Pendant deux jours, les acteurs de la santé sont en conclave à Tamba. Ils réfléchissent sur la prise en charge des urgences. Pour, à terme, mettre sur pied un Cadre de coordination régional des urgences (Ccru). La Directrice nationale des établissements de santé, qui a pris part à la rencontre, a souligné que l’objectif fondamental est d’arriver à ne plus enregistrer des cas de décès évitable si la prise en charge était bien faite.
Par Abdoulaye FALL – A Tambacounda, les acteurs de la santé semblent être préoccupés par les urgences. Pendant deux jours, ils ont débattu sur les cas de décès évitable notés faute d’une bonne prise en charge aux urgences. La Directrice nationale des établissements sanitaires, qui a pris part à la rencontre, assure que l’objectif est d’accompagner les acteurs de la région à mettre en place un Cadre de coordination régional des urgences (Ccru). Il est reconnu de tous que les urgences posent de réels problèmes dans les structures sanitaires. Et c’est pourquoi, et pour y apporter des solutions, il a été initié la mise en place des Ccru sur toute l’étendue du territoire national. En collaboration avec tous les acteurs qui gravitent autour de la problématique. «Quatre grands défis seront nécessaires pour juguler le mal. D’ailleurs, c’est ce qui était ressorti des concertations tenues en 2019 sur la question des urgences», rappelle Mme Fatou Mbaye Sylla. Elle évoque évidemment la mise aux normes des structures sanitaires. «Il faut qu’il y ait de la qualité dans les structures sanitaires. Ensuite, il faut des stocks en quantité suffisante de médicaments pour éviter toute rupture en cas d’urgence. Il faut aussi un personnel qualifié et bien formé, et surtout une bonne coordination entre les différentes structures d’intervention», ajoute-t-il.
Concernant les orientations stratégiques, il est question de les décliner à l’échelle régionale.
«L’unité opérationnelle va être la Direction régionale de la santé. Elle aura à coordonner toutes les activités dans la région, elle aura aussi la charge de l’évaluation trimestrielle ou semestrielle pour voir les avancées ou, au besoin, faire de nouvelles propositions d’amélioration des travaux. Voilà pourquoi le Cadre de coordination est très important. Nous les avons aidés à le mettre en place et avons aussi profité de ces deux jours pour discuter des difficultés rencontrées dans la prise en charge des urgences dans la région.
Toutefois, nous avons aussi fait part aux acteurs de la volonté forte du ministère de la Santé de veiller au bon fonctionnement des différents cadres pour une meilleure prise en charge des urgences, au grand bénéfice des populations», détaille la directrice des Etablissements de santé. Bien sûr, elle a admis que le service d’accueil des Urgences de Tambacounda n’est pas aux normes. «Malgré beaucoup d’efforts faits par l’Etat et la direction de la structure, le Sau de Tamba reste en deçà des normes», explique Fatou Mbaye Sylla. Elle promet l’implantation d’un Samu dans la région pour desservir le pôle Tambacounda et Kolda afin de mieux accompagner la prise en charge.
En écho, le Directeur régional de la santé de Tamba annonce la poursuite des efforts dans la prise en charge des urgences. En outre, il parle de la démocratisation des césariennes dans la région. «Aujourd’hui, s’est félicité Bayal Cissé, dans tous les départements, la césarienne est pratiquée. Mieux, 21 ambulances médicalisées sont mises à la disposition des structures de la région pour la prise en charge des urgences.»
En termes de personnel, il rappelle que 67 médecins sont en exercice dans la région, 165 infirmiers d’Etat, 176 sages-femmes, 121 assistants infirmiers. «Nous avons noté une nette amélioration de la qualité des services dans la région. Ce qui nous manquait, c’était ce Cadre de coordination. Il est venu à son heure», se réjouit le Directeur régional de la santé, qui attend «vivement l’implantation du Samu à Tamba au grand bonheur des populations».
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