Startups : Institutionnels et fonds d’investissements marocains recrutent

Le Maroc est en train d’investir en force dans le domaine des startup avec des acteurs institutionnels réalisant des opérations importantes au Maroc et en Afrique avec l’objectif de repositionner le Royaume au niveau continental et international. Tour d’horizon. Les startups deviennent le nouveau terrain de prédilection pour les institutionnels et les fonds d’investissements marocains. […]

Startups : Institutionnels et fonds d’investissements marocains recrutent
   aujourdhui.ma
Le Maroc est en train d’investir en force dans le domaine des startup avec des acteurs institutionnels réalisant des opérations importantes au Maroc et en Afrique avec l’objectif de repositionner le Royaume au niveau continental et international. Tour d’horizon. Les startups deviennent le nouveau terrain de prédilection pour les institutionnels et les fonds d’investissements marocains. Plusieurs opérations et projets annoncés ces derniers jours confirment cette tendance. C’est le cas notamment pour des acteurs comme UM6P Ventures, d’Al Mada Ventures, CDG Invest. Dans les détails, ces derniers ont annoncé un nouvel investissement. «Nous sommes ravis d’annoncer qu’UM6P Ventures a finalisé un investissement dans Userguest, aux côtés d’Al Mada Ventures, CDG Invest, Saviu Ventures, Plug and Play Tech Center, Kalys Ventures et des business angels comme Philippe L. et Thane J. Kuhlman», apprend-on auprès de UM6P Ventures, la branche d’investissement de l’Université Mohammed VI Polytechnique, fondée pour permettre à l’université de faire progresser l’entrepreneuriat et d’accélérer l’innovation scientifique au Maroc et en Afrique. Il faut préciser que l’UM6P Ventures investit dans des startups de transformation numérique en pré-amorçage et en amorçage aux côtés de partenaires issus de son vaste réseau de programmes natifs et internationaux, notamment des incubateurs, des accélérateurs et des investisseurs tels que des Business Angels et des capital-risqueurs. «Pionnier de la technologie hôtelière fondé avec la vision de responsabiliser les hôteliers du monde entier, UserGuest est une plateforme SaaS B2B qui permet aux petits et grands groupes hôteliers d’augmenter leurs revenus de réservation directe et de réduire leur dépendance aux OTA grâce à un logiciel d’optimisation de conversion. Userguest s’est rapidement imposé comme un partenaire de confiance pour les hôtels du monde entier. Cet investissement stratégique marque une étape majeure pour Userguest alors qu’ils accélèrent leur croissance et leur innovation. Avec une forte présence dans plus de 30 pays et plus de 100 millions de dollars de revenus directs générés pour les hôtels, Userguest est sur le point de révolutionner encore davantage le secteur des technologies hôtelières», précise la même source. De son côté, Royal Air Maroc, en partenariat avec le Groupe CDG et l’Université Internationale de Rabat (UIR), a lancé la 3ème édition du programme RAM Digital Open Innovation. Après le kickoff au salon Gitex Africa à la ville de Marrakech, plus de 300 candidatures ont été reçues, avec une forte participation de startups marocaines et africaines. 15 startups ont été sélectionnées pour un bootcamp intensif à l’UIR, et 7 d’entre elles entreront désormais en phase d’accélération. Ce programme réaffirme l’engagement de Royal Air Maroc en tant qu’un des leaders de l’innovation dans le secteur aérien, tout en renforçant son approche centrée sur le client», affirme la compagnie nationale. Stratégie Ces annonces sont en phase avec la stratégie gouvernementale pour soutenir la création de startups. Il y a quelques mois, le ministère de l’économie et des finances à Rabat avait accueilli les travaux de la réunion du Comité de stratégie et d’investissement émanant du conseil d’administration du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I). Cette rencontre rentrait dans le cadre de la mise en place par le ministère de la transition numérique et de la réforme administrative d’un instrument financier innovant pour stimuler l’investissement dans le capital des start-up, surtout durant les premières étapes, plus risqué et moins attractif pour le capital-investissement. «Cette initiative qualitative émane du ministère de la transition numérique et de la réforme administrative, en partenariat avec le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), dans le but de stimuler l’investissement dans les start-up marocaines et d’assurer la continuité des financements qui leur sont destinés tout au long des différentes étapes de leur parcours», avaient alors expliqué les responsables. Ces efforts devraient permettre au Maroc de se repositionner au classement à l’échelle africaine. Selon le rapport annuel «Africa : The Big Deal», le Royaume a attiré en 2023 seulement 17 millions de dollars, soit à peine 0,4% du financement total adressé aux start-up en Afrique. Selon le même rapport, le Kenya arrive en tête du classement avec 800 millions de dollars en 2023. L’Égypte est deuxième au classement en attirant 640 millions de dollars. L’Afrique du Sud ferme la marche avec 600 millions de dollars levés. Le Maroc pointe loin derrière selon le même classement à la 14ème place sur le continent. A noter enfin qu’un protocole d’accord avait été signé pour le lancement de mécanismes innovants de financement à destination de fonds start-up à l’occasion du processus de sélection devant être lancé par le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement. Il s’inscrit dans le cadre des Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui, à l’occasion de son discours adressé le 21 mars 2018 lors du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur la zone de libre-échange continentale, soulignait : «le digital est en train de changer le visage de notre continent, porté par une jeunesse inventive, créative et audacieuse. Ce saut numérique est le fruit de jeunes start-up actives dans le domaine de la finance, des télécoms, de l’industrie et de l’agroalimentaire, pour ne citer que ces domaines. C’est souvent une population jeune et à faible revenu qui est au cœur de ce processus d’innovation ; elle doit par conséquent être au cœur de nos politiques publiques ». Ce protocole reflète en effet la volonté du ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, la Caisse de dépôt et de gestion et le ministère délégué en charge du budget de dynamiser l’écosystème des start-up au Maroc en favorisant l’émergence d’une industrie nationale du capital amorçage et du capital-risque. Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et la CDG investiront conjointement dans les fonds start-up sélectionnés de manière commune. Pour sa part, le département de la transition numérique mettra en place un mécanisme de couvertures des premières pertes afin d’encourager et développer l’investissement de ces fonds dans des start-up marocaines. Financement Venture-capital. Suite à l’appel à manifestation d’intérêt lancé pour la sélection de sociétés de gestion appelées à créer et gérer des fonds dédiés aux startups, 47 dossiers de candidature avaient été déposés, dont 12 par des soumis-sionnaires locaux, 33 par des internationaux et 2 par des consortiums mixtes. Cette initiative avait été initiée par le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement en étroite collaboration avec le ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration (MTNRA), et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). La diversité et l’importance du nombre des propositions reçues confirment le potentiel de l’industrie du venture-capital au Maroc en tant que source de financement pour les startups et témoignent de l’adhésion des sociétés de gestion à la démarche innovante proposée par le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, le ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration, et la Caisse de dépôt et de gestion. Cette dynamique reflète également, selon le même département, l’attractivité du Maroc en tant que plateforme de stimulation de l’innovation au profit de l’économie nationale et au rayonnement international. A noter qu’à partir de cette initiative, les sociétés de gestion pourront accroître les volumes de financement disponibles à destination des startups, dans une optique de soutenir le développement d’un écosystème marocain de startups à vocation internationale.