées à l’initiative de notre voisin algérien qui ne manque pas de face en prétendant que le sujet ne le concerne pas, mais ce serait au Maroc qui appelle à la reprise de celles-ci non seulement de reculer, mais d’abandonner une position qu’il défend corps et âme par tous les moyens diplomatiques possibles et dans le plus grand respect du cadre international.
Le Maroc a montré patte blanche, n’autorise aucun dérapage belliqueux et agit avec retenue, montrant son attachement à un règlement pacifique et à la recherche d’une solution négociée. Ce sont d’ailleurs les conclusions du Secrétaire général Antonio Guterres qui dans son rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, salue le respect du cessez-le-feu par le Maroc et « la coopération exemplaire des Forces armées Royales avec la MINURSO ».
De Mistura a-t-il lu le rapport au moins de son commanditaire avant de proposer un ultimatum en menaçant de jeter l’éponge si sa solution n’est pas adoptée par les parties prenantes du conflit dans les six mois ?
Alors que n’importe quel visiteur peut constater le développement économique des Provinces du Sud, que le Royaume a déployé une politique d’autonomisation et de décentralisation régionale dont les premiers bénéficiaires sont ces mêmes provinces, le Maroc devrait céder au chantage ?
Guterres dans son précédent rapport déplorait pourtant déjà que le blocage du dossier était principalement dû au refus de l’Algérie d’assumer sa responsabilité et son rôle en tant que partie principale dans ce différend. Dans ce contexte, la proposition De Mistura aurait pu être plus franche et directe en présentant sa démission plutôt que de feindre que le dossier peut s’appuyer sur une idée vieille de plus de vingt ans pour avancer. Car s’il estime en son âme et conscience qu’entre les efforts tangibles et les positions constantes du Maroc et la mauvaise foi de l’Algérie, prête même à sacrifier un de ses symboles artistiques national, le chanteur Cheb Khaled en l’accusant d’être à la solde de l’ennemi, il vaut mieux trancher arbitrairement au milieu, c’est que son pari est déjà perdu.
En attendant, la visite très attendue du Président français Emmanuel Macron la semaine prochaine au Maroc, sera certainement bien plus constructive pour l’avancée du dossier, compte tenu de la proximité historique de la France avec Rabat et Alger, que les ultimatums de l’Envoyé De Mistura. Fort heureusement.
Zouhair Yata
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