Dans un communiqué rendu public, ce jeudi 24 octobre 2024, le ministre de l’Economie et des Finances et le ministre des Mines accusent Barrick Gold de ne pas honorer ses engagements. Quelques heures plus tard, la société canadienne a réagi aux « allégations » du gouvernement.
On croyait définitivement résolu le différend entre le gouvernement du Mali et Barrick Gold. Dans un communiqué le 30 septembre dernier, Barrick avait annoncé avoir trouvé une « résolution globale aux réclamations et litiges existants entre le Gouvernement et les sociétés minières Loulo et Gounkoto du groupe Barrick ». Les détails de l’accord, avait annoncé Barrick, « seront rendus publics une fois les termes du règlement amiable finalisés ».
Les détails de l’accord ne seront jamais révélés. Pis, un nouveau différend surgit entre les deux parties. Selon le gouvernement malien, « Barrick Gold n’a pas honoré les engagements auxquels il a souscrit dans l’accord conclu et dont la mise en œuvre a commencé le 04 octobre 2024 ».
Dans son communiqué, le gouvernement du Mali menace de non renouvellement de l’un des permis d’exploitation de Barrick. « Compte tenu de la nature des infractions relevées, (…) ainsi que des risques sérieux qui pèsent sur la continuité de l’exploitation du Groupe au Mali dont l’un des permis d’exploitation expire au début de l’année 2026, le Gouvernement de la République du Mali a décidé de tirer toutes les conséquences de droit découlant des actes posés par la société Barrick Gold », peut-on lire dans le communiqué conjoint des deux ministères.
Réactions de Barrick
Quelques heures après la déclaration du gouvernement, Barrick Gold a « rejeté les allégations du gouvernement malien de manquements à ses engagements ». La société minière révèle avoir effectué un « paiement au gouvernement de 50 milliards de FCFA (85 millions de dollars) dans le cadre des négociations en cours ». Le gouvernement est resté muet sur ce paiement mentionné par Barrick.
Accusée par le gouvernement malien d’avoir commis des « infractions », notamment sur la responsabilité sociétale et environnementale et sur la réglementation des changes, « Barrick ne reconnaît aucune responsabilité » dans ses accusations. Cependant, elle indique être disponible pour résoudre « à l’amiable » tous les différends en suspens avec le gouvernement.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net