Tribune libre – Hausse des Prix Alimentaires : Entre opportunisme commercial et urgence de régulation

Par M. Rachid Hamimaz Economiste Professeur IAV Hassan II   Les prix des denrées alimentaires ont flambé de manière scandaleuse, notamment depuis 2022, touchant particulièrement les couches moyennes et pauvres de la population. L’analyse montre que l’augmentation des coûts de production, due notamment aux variations climatiques, n’explique pas entièrement cette hausse. En réalité, l’opportunisme des commerçants […] The post Tribune libre – Hausse des Prix Alimentaires : Entre opportunisme commercial et urgence de régulation appeared first on La Nouvelle Tribune.

Tribune libre – Hausse des Prix Alimentaires :  Entre opportunisme commercial et urgence de régulation
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Par M. Rachid Hamimaz Economiste Professeur IAV Hassan II   Les prix des denrées alimentaires ont flambé de manière scandaleuse, notamment depuis 2022, touchant particulièrement les couches moyennes et pauvres de la population. L’analyse montre que l’augmentation des coûts de production, due notamment aux variations climatiques, n’explique pas entièrement cette hausse. En réalité, l’opportunisme des commerçants (mais également des restaurateurs), profitant de l’absence de contrôle étatique dans un marché totalement libéralisé, joue un rôle fondamental en rendant plusieurs fruits et légumes inaccessibles pour les plus démunis, voire pour la majorité des consommateurs. Il faut comprendre le développement impressionnant des cafés ambulants sur les routes au cours des trois dernières années, non comme une menace pour la survie du secteur des cafés et restauration, mais comme une réponse du secteur informel à l’augmentation scandaleuse des prix. C’est une forme de système D dans lequel les consommateurs se réfugient lorsque les effets de la cherté de la vie deviennent insupportables. Certains décideurs publics justifient cette flambée par les lois du marché libre, prétendant qu’on ne peut rien y faire. Cette réponse est inacceptable, et voici pourquoi. Je vais articuler cet article autour de trois points : Un marché libre n’est pas un marché sauvage. Les pays occidentaux comme l’Union Européenne et l’Amérique du Nord mais aussi des nations comme la Turquie ont adopté la liberté du marché tout en refusant les comportements opportunistes, combinant ainsi régulation et protection des consommateurs. Les comportements opportunistes dans la théorie économique. Ces comportements et les facteurs qui les expliquent sont bien documentés. La perception des vacances à l’étranger : l’Espagne préférée au Maroc   1) Un marché libre n’est pas un marché sauvage Un marché libre nécessite des mécanismes institutionnels pour fonctionner sans distorsions préjudiciables aux consommateurs. Voici quelques-unes de ces régulations nécessaires : – Régulation et Intervention de l’État : Dans un marché libéralisé, l’État a un rôle décisif pour protéger les consommateurs, surtout les plus vulnérables. Sans régulation, des abus et des injustices sociales peuvent survenir. L’État doit mettre en place un suivi régulier des prix pour éviter les hausses opportunistes. – Lois de l’offre et de la demande : Bien que le marché ajuste les prix selon l’offre et la demande, les hausses de prix opportunistes montrent une distorsion. Les lois du marché ne doivent pas être une excuse pour ignorer les conséquences sociales. L’État doit veiller à l’équité des marchés et à la satisfaction des besoins essentiels de la population. – Protection des Consommateurs : L’État doit surveiller les pratiques commerciales pour prévenir les comportements opportunistes. Des sanctions peuvent être envisagées contre ceux qui abusent de leur position pour augmenter les prix injustement. La transparence des prix et l’information des consommateurs sur les prix réels de production et de distribution et les marges commerciales sont également importantes. – Politiques Sociales et Subventions : Des politiques sociales doivent aider les plus démunis, par exemple avec des subventions pour les produits de première nécessité ou des programmes d’assistance alimentaire. L’encouragement à la production locale de certains produits alimentaires (céréales, légumineuses, graines oléagineuses, etc.) peut réduire la dépendance aux importations et stabiliser les prix. – Dialogue et Collaboration : Il est essentiel d’impliquer toutes les parties prenantes (commerçants, producteurs, consommateurs) dans des discussions pour proposer des solutions durables et équitables. En cas de crise, l’État peut instaurer des mesures temporaires pour stabiliser les prix tout en travaillant sur des solutions à long terme, comme c’est prévu par la loi sur la liberté des prix et de la concurrence. Le Bundeskartellamt, autorité de la concurrence en Allemagne   En conclusion, l’État a les moyens d’agir pour contrôler la flambée des prix des aliments et protéger les consommateurs contre les pratiques opportunistes des commerçants. Un marché libre bien régulé peut ainsi fonctionner de manière plus équitable et bénéfique pour tous. Des pays qui nous ont devancé en matière de libéralisation ont prévu des mécanismes de régulation pour empêcher les comportements opportunistes et protéger les consommateurs. Les autorités de la concurrence et les lois spécifiques sur la protection des consommateurs jouent un rôle stratégique pour assurer l’équité et l’accès aux produits essentiels, surtout pour les couches les plus vulnérables de la population. Dans ces pays, le libéralisme sauvage n’a pas droit de cité. On peut citer à titre d’exemple : – L’Allemagne : Le Bundeskartellamt, une autorité de la concurrence très active, veille à ce que les entreprises ne pratiquent pas de prix abusifs. Ce pays dispose de lois strictes contre la fixation des prix et les abus de position dominante sur le marché. En cas de suspicion de manipulation des prix, des enquêtes sont menées pour protéger les consommateurs. – La France : La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) régule les prix et protège les consommateurs contre les pratiques commerciales déloyales. Les promotions abusives sur les produits de première nécessité sont encadrées pour éviter les hausses de prix injustifiées. – L’Espagne : La Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia (CNMC) supervise la concurrence et les marchés en Espagne. La CNMC veille à prévenir les pratiques commerciales déloyales et les abus de position dominante, y compris la fixation des prix. L’Instituto Nacional del Consumo (INC) surveille et réglemente les pratiques commerciales pour protéger les consommateurs. En période de crise, l’Espagne peut imposer des contrôles des prix pour les produits de première nécessité afin de protéger les consommateurs des hausses abusives. L’Observatorio de Precios suit les évolutions des prix des denrées alimentaires et publie des rapports réguliers pour informer les consommateurs. – La Turquie : La Commission de la Concurrence (Rekabet Kurumu) surveille les pratiques commerciales et veille à maintenir une concurrence équitable. Elle intervient pour empêcher les monopoles et les comportements anti-concurrentiels, y compris les augmentations de prix opportunistes. Le Ministère du Commerce turc supervise la protection des consommateurs et peut imposer des contrôles des prix en cas de pratiques abusives. La Turquie dispose de lois strictes pour protéger les consommateurs contre les pratiques commerciales déloyales et les abus de prix. Le gouvernement turc a également mis en place des systèmes de surveillance pour suivre les prix des denrées alimentaires et autres produits essentiels, permettant de détecter rapidement les hausses de prix injustifiées et de prendre des mesures correctives. – Les États-Unis : La Federal Trade Commission (FTC) protège les consommateurs et maintient la concurrence. Elle enquête sur les pratiques commerciales déloyales et peut imposer des sanctions. Les lois antitrust (comme le Sherman Act) empêchent les entreprises de s’engager dans des comportements monopolistiques ou de fixer les prix. – Le Canada : Le Bureau de la concurrence empêche les pratiques anti-concurrentielles et protège les consommateurs. Les provinces ont également des lois spécifiques pour protéger les consommateurs contre les abus commerciaux. L’État a par conséquent les moyens d’agir pour contrôler la flambée des prix des aliments et protéger les consommateurs contre les pratiques opportunistes des commerçants. Un marché libre bien régulé peut ainsi fonctionner de manière plus équitable et bénéfique pour tous.                 2) Les comportements opportunistes sous la lunette de la théorie économique Pour mieux comprendre l’opportunisme des acteurs profitant d’une situation post-Covid et des perturbations climatiques pour imposer des prix élevés, la théorie des coûts de transaction d’Oliver Williamson (m.2020), prix Nobel d’Économie en 2009 pour ses travaux sur la gouvernance économique notamment la théorie des couts de transaction, est éclairante. En comprenant l’opportunisme, l’État peut identifier des solutions adaptées à ce problème. Dans la théorie des coûts de transaction d’Oliver Williamson, l’opportunisme n’est pas un jugement de valeur moral sur les acteurs économiques, mais plutôt une reconnaissance de la possibilité inhérente pour tout acteur de se comporter de manière opportuniste lorsque les conditions le permettent. L’opportunisme est la recherche de l’avantage personnel par des moyens trompeurs ou égoïstes, tels que la dissimulation d’informations, l’augmentation abusive des prix, la distorsion des faits et l’exploitation des faiblesses contractuelles des autres parties. Il s’agit d’un comportement rationnel dans un contexte où les acteurs cherchent à maximiser leurs gains personnels ou minimiser leurs coûts, parfois au détriment des autres. Si l’État adopte une approche de laisser-faire, comme c’est le cas au Maroc, sans mettre en place des repères et des balises claires, et surtout sans s’assurer qu’ils sont respectés, l’opportunisme devient un comportement rationnel qui est susceptible de se développer. L’économiste américain Oliver Williamson Williamson analyse l’opportunisme en soulignant l’absence de régulation. Les commerçants exploitent cette absence pour augmenter les prix, en se justifiant par la liberté des prix ou des coûts de revient élevés, ou des coûts cachés (coûts de transaction tels la lourdeur des procédures, des autorisations, l’incertitude comportementale de leurs employés…) même lorsque ces justifications sont contestables. Les consommateurs, quant à eux, peuvent ne pas avoir suffisamment d’informations pour juger si les hausses de prix sont justifiées, créant ainsi une situation d’asymétrie d’information. Ce concept, mis en évidence par l’économiste George Akerlof, prix Nobel en 2001 pour ses travaux sur les asymétries d’information, se produit lorsque certaines parties impliquées dans une transaction possèdent plus d’informations que les autres. Les commerçants peuvent exploiter cette asymétrie à leur avantage, justifiant des hausses de prix par des augmentations de coûts non vérifiables par les consommateurs ; d’autant plus que la non-généralisation de la publicité des prix au sein du commerce et des services, rend le consommateur, mal informé et sous informé. L’Administration n’a pas pu imposer la publicité des prix. Dans un marché libéralisé, l’absence de contrôle étatique permet aux commerçants de fixer librement les prix, ce qui peut entraîner des abus, surtout pour les denrées alimentaires essentielles, notamment devant des offres limitées.   Les solutions proposées par Williamson : – Renforcement de la Gouvernance et de la Régulation : mise en œuvre des mécanismes de régulation des prix pour les produits de première nécessité afin de protéger les consommateurs contre les hausses abusives. Cela peut inclure des plafonds de prix ou des marges bénéficiaires maximales autorisées. Établir des institutions de surveillance pour suivre les prix et intervenir en cas de comportements opportunistes. Par exemple, un organisme équivalent à la DGCCRF en France ou à la FTC aux États-Unis pourrait être mis en place. L’ONSSA au Maroc n’a pas cette mission, laquelle existait auparavant avant le démantèlement des directions de répression des fraudes et de contrôle des prix du ministère de l’intérieur. – Transparence et Accès à l’Information : Exiger des commerçants de publier des informations détaillées sur les prix de vente pour permettre aux consommateurs de faire des comparaisons et choisir. Cette transparence permettrait aux consommateurs et aux régulateurs de mieux comprendre et juger la légitimité des prix pratiqués. Mettre en place des plateformes où les consommateurs peuvent comparer les prix des denrées alimentaires chez différents commerçants, réduisant ainsi l’asymétrie d’information et encourageant une concurrence plus saine. – Promotion de la Réputation et de la Confiance : Développer des systèmes de notation et de retour d’expérience des consommateurs pour les commerçants. Les commerçants pratiquant des prix justes et transparents gagneraient en réputation, tandis que ceux agissant de manière opportuniste pourraient être sanctionnés par les consommateurs. Favoriser des engagements à long terme entre les producteurs, les commerçants, et les consommateurs pour stabiliser les prix et réduire les comportements opportunistes. – Intervention de l’État et Politiques Sociales : Mettre en place de nouveaux système d’aide  pour les produits de première nécessité ou des soutiens directs aux ménages les plus vulnérables pour garantir leur accès à l’alimentation. Stimuler la production locale de certains produits alimentaires pour réduire la dépendance aux importations et stabiliser les prix. Finalement, la théorie de Williamson propose des mesures pour remédier aux comportements opportunistes des commerçants qui augmentent les prix de manière injustifiée. En combinant ces approches, il est possible de limiter l’opportunisme des commerçants et de protéger les consommateurs, particulièrement les plus vulnérables, tout en maintenant un marché libre et équitable. – Établir une Régulation des Prix : Amener les autorités en charge des prix et de la concurrence à surveiller les prix et prendre les décisions opportunes pour juguler les hausses de prix injustifiées. – Améliorer la Transparence : Obliger les commerçants à justifier publiquement leurs augmentations de prix. – Favoriser la Production Locale et les systèmes d’aide : Soutenir les producteurs locaux et fournir des subventions pour les denrées alimentaires essentielles.   3) La perception des vacances à l’étranger : l’Espagne préférée au Maroc En cette période estivale, de nombreux Marocains déclarent qu’il est aujourd’hui plus intéressant pour eux de passer leurs vacances en Espagne plutôt qu’au Maroc, où la vie est plus chère. Ces Marocains évoquent la restauration, les vêtements, parfois les prix de certains fruits et légumes, l’alcool, et le tourisme hôtelier. Un budget de vacances semble beaucoup plus gérable en Espagne qu’au Maroc, où il s’épuise rapidement. Plusieurs facteurs économiques et structurels peuvent expliquer cette perception selon laquelle l’Espagne est devenue moins chère que le Maroc, malgré des attentes contraires. Une régulation plus stricte, une concurrence intense, des politiques économiques stables et des infrastructures touristiques bien développées en Espagne contrastent avec une régulation moins stricte, des pratiques opportunistes et une concurrence moins intense au Maroc. Ces différences structurelles et politiques influencent les prix et le pouvoir d’achat des consommateurs dans les deux pays. Tout d’abord, le système de régulation des prix. L’Espagne bénéficie d’une régulation stricte des prix et d’une surveillance active par des organismes comme la Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia (CNMC). Cela limite les augmentations de prix opportunistes et assure une concurrence équitable. Au Maroc, l’absence de régulation efficace permet aux commerçants d’augmenter les prix de manière opportuniste, surtout en période de forte demande, comme les vacances d’été. Cela peut entraîner des hausses de prix significatives sur les produits et services touristiques.   Des touristes à Barcelone   On peut également invoquer des facteurs liés au coût de la vie. Bien que l’Espagne soit un pays de l’Union Européenne, le coût de la vie, notamment dans les régions touristiques, peut être compétitif grâce à une forte offre de services touristiques, une concurrence élevée et des infrastructures bien développées. Au Maroc, les coûts de certains produits de base peuvent être plus élevés en raison de l’opportunisme des commerçants, de la dépendance aux importations pour certains biens et d’une régulation moins stricte des prix. Les effets de la crise économique sont également une raison importante. Depuis la crise économique de 2008, l’Espagne a mis en œuvre plusieurs réformes économiques et politiques d’austérité qui ont contribué à stabiliser l’économie et à contrôler les prix. Des mesures de soutien au secteur touristique ont également été mises en place pour attirer les visiteurs. Le Maroc, tout en étant une économie émergente, est plus vulnérable aux fluctuations des prix des matières premières et à la volatilité des marchés mondiaux, ce qui peut affecter les prix domestiques. Au niveau du tourisme, l’Espagne est une destination touristique majeure en Europe avec une infrastructure bien développée et une forte concurrence entre les prestataires de services. Cela contribue à maintenir des prix bas pour attirer les touristes. Le Maroc, bien qu’il soit également une destination touristique populaire, souffre d’une concurrence moins intense et d’infrastructures moins développées, ce qui peut contribuer à des prix plus élevés pour les services touristiques. Enfin, la fiscalité est une autre raison importante. L’Espagne offre des avantages fiscaux ou des subventions aux secteurs stratégiques, y compris le tourisme, ce qui peut aider à maintenir les prix bas pour les consommateurs. Au Maroc, les taxes et les droits de douane sur certains produits importés peuvent être élevés, augmentant ainsi les coûts pour les consommateurs. De plus, les subventions peuvent être moins efficaces ou mal ciblées.   Conclusion Il apparaît finalement que l’État marocain possède toute une série de dispositifs permettant de juguler cette augmentation inadmissible des prix, mais malheureusement ils ne sont jamais mis en œuvre.  Cette situation accroît la vulnérabilité des Marocains, menace la paix sociale et compromet le tourisme, aussi bien marocain qu’étranger, qui est alors plus enclin à se diriger vers l’Espagne, pays voisin où les prix sont moins chers. Se réfugier derrière la liberté des prix, la sécheresse, l’augmentation des coûts de transport et d’énergie, et comme l’avance les professionnels du secteur des cafés et de la restauration,  les taxes élevées, les contrôles fiscaux, les amendes abusives, les redevances excessives et les charges sociales lourdes, tout cela ne peut constituer des arguments valables pour expliquer ce que nous constatons. Ce que nous observons s’explique en grande partie par l’opportunisme des acteurs, un phénomène que la théorie économique des institutions a très bien éclairé et mis en évidence. En combinant régulation, transparence, et soutien aux plus vulnérables, l’État peut protéger les consommateurs et assurer un marché libre mais équitable. Les décideurs institutionnels doivent comprendre que le libéralisme sans repères qu’ils pourraient être tentés d’affectionner et de soutenir ne sert qu’aux intérêts des acteurs économiques les plus puissants. Il conduit inévitablement à l’inefficience et au désordre économique, compromettant ainsi la stabilité économique et sociale du pays. On ne peut être plus royaliste que le roi. Les pays qui ont inventé l’économie de marché ont mis en place des mécanismes de régulation en cas d’échec du marché (market failures). Il est inconcevable de soutenir au Maroc un marché libre sans régulation. C’est le libéralisme sauvage qui ouvre la boîte de Pandore. Il est impératif de corriger les erreurs du passé et de mettre en place un cadre global de régulation des prix des denrées alimentaires, inspiré des mesures qui ont fonctionné à l’époque où les prix étaient administrés. Ce cadre inclut diverses mesures et mécanismes visant à surveiller, contrôler et réguler les prix des produits essentiels pour assurer l’équité et protéger les consommateurs. Il intègre également des éléments tels que la surveillance des prix, la transparence des coûts, des plafonds de prix, des institutions de régulation, des politiques de subventions et des initiatives pour encourager la production locale .   The post Tribune libre – Hausse des Prix Alimentaires : Entre opportunisme commercial et urgence de régulation appeared first on La Nouvelle Tribune.