L’association entre les militaires et le bilan du gouvernement transitoire dirigé par Choguel Maiga entraîne une perte de crédibilité pour l’ensemble de l’exécutif, militaires compris.
Dans ce contexte d’incertitude, il urge pour les militaires au pouvoir de s’atteler d’opter pour un nouveau profil capable de mieux répondre aux aspirations populaires. Sinon le pays va très mal !
Choguel Maiga a hérité d’un pays aux prises avec une insécurité galopante, une économie qui se portait plus ou moins mieux et un tissu social en déliquescence. Les réformes engagées par ses soins devant le CNT avaient pour objectif de restaurer l’autorité de l’Etat et de répondre aux préoccupations de base des Maliens. Cependant, les résultats escomptés se font attendre, alimentant la frustration au sein de la population. La lutte contre le terrorisme reste un défi majeur, et les Maliens continuent de souffrir de l’instabilité sécuritaire.
Les militaires, qui ont pris le pouvoir avec la promesse d’apporter le changement, se retrouvent désormais sous pression par la faute d’un incapable chef de gouvernement qui peine à produire des résultats palpables. C’est pourquoi, les frustrations populaires se tournent également vers les désormais promus généraux, car le peuple attend des actions concrètes pour améliorer sa situation. Les militaires savent que leur crédibilité est en jeu, et le soutien populaire dont ils ont pu bénéficier au départ pourrait s’éroder face à l’inaction perçue ou à l’incapacité du gouvernement actuel à relever les défis.
L’énergie est un autre domaine où les Maliens rencontrent des difficultés croissantes. Les coupures de courant, ou du moins le délestage à outrance, qui dure depuis bientôt trois ans, sont devenues monnaie courante, paralysant à la fois les activités économiques et le quotidien des ménages. Les initiatives gouvernementales pour diversifier les sources d’énergie semblent tarder, et les promesses de réformes dans le secteur sont loin de rassurer la population.
Le Premier ministre, qui était autrefois salué pour ses prises de position fortes, est maintenant critiqué pour son manque de réactivité et de résultats. Ses décisions, jugées trop lentes et insuffisantes, ont engendré un climat de frustration parmi les Maliens. Les critiques estiment qu’il n’a pas su tirer parti des ressources disponibles, ni négocier efficacement avec les partenaires pour améliorer la situation économique et énergétique du pays.
Aujourd’hui, dans ce pays tout est cher et même très cher. Les investisseurs et autres hommes d’affaire ont quitté le pays ou ont soit réorienté leurs affaires ailleurs. Le chômage atteint un niveau jamais égalé. Les familles ont de la peine à trouver la popote du jour. Bref, le pays traverse une situation de crise financière, économique, politique et sociale très difficile. Nommé pour trouver un remède à ces maux, Choguel au lieu d’y faire face, joue au victime.
Un appel à la démission
Face à l’accumulation de ces difficultés, une partie importante de la population et des politiques considèrent que le départ de Choguel pourrait être bénéfique pour le pays. Des voix s’élèvent pour réclamer une nouvelle gouvernance, capable de redresser l’économie, d’assurer la stabilité énergétique et de mener le pays vers des réformes politiques crédibles. Selon eux, une démission du Premier ministre pourrait ouvrir la voie à des solutions plus innovantes et à des dirigeants plus compétents pour répondre aux attentes pressantes de la population.
Face à cette situation, des spéculations se multiplient autour d’un éventuel changement à la tête du gouvernement. Les militaires envisageraient-ils de trouver un profil différent, capable d’amorcer des réformes plus efficaces ? Le choix d’un Premier ministre qui pourrait accélérer le processus de stabilisation et répondre aux urgences socio-économiques pourrait en effet renforcer leur légitimité.
Le gouvernement Maiga traverse une période critique marquée par la nécessité de résultats rapides. Les militaires se retrouvent au carrefour d’une décision importante : conserver Choguel, au risque de décevoir encore davantage une partie de la population, ou le remplacer pour insuffler une nouvelle dynamique au sein du gouvernement ?
Impact sur la popularité des militaires au pouvoir
L’impopularité croissante du Premier ministre affecte également l’image des militaires au pouvoir, qui étaient jusque-là perçus comme des « sauveurs » potentiels. Leur capacité à agir pour le bien du peuple est maintenant remise en question, notamment par une partie de la population qui leur reproche de ne pas avoir pris des mesures décisives pour pallier les manquements du gouvernement civil.
Il faut dire que de plus en plus de Maliens expriment leur désillusion face aux promesses non tenues. L’association entre les militaires et le bilan du gouvernement transitoire entraîne une perte de crédibilité pour l’ensemble de l’exécutif, militaires compris.
Pour restaurer la confiance, plusieurs actions s’avèrent nécessaires. La relance des réformes politiques, la mise en place rapide de solutions pour lutter contre l’insécurité et une feuille de route crédible pour les élections pourraient aider à redorer le blason du gouvernement. La réussite de cette mission pourrait également alléger la pression sur les militaires en charge de la transition.
Le bilan mitigé de Choguel impacte indéniablement la popularité des militaires au pouvoir au Mali. Ce contexte complexe et délicat nécessite des réformes claires et des actions concrètes pour regagner la confiance de la population. Sans une redéfinition des priorités et une transparence accrue dans la gestion de l’État, l’avenir de cette transition pourrait être compromis, avec un risque accru de déstabilisation supplémentaire.
Le Mali se trouve dans une situation complexe, et la gestion du PM est remise en question par une grande partie des citoyens. La pression croissante pour sa démission reflète le désespoir de la population face à une crise qui affecte profondément leur quotidien. La question reste de savoir si un changement de leadership permettra de trouver les solutions attendues pour sortir
le pays de cette situation difficile, ou si la crise continuera d’aggraver la précarité et l’incertitude des Maliens.
A.S.