Spécial 22 septembre 2024 : #Mali : Mamoutou Touré, président de la Femafoot : « Après quatre années de léthargie, tout est prioritaire pour notre football »

Le nouveau président de la Fédération malienne de football, Mamoutou Touré a vraisemblablement pris fonction le 9 septembre. Dans cette interview, celui que l’on appelle familièrement Bavieux assure être conscient des responsabilités qui sont les siennes et s’engage à tout mettre en œuvre pour remettre le football national sur les rails. Entretien !  L’Essor : […]

Spécial 22 septembre 2024 : #Mali : Mamoutou Touré, président de la Femafoot : « Après quatre années de léthargie, tout est prioritaire pour notre football »
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Le nouveau président de la Fédération malienne de football, Mamoutou Touré a vraisemblablement pris fonction le 9 septembre. Dans cette interview, celui que l’on appelle familièrement Bavieux assure être conscient des responsabilités qui sont les siennes et s’engage à tout mettre en œuvre pour remettre le football national sur les rails. Entretien !  L’Essor : Qu’avez-vous ressenti après avoir franchi les portes de la fédération en tant que président du comité exécutif ? Qu’est-ce que vous êtes dit intérieurement ? Mamoutou Touré : Toute victoire est suivie d’un sentiment de joie et de fierté, nous n’avons pas échappé à ces émotions. Après les élections, nous n’avons franchi les portes de la Femafoot que le lundi 9 septembre pour la passation de service entre le Conor (Comité de normalisation) et le nouveau Comité exécutif. Ce jour, en arrivant au siège de la fédération, une foule immense nous attendait et les clameurs des supporters nous ont fait comprendre la grande attente des Maliens pour redresser notre football et son environnement qui sortent d’une douloureuse épreuve. Nous avons surtout ressenti l’énorme responsabilité qui sera la nôtre dans les quatre années à venir. L’Essor : La crise du football à duré quatre ans. Avec le recul, qu’est-ce que vous regrettez le plus aujourd’hui ? Mamoutou Touré : C’est vrai, quatre années de crise du football, c’est trop et c’est quatre années de temps perdu pour les jeunes de notre pays et pour tous ceux dont les activités sont liées aux manifestations sportives. Les responsables que nous sommes, n’avions pas mesurés toute la dimension de la crise et son impact sur notre jeunesse. Avec le recul, nous regrettons fortement, le manque d’humilité et de sagesse des uns et des autres pour comprendre la gravité de la situation. L’Essor : Vous êtes à la tête de la fédération pour quatre ans. Quelles sont les priorités de votre mandat ? Mamoutou Touré : Après quatre années de léthargie, tout est devenu prioritaire. La grande avancée que le football malien avait amorcé ces derniers temps, s’est vue anéantie avec des conséquences que l’on ne peut mesurer à chaud. Cependant, la priorité des priorités est l’amorce de dialogue entre tous les acteurs pour aboutir à un minimum de consensus afin que chacun, à son niveau, joue sa partition pour le bien du football national. La réussite de ce premier palier est un gage pour tout le reste. L’Essor : L’un des problèmes du football malien est le manque de sponsor digne de ce nom. Que comptez-vous faire pour changer la femme ? Mamoutou Touré : Comme on le dit, « l’argent est le nerf de la guerre ». Effectivement, le manque de ressources financières constitue un réel handicap pour le développement du football malien. Depuis une dizaine d’années, la firme Orange Mali demeure le seul sponsor important qui accompagne la fédération et le football de notre pays. Notre championnat d’élite porte d’ailleurs son nom, «Ligue 1 Orange». Les ressources financières qu’Orange met à notre disposition sont considérables, mais elles sont insuffisantes pour porter notre football et résoudre tous ses problèmes. Avec Orange/Mali, le cycle de partenariat est arrivé à échéance et nous allons engager des discussions, dans les jours à venir, pour un nouveau départ. Notre vœu est de voir aboutir ces pourparlers dans l’intérêt des deux parties. Cependant, au regard de notre projet pour le football malien, on ne pourra se satisfaire de ce seul sponsor ; nous allons « taper » à plusieurs portes, au Mali comme en dehors du Mali. Nous avons déjà balisé plusieurs pistes et cela, avant même notre élection. Dans notre esprit, la problématique du sponsoring doit être appréhendée sous un angle global, c’est-à-dire en faisant bénéficier nos structures décentralisées et nos clubs. La professionnalisation de notre football est à ce prix. L’Essor : Parlons à présent des sélections nationales et des clubs. Dans les compétitions de catégories d’âge, notre pays est envié par presque toute l’Afrique. Curieusement, la sélection nationale et les clubs restent toujours à la traîne. Que faut-il faire pour renverser la tendance ? Mamoutou Touré : Vous avez dit juste ; les résultats de nos sélections nationales de petites catégories sont enviés et magnifiés partout, mais ceux de notre sélection fanion restent en deçà de nos attentes. Cependant, dire que nous sommes à la formation au niveau des seniors est un jugement excessif. Pendant les dix dernières années, le Mali s’est classé 3ème d’Afrique lors de deux CAN (2012 et 2013) et a été médaillé d’argent lors du CHAN- Rwanda 2015. La dernière CAN a sonné comme un goût d’inachevé car les résultats n’ont pas reflété le niveau du talent de nos joueurs. L’espoir est donc permis, si tout le monde regarde dans la même direction. Nous sommes à la croisée des chemins et il faut surtout travailler à consolider les acquis. La victoire finale à la CAN et une qualification historique à la phase finale de la Coupe du monde des seniors sont à portée de main. S’agissant de nos clubs, les mauvais résultats actuels sont une évidence, eu égard à l’absence de compétitions locales depuis bientôt trois saisons. Il ya peu, notre pays était parmi les 13 nations les mieux classées à la CAF (Confédération africaine de football) ce qui nous avait valu de bénéficier de quatre places dans les compétitions inter-clubs. La crise est passée par là, entraînant le déclin de nos clubs. L’Essor : L’avenir du sélectionneur national, Mohamed Magassouba était suspendu à l’élection du nouveau bureau. Selon vous, faut-il renouveler son contrat ou embaucher un nouveau sélectionneur ? Mamoutou Touré : Notre équipe fédérale vient juste de s’installer et nous devons engager des discussions avec un certain nombre de partenaires, dont notre département de tutelle (ministère de la Jeunesse et des Sports, ndlr), mais aussi avec Mohamed Magassouba lui-même . De ces discussions sortiront une décision qui ne saura tarder car plusieurs échéances pointent à l’horizon. En tout état de cause, les résultats de Magassouba plaident en sa faveur. L’Essor : Quel est aujourd’hui le vœu le plus ardent pour le nouveau président de la Femafoot que vous êtes ? Mamoutou Touré : Notre vœu le plus ardent, à l’entame de notre mandat, est le retour de la paix, de la concorde et de l’esprit de camaraderie dans la famille du football de notre pays. Si nous réussissons cela, aucun obstacle ne peut nous arrêter sur la route des «Grands succès». Interview réalisée par la Rédaction