Startups à la marge

Dans une récente analyse du cabinet américain spécialisé AltIndex, les Etats-Unis compteraient actuellement quelque 274 startups valorisées à plus d’un milliard de dollars chacune et qui se trouvent en dehors de la cote officielle de Wall Street, communément appelées Unicorns. Ces jeunes pousses pèseraient ainsi au bas mot l’équivalent de 2.740 milliards DH, soit presque 4 fois la capitalisation totale de la Bourse de Casablanca. Mieux, ces startups ont atteint leur performance actuelle en grande partie grâce non pas aux financements classiques, entre autres bancaires, mais essentiellement en levant des fonds auprès du venture capital, fonds d’investissements, capital-risqueurs, Business Angels et autres mécanismes. Au Maroc, de nombreuses politiques, initiatives, dispositifs et programmes publics ont été lancés ces dernières années pour accompagner les startups souvent avec des lignes de financement assorties et des batteries d’incitations et avantages. Les autorités monétaires sont même allées plus loin en osant des textes sur des outils révolutionnaires comme le Crowdfunding et bientôt les monnaies numériques censés ouvrir plus de perspectives à une nouvelle race d’entrepreneurs. Mais rien n’y fait. La visibilité de startups dans le paysage économique est encore presque nulle et l’image de ces jeunes talents souffre encore d’une marginalisation alors qu’ils pourraient devenir un des moteurs de la création de valeur, de richesse et d’emplois. Mais pour une culture de startups comme pour l’innovation, l’évolution ne vient pas par les textes mais d’abord par la révolution culturelle en amont, seule à même de transformer véritablement le business mindset.