Le gouvernement, en la personne de la ministre des finances, a décidé d’entamer 2025 en concentrant les efforts sur la réforme des retraites. Depuis l’émergence de la question, il y a au moins 20 ans, tous les gouvernements successifs se sont transmis le dossier, une véritable patate chaude, quasiment sans y toucher. Les plus courageux ont à peine osé apporter quelques ajustements dits paramétriques qui n’ont servi qu’à repousser le problème pour quelques années ou mois sans plus. Visiblement, la vraie réforme systémique, seule à même de sauver durablement la pérennité des caisses de retraite, devrait être enclenchée cette année. Mieux vaut tard que jamais, certes. Mais la réforme est devenue plus une urgence de premier ordre. Les données chiffrées des différentes caisses le prouvent déjà depuis longtemps. Mais plus récemment encore, les chiffres révélés par le dernier recensement laissent entrevoir une aggravation inquiétante de la situation. Le profil démographique de la population marocaine indique l’accélération d’une tendance irréversible au vieillissement. Pour les statisticiens actuaires, cela veut dire tout simplement que dans les années à venir, il y aura d’un côté de plus en plus de pensionnés à servir tandis que, de l’autre, le réservoir de nouveaux jeunes actifs censés être les cotisants ira en s’amenuisant. C’est là le rapport à la base même de l’équilibre de tout système de retraites. Malheureusement, ces tendances lourdes étaient connues et déjà prévisibles depuis plusieurs années. Mais les politiciens ont préféré regarder ailleurs…