Trump et le Maghreb, la grande clarification !

Le retour de Donald Trump aux affaires devrait lui permettre de continuer sa politique à l’égard de cette région. Une politique marquée par un soutien sans équivoque au Maroc et une méfiance structurelle à l’égard du régime algérien. C’est un des grands suspenses politiques régionaux du moment. Quelle sera la politique de la nouvelle administration […]

Trump et le Maghreb, la grande clarification !
   aujourdhui.ma
Le retour de Donald Trump aux affaires devrait lui permettre de continuer sa politique à l’égard de cette région. Une politique marquée par un soutien sans équivoque au Maroc et une méfiance structurelle à l’égard du régime algérien. C’est un des grands suspenses politiques régionaux du moment. Quelle sera la politique de la nouvelle administration américaine dirigée pour Donald Trump à l’égard du Maghreb ? Il est vrai que dans l’échelle des priorités diplomatiques de la Maison-Blanche, les enjeux de l’Afrique du Nord ne dominent pas la priorité des agendas. Il y a bien entendu la longue guerre entre la Russie et l’Ukraine au cœur du continent européen que Donald Trump a promis de régler. Il y a la situation sécuritaire effervescente au Proche-Orient qui nécessite une extrême tension diplomatique. Il y a aussi le grand bras de fer commercial avec la Chine, un mastodonte de l’économie mondiale qui menace le leadership américain. Mais toutes ces préoccupations planétaires n’empêcheront pas Donald Trump d’accorder une attention particulière au Maghreb et à ses enjeux stratégiques. Dans le destin de cette région du monde, le nouveau président américain a provoqué une immense accélération de l’histoire en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Position maintenue par son successeur Joe Biden. Le retour de Donald Trump aux affaires devrait lui permettre de continuer sa politique à l’égard de cette région. Une politique marquée par un soutien sans équivoque au Maroc et une méfiance structurelle à l’égard du régime algérien. Ce n’est donc pas un hasard si le poste des affaires étrangères américaines a été confié à Marco Rubio, une personnalité du sérail républicain connue pour sa défiance à l’égard d’Alger. C’est lui, en sa qualité de député, qui avait rédigé une proposition au nom des républicains adressée à Joe Biden et à Anthony Blinken dans laquelle il propose de sanctionner le régime algérien à cause des ses positions anti américaines. A l’époque, il était reproché aux autorités algériennes d’avoir participé à financer la machine de guerre russe contre l’Ukraine et d’avoir facilité l’installation du groupe paramilitaire russe Wagner. Donald Trump devrait continuer le fil de l’histoire là où il l’avait laissé avant la fin de son premier mandat. Tout porte à croire que son administration va consacrer le rôle primordial du Maroc dans cette région stratégique qu’est la jonction de la Méditerranée et de l’Atlantique. Les premières déclarations et prises de positions de son équipe vont dans le sens d’apporter au Maroc toute l’aide politique et économique nécessaire pour continuer à jouer son rôle de stabilisateur régional et de facteur de prospérité. Par contre la nouveauté américaine qu’apportera l’administration Trump réside sans doute dans cette inévitable démarche de tenter d’éliminer les facteurs de blocage et de tension dans cette région. Et à ce stade le régime algérien et sa politique agressive et pyromane incarne cette préoccupation. Pour Washington, non seulement Alger s’oppose à sa politique dans la région en tentant de privilégier la supposée alliance stratégique avec la Russie, le grand concurrent militaire aux Américains, mais le régime algérien s’est distingué ces dernières années, qui coïncident avec les mandats du président Abdelmajid Tebboune, par une dangereuse liaison avec le régime iranien honni par la communauté internationale. Aux yeux des Américains, Alger s’est transformé en rampe de lancement de l’influence iranienne dans la région. Ce faisant, l’Algerie de Tebboune rejoint le club très fermé des «Rogue States» (États voyous) que la communauté internationale tente de combattre et d’isoler, à l’image de la Corée du Nord et de l’Iran. La pression américaine sur le régime algérien pourrait être de plusieurs natures. Directe d’abord à travers un dialogue franc entre Alger et Washington. Dans ce cas de figure, les résultats peuvent être immédiats comme ils peuvent se faire attendre. La seconde manière est une pression indirecte. Il est souvent évoqué dans le serail américain l’intention de Donald Trump de classer le front Polisario dans la liste des organisations terroristes. Si cette mesure est adoptée, elle aura pour conséquence immédiate de transformer le régime algérien aux yeux du monde entier en pays parrain du terrorisme, ce qui appellera forcément à un embargo international et à un régime de sanctions digne des grands pestiférés. En plus de toutes ces données, la nouvelle administration américaine a un intérêt stratégique urgent de clore cette crise du Sahara, le but étant d’empêcher que des puissances militaires comme la Russie ou économiques comme la Chine ne puissent profiter de cette discorde pour consacrer leurs influences dans la région.