Le secteur de la minoterie au Maroc a tourné, durant l’année 2024, à seulement 56% de la capacité installée. 14 unités sont en arrêt d’activité prolongé durant les 5 dernières années, dont 4 en arrêt inférieur à 2 ans et 10 en arrêt supérieur à 2 ans.
Selon les nouvelles données annuelles de l’Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL), le nombre des moulins en activité a atteint, fin 2024, 141 unités dont 113 sont dédiées à la mouture du blé tendre, 16 sont dédiées à la mouture du blé dur (semoule) et 12 sont dédiées à la mouture de l'orge. Quant à la répartition géographique des usines, les mêmes données montrent qu'environ la moitié du nombre d'usines est concentrée dans les régions de Casablanca-Settat, Fès-Meknès et Marrakech-Safi, mettant en évidence également une large couverture des usines dédiées au blé tendre (9 régions), avec une concentration des moulins à blé dur et orge dans deux régions, en l’occurrence Casablanca-Settat et Marrakech-Safi. Capacitéde stockage et d’écrasement Les données de l’ONICL révèlent aussi que la capacité d’écrasement des minoteries industrielles en activité a atteint, fin 2024, 10,7Mt/an dédiée principalement au blé tendre (8.8 Mt/an). Le reste est partagé entre le blé dur et l'orge. Toujours selon l’ONICL, 57% de la capacité d’écrasement de blé tendre est installée à Casablanca-Settat et Fès-Meknès, tandis que 92% de la capacité d’écrasement de blé dur est principalement implantée dans les zones de proximité du port de Casablanca. Celle de l’orge, poursuit la même source, est située dans les régions de Casablanca-Settat et Marrakech-Safi (84%). S’agissant de la capacité de stockage des céréales chez les minoteries actives, elle est environ de1,1 million de tonnes sous forme de silos, tandis que celle des produits vrac et emballés est d’environ de 256.000 tonnes. « Le secteur de la minoterie a tourné, durant l’année 2024, à environ 56% de la capacité installée allant de 56% pour le blé tendre, 62% pour le blé dur et 23% pour l’orge », souligne l’ONICL dans son rapport annuel «La meunerie marocaine à fin 2024 ». Minoteries en arrêt d’activité L’ONICL fait remarquer, enfin, que 14 minoteries à blé tendre sont en arrêt d’activité prolongé (supérieur à 3 mois) durant les 5 dernières années, dont 4 en arrêt inférieur à 2 ans et 10 en arrêt supérieur à 2 ans. Celles-ci totalisent une capacité d'écrasement de 5.35Mqx/an. Il convient de souligner que l’ONICL a publié, le 25 décembre 2024, une circulaire précisant les modalités d’un régime de subvention à l’importation du blé tendre destiné à la mouture durant la période allant du 1er janvier au 30 avril 2025. Objectif : faire face aux défis d'approvisionnement et stabiliser les prix dans ce contexte de sécheresse. Cette mesure fait suite à une décision conjointe du ministère de l’Économie et des Finances et du ministère de l’Agriculture. La prime forfaitaire concerne exclusivement les quantités de blé tendre meunier importées par les organismes stockeurs (commerçants en céréales et légumineuses, coopératives agricoles marocaines (CAM) et leur Union), ainsi que les minoteries industrielles tels que définis respectivement par les articles 11 et 14 de la loi n° 12-94 relative à l’Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL) et à l’organisation du marché des céréales et des légumineuses, promulguée par le Dahir n° 1 -95-8 du 22 Ramadan 1415 (22 février 1995)», explique la circulaire. «Les quantités engagées dans le cadre de la présente circulaire et chargées après le 30 avril 2025 pour cause de force majeure, bénéficieront de la restitution appliquée au mois d’avril 2025. Le cas de force majeure sera examiné par le comité du suivi de l’approvisionnement du pays en blé tendre importé composé des représentants du ministère chargé des Finances, du ministère chargé de l’Agriculture et de l’ONlCL», lit-on . A. CHANNAJE