Alors que la Russie a pris les devants en allégeant les formalités de visa pour plusieurs nations africaines, l’AES a également opté pour la suppression des visas pour les citoyens des pays de la CEDEAO. Deux spécialistes, originaires du Tchad et du Mali, ont partagé leurs réflexions sur ces initiatives lors d’un entretien avec Sputnik Afrique.
Abakar Torh Fodé, chargé des relations extérieures et de coopération de l’Association pour la Coopération et le Développement Socioculturel avec la Russie (ASCODER), souligne un “profond rapprochement” entre la Russie et l’Afrique, en contraste avec une “distanciation” de l’Afrique par rapport à l’Europe. Pour l’expert, l’initiative russe de simplifier le régime des visas pour onze pays, dont trois d’Afrique, en notant que cela favorise des relations amicales et fraternelles.
“La Russie s’approche de plus en plus des pays africains de manière respectueuse, de manière amicale et fraternelle”, constate Abakar Torh Fodé.
Le responsable des relations extérieures a également dénoncé le double discours de l’Europe, affirmant que celle-ci renforce ses restrictions de visa pour les Africains tout en tenant des propos hypocrites sur leur histoire partagée. M. Abakar propose que les pays africains réagissent en durcissant par ailleurs leurs propres régimes de visa pour les nations européennes.
“Je pense qu’il faut que les pays africains également répondent de manière assez claire pour également durcir le régime des visas envers les pays européens”, propose-t-il.
De son côté, Abdoulaye Diallo, expert Politique et géopolitique Malien, Président Fondateur du Réseau des Communicateurs, Blogueurs et Activistes Professionnels du Mali, Chargé de Communication du Collectif Pour La Refondation du Mali – COREMA, a commenté l’abolition des visas par L’AES pour les ressortissants des pays de la CEDEAO. Pour lui, il est important de préserver les relations entre les pays et les organisations pour garantir une coopération efficace.
“Il est important de préserver ces liens-là et c’est aux dépens de la politique”, insiste M. Diallo.
Source: https://fr.sputniknews.africa/