Santé mentale et numérique
Romuald Djabioh
Le « TikTok Mental Health Summit Morocco » a été l’événement central d’une journée organisée récemment à Casablanca par TikTok Maroc. Cette rencontre a réuni un panel d’experts, incluant des psychiatres, des psychologues et d’autres professionnels, ainsi que divers invités. Elle a offert un espace de dialogue et de réflexion sur les enjeux liés à la santé mentale. Deux panels importants ont structuré cet événement, abordant des thématiques essentielles : « La santé mentale à l’ère du numérique : défis et inconvénients » et « L’autonomisation des défenseurs de la santé mentale ».
En effet, le professeur Jallal Toufiq, psychiatre et fervent défenseur de la santé mentale tant au niveau national qu’international, est intervenu lors de cette rencontre. « Nous abordons aujourd’hui l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes. Bien qu’ils offrent des opportunités précieuses en matière d’éducation et de sensibilisation, leur mauvais usage peut devenir une menace. Plusieurs adolescents, poussés par la curiosité et le mimétisme, s’exposent à des comparaisons constantes et à une pression psychologique pouvant entraîner des états d’angoisse entre autres », a-t-il expliqué.
«À plus grande échelle, l’usage excessif des réseaux sociaux peut entraîner une véritable addiction aux écrans, avec des conséquences alarmantes : un temps excessif passé en ligne, le décrochage scolaire, l’isolement familial et social, une sédentarité accrue et, dans certains cas, l’apparition de troubles du comportement », a-t-il ajouté.
Abondant dans le même sens, il a déclaré : « La visée réelle de cette journée était de réfléchir à la meilleure façon de trouver un équilibre pour un usage sain des plateformes. L’objectif est de promouvoir leur utilisation positive, notamment pour faciliter l’accès à la formation et à l’éducation, et en faire des outils de prévention, d’intervention précoce et d’identification psychologique. En parallèle, il est important de lutter contre les dérives et les usages excessifs qui peuvent conduire à une addiction, provoquer une anxiété significative et engendrer des troubles mentaux sérieux.»
« Nous avons ainsi abordé la question des responsabilités partagées : celle des experts et des intervenants, celle des créateurs de contenu, mais également celle des plateformes elles-mêmes. Nous avons également souligné la responsabilité de l’État, dont la fonction régalienne est d’assurer la protection de sa population, ainsi que celle de la communauté internationale, qui doit contribuer à une régulation collective et coordonnée face à ces enjeux», a-t-il conclu.
Docteure Imane Kendili, psychologue, a souligné l’importance du thème et salué la démarche des organisateurs de TikTok. Elle a alerté sur les risques liés à l’usage excessif des écrans, notamment chez les adolescents, affectant sommeil, concentration et développement cognitif. Cet événement vise à promouvoir un usage sain des réseaux sociaux, définir des recommandations et s’aligner sur le projet de loi pour protéger la santé des jeunes.
Concernant les propositions, elle a précisé : «Il s’agit de gérer et diversifier les activités pour éviter une focalisation excessive, qu’elle soit sur écran ou non. Il est crucial d’impliquer les parents, de suivre les recommandations médicales et de sensibiliser via la psychoéducation. Par exemple, respecter la limite d’âge fixée par les réseaux sociaux est essentiel pour éviter de contourner la loi »
Malak Jaafar, responsable des partenariats chez TikTok pour la région MENAT, a mis en avant les outils de sécurité innovants de la plateforme visant à créer un environnement en ligne positif et sécurisé. Elle a souligné l’engagement de TikTok à offrir aux utilisateurs, notamment aux jeunes, les moyens d’interagir de manière sûre et responsable grâce à des directives strictes et des initiatives comme le Sommet sur la Santé Mentale
Il est important de souligner que, tout comme le premier panel, qui a abordé le thème « Naviguer dans la santé mentale à l’ère du numérique : défis et inconvénients », le second panel a également suscité un débat riche, avec la participation d’autres panélistes significatifs. L’objectif de ces échanges restait le même : sensibiliser davantage les différentes classes sociales à leurs responsabilités respectives, qu’il s’agisse des parents, des jeunes et adolescents, de l’État, de l’école entre autres.
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